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HOBBES ET LA FELICITE

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Celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second. La cause en est que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois et pendant un seul instant, mais de rendre à jamais sûre la route de son désir futur. Aussi les actions volontaires et les inclinations de tous les hommes ne tendent-elles pas seulement à leur procurer, mais aussi à leur assurer une vie satisfaite. Elles diffèrent seulement dans la route qu'elles prennent : ce qui vient, pour une part, de la diversité des passions chez les divers individus, et, pour une autre part, de la différence touchant la connaissance ou l'opinion qu'a chacun des causes qui produisent l'effet désiré. Aussi, je mets au premier rang, à titre d'inclination générale de toute l'humanité, un désir perpétuel et sans trêve d'acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu'à la mort. La cause n'en est pas toujours qu'on espère un plaisir plus intense que celui qu'on a déjà réussi à atteindre, ou qu'on ne peut pas se contenter d'un pouvoir modéré : mais plutôt qu'on ne peut pas rendre sûrs, sinon en en acquérant davantage, le pouvoir et les moyens dont dépend le bien-être qu'on possède présentement. HOBBES

Thomas Hobbes est un philosophe anglais du XVIIème siècle, dont l’œuvre majeure, le Léviathan, a une influence importante sur la philosophie moderne. Le Chapitre XI de l’œuvre, dont il est question ici, concerne les variétés des caractères et des mœurs humaines à propos de la vision du bonheur, et du plaisir qu’il juge sans fin.

Il est donc légitime de se demander si, selon l’auteur, la recherche du bonheur par les Hommes peut être la même pour chaque individu malgré leurs diversités de point de vue, comment nous pouvons y accéder et quel est le rapport des hommes entre eux par rapport à cette recherche.

Hobbes divise son texte en trois parties essentielles. La première donnant une définition de ce qu’il entend par le terme félicité avant d’exposer la thèse adverse des anciens moralistes qu’il critiquera. Par la suite, il énonce les différences d’opinion sur le sujet selon les personnes ; avant de finir en nous proposant une vision générale et universelle de sa thèse.

« HEGEL: La double existence de l'homme Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme, parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi.

Il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi.

Cette conscience de soi, l'homme l'acquiert de deux manières : primo, théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain ; et d'une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence ; enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond quand dans les données qu'il reçoit de l'extérieur.

Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même dans ce qui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement.

Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque au sceau de son intériorité et dans lesquelles ils ne retrouve que ses propres déterminations.

L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il retrouve une forme extérieure de sa propre réalité.

HEGEL Nous allons étudier un extrait de Esthétique de Friedrich Hegel, philosophe allemand du XIXème siècle.

L'auteur nous propose sa vision de l'homme en opposition avec les « choses de la nature » qui acquiert une conscience réfléchie.

Nous verrons tout d'abord en quoi selon Hegel l'Homme se démarque de la nature, bien qu'étant lui même un être purement naturel. Puis, l'auteur nous montrera deux aspects de ce qui fait la dualité d'existence de l'homme, tantôt théorique, tantôt pratique, sa conscience réfléchie.

La conscience, à un premier degré, dite immédiate, est l'activité psychique quand nous ne prenons pas nous même comme centre de réflexion.

La conscience réfléchie, à un second degré, dont fait allusion Hegel, est la conscience de soi, du Moi.

Le problème du Moi a été abordé par Descartes et son cogito ergo sum en latin, qui signifie « je pense, donc je suis ».

L'homme est ce qu'il est « je suis » parce qu'il existe en tant qu'être pensant (« je pense », ce qui pense existe donc).

Nous verrons que l'homme se distingue donc des autres êtres naturels de part sa double existence, et son acquisition de la conscience de soi de deux manières: théoriquement, en se contemplant soi-même, et pratiquement, en agissant sur le monde extérieur. Au début du passage, Hegel commence d'emblée par poser clairement la distinction majeure du texte, entre les « choses de la nature » et « l'homme ».

Nous comprenons donc que les choses de la nature désignent tout ce qui n'est pas humain.

En dehors de l'homme, nous devons donc compter les règnes animal, végétal et minéral. Cependant l'emploi du mot « chose » est problématique : une chose est un objet, que l'homme se donne le droit de manipuler à sa guise ; si Hegel parle de choses de la nature et non d' « êtres naturels », c'est qu'il établit déjà une hiérarchie.

Or, si l'on comprend que l'on puisse considérer les pierres comme des choses, est-on en droit de le faire pour les plantes, et a fortiori pour les animaux ? Voyons donc d'abord ce que l'auteur affirme de ces « choses de la nature » : elles « n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon ».

Qu'est-ce à dire ? La comparaison avec l'homme permet de mieux comprendre : l'homme est doté d'une « double existence », il existe à la fois comme chose naturelle et comme « esprit ».

Ainsi la distinction entre l'homme et la nature se trouve-t-elle nuancée, puisque l'homme participe aussi de la nature.

L'opposition se déplace donc : c'est l'esprit qui s'oppose à la nature.

Qu'est-ce donc que l'esprit ? C'est ce qui permet à l'homme d'exister « pour soi », c'est-à-dire de « se contempler », de « se représenter à lui-même », de « se penser ».

Voilà donc caractérisé ce qu'est un être pour soi : un être qui est quelque chose pour lui-même, capable de former une image mentale de soi-même.

Une représentation, c'est la possibilité rendre présent à l'esprit une chose qui ne l'était pas : en me représentant à moi-même, je prends conscience de ce que je suis, de ce que je fais, ou de ce que je ressens.

Cette contemplation de soi, c'est ce que nous appelons communément la conscience de soi, ou conscience réflexive : l'homme a la capacité non seulement de penser, mais de penser sa pensée.

C'est ce redoublement de la pensée par elle-même qui correspond à cette « activité qui constitue un être pour soi ». L'homme peut refléter en lui-même ce qu'il vit, peut prendre conscience de son intériorité par le reflet que lui en renvoie sa. »

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