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HOBBES: La constitution du corps d'un homme

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La constitution du corps d'un homme étant dans un changement perpétuel, il est impossible que toutes les mêmes choses lui causent toujours les mêmes appétits et les mêmes aversions... des hommes en désaccord s'entendent pour instituer, faisant de sa sentence la règle du bon et du mauvais. HOBBES

« « La constitution du corps d'un homme étant dans un changement perpétuel, il est impossible que toutes les mêmes choses lui causent toujours les mêmes appétits et les mêmes aversions...

des hommes en désaccord s'entendent pour instituer, faisant de sa sentence la règle du bon et du mauvais.

» Hobbes. Énoncer le thème, l'objectif de l'auteur et sa thèse.

Thème : ce qui est critère de la valeur d'un objet. Objectif de l'auteur : montrer qu'il n'y a pas de valeur absolue.

En conséquence, dans la république il faudra instituer une personne qui décrétera ce qui est bon. Thèse : c'est l'appétit (désir, aversion, dédain) qui pour chacun mesure la valeur des objets. Présenter les idées du texte, en les expliquant, selon un ordre logique, c'est-à-dire démonstratif sans obligatoirement suivre l'ordre du texte . O n peut reconstituer la logique du texte en proposant comme première affirmation que c'est l'appétit seul, assimilé par Hobbes au désir, qui règle la valeur des objets.

L'appétit désigne la tendance fondamentale qui en chaque homme le fait tendre vers des objets ; on la dit fondamentale car elle correspond à la loi naturelle selon laquelle on tend à la conservation de soi-même.

A insi un objet sera dit bon s'il "cause" notre appétit, mauvais s'il "cause" notre aversion, négligeable s'il "cause" notre dédain ou indifférence.

Hobbes ajoute que cette affirmation est vraie quel que soit l'objet.

La remarque est d'importance car elle nous oblige à considérer une diversité de domaines où elle s'applique : celui des objets recherchés pour une satisfaction particulière sans incidence sur les autres, mais aussi celui des objets recherchés dans le cadre de la vie collective, ce qui est juste par exemple.

Même dans ce cas, c'est l'appétit ou désir qui mesurera cette valeur. L'argument qui étaye cette affirmation est qu'aucun objet n'est bon, mauvais ni négligeable "simplement et absolument".

O n peut comprendre par "simplement" l'idée que l'objet en lui-même, c'est-à-dire indépendamment de l'homme qui le désire, est dénué de valeur.

C 'est donc la relation à l'objet qui génère sa valeur, idée reprise par la philosophie moderne, en particulier la phénoménologie pour qui c'est la conscience dans sa relation à l'objet qui lui donne signification.

S'il en est ainsi, l'objet n'a de valeur que relative, selon le désir de chacun ; aucun critère ne s'impose "absolument". Une deuxième affirmation est que l'appétit est déterminé par "la constitution du corps" et que cette constitution est "dans un changement perpétuel".

D'où l'auteur tire deux conséquences.

La première, que "toutes les mêmes choses" ne peuvent lui causer "toujours les mêmes appétits et les mêmes aversions". En effet, si la constitution du corps commande nos désirs, ils varieront selon notre âge, selon les conditions du corps.

Prendre quelques courts exemples. La deuxième conséquence : l'impossibilité encore plus grande que tous les hommes "s'accordent dans le désir d'un seul et même objet".

C ela s'entend puisque chacun a une constitution propre et connaît une évolution particulière. On aboutit alors à cette conclusion : la valeur d'un objet, quel qu'il soit, est relative à chacun, selon la variation de ses appétits. En conséquence se pose la question de la vie en commun, car, dans ces conditions, on ne peut éviter les différends entre les hommes et il faut pourtant les surmonter.

Il faut une "règle commune".

O ù la trouver ? Hobbes présente deux situations.

E n c a s d e désaccord entre particuliers, il faudra qu'on institue un "arbitre" qui servira de "juge".

A u niveau de la vie politique, ou république, où les lois s'imposent à tous, une personne représentant la république imposera la règle commune.

C 'est sa sentence qui constituera la norme du bien et du mal. Revenir à la thèse pour en souligner l'originalité, pour en dégager le fondement et le critiquer. 1.

Deux idées méritent d'être retenues.

La première, c'est la relativité des valeurs selon l'individu.

A rapprocher de la philosophie moderne, Sartre par exemple : un rocher n'est obstacle ou moyen d'action que selon le projet que l'on a de suivre un chemin que ce rocher obstrue ou de grimper au sommet.

A opposer à toute une tradition philosophique qui s'insurge contre l'idée que l'homme est mesure de toutes choses pour déceler l'essence des valeurs. Lire : P laton , P rotagoras, M énon. La deuxième est le rôle du désir et du corps : montrer qu'effectivement on ne peut dégager aucune valeur universelle de la considération du désir. 2.

Le problème est bien là : l'homme peut-il atteindre l'universel ? Il faut ici introduire la notion de raison, montrer comment elle est la faculté de l'universel, souligner le fait qu'il n'en est fait aucune mention dans le texte.

Et pour cause ! C 'est que Hobbes appartient à la famille des Empiristes et nie la spécificité de la raison. 3.

On est en mesure de considérer les conséquences du contraste désir / raison sur le terrain des relations entre les hommes.

Si l'homme est capable de raison, il saura juger ce qui est bon pour lui et pour les autres, il saura vouloir, non seulement en fonction de ses propres intérêts, mais en fonction de l'intérêt général, participant ainsi à ce que Rousseau appelle "la volonté générale". Lire : Rousseau : Du contrat social, livre deuxième, premiers chapitres. Montrer qu'en fin de compte la raison délivre de la tyrannie de l'arbitraire et de l'absolutisme et permet d'être libre en obéissant à sa propre loi. • C e qui était en jeu : En fonction de quoi l'homme est-il capable de juger ? de son désir ou de sa raison ?, et les répercussions politiques de ces conceptions. HOBBES (Thomas).

Né à Malmesbury en 1588, mort à Hardwick en 1679. Il fit ses études à Oxford et devint précepteur du jeune comte de Devonshire qui, plus tard, devait lui confier aussi l'éducation de son propre fils.

Il fit deux longs voyages en Europe, vécut à P aris de 1640 à 1651, y fréquenta le P.

Mersenne, puis rentra en A ngleterre.

La C hambre des C ommunes exigea qu'il ne publiât plus aucun livre, après avoir vivement attaqué Léviathan en 1 6 6 7 .

La fin de la vie de Hobbes fut occupée par des controverses avec les mathématiciens.

— L'oeuvre de Hobbes est une théorie et une apologie fort logiques du despotisme.

Toutes les substances sont corporelles et la vie est mouvement.

Le désir, fondement du monde animal, est égoïste et guidé par l'intérêt.

Il n'y a ni amour ni accord possible entre les hommes ; ceux-ci sont naturellement insociables et méchants.

L'état de nature, c'est la guerre de tous contre tous.

Mai les hommes, qui considèrent que la paix est le plus grand des biens, confèrent tous leurs droits à un seul souverain.

Ils remplacent l'ordre mécaniste naturel par un ordre mécaniste artificiel, qui leur convient mieux : c'est l'État.

Le salut de l'État s'identifie avec le salut du souverain.

La souveraineté absolue d'un seul homme crée un déséquilibre qui assure la stabilité.

Le souverain établit les lois et définit la justice, se plaçant ainsi au-dessus d'elles.

Le bien et le mal dépendent de ses décisions ; la vraie religion est celle qu'il autorise.

A insi, les hommes sont libres et heureux, puisqu'ils peuvent agir à leur gré dans le cadre des lois.

Le souverain absolu n'est pas un tyran arbitraire le tyran est l'esclave de ses passions, alors que le souverain en est délivré par le caractère absolu de son pouvoir.

C ar les passions résultent de la finitude humaine.

En somme, le pouvoir du souverain est légitime parce qu'absolu.

La pensée de Hobbes a eu une influence incontestable sur Hegel.. »

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