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Heidegger: Dasein et langage

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L'être humain parle. Nous parlons éveillés ; nous parlons en rêve. Nous parlons sans cesse, même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous ne faisons qu'écouter ou lire ; nous parlons même si, n'écoutant plus vraiment, ni ne lisant, nous nous adonnons à un travail, ou bien nous abandonnons à ne rien faire. Constamment nous parlons, d'une manière ou d'une autre. Nous parlons parce que parler nous est naturel. Cela ne provient pas d'une volonté de parler qui serait antérieure à la parole. On dit que l'homme possède la parole par nature. L'enseignement traditionnel veut que l'homme soit, à la différence de la plante et de la bête, le vivant capable de parole. Cette affirmation ne signifie pas seulement qu'à côté d'autres facultés, l'homme possède aussi celle de parler. Elle veut dire que c'est bien la parole qui rend l'homme capable d'être le vivant qu'il est en tant qu'homme. L'homme est homme en tant qu'il est celui qui parle. Heidegger

Martin Heidegger est un philosophe allemand contemporain adepte d’un « retour aux choses mêmes »[1]. Auteur d’un mode de questionnement nouveau, il propose une lecture de la tradition philosophique à partir de la question, longtemps oubliée, du sens de l’Être. Il s’interroge entre autres sur ce qui fait l’être de l’homme, sur sa nature, sur ce qui fait que l’homme est homme et non autre chose. Pour ce faire, il veut retourner « à la chose même » de l’humain : il étudie, en tant que phénoménologue, le phénomène primordial qu’est pour l’homme la parole. Quel rapport existe-t-il entre parole et nature humaine ? La thèse de l’auteur est que la parole est l’être de l’homme, sa nature toute entière.

« Texte de Martin Heidegger (1889-1976) Martin Heidegger est un philosophe allemand contemporain adepte d'un « retour aux choses mêmes »[1].

Auteur d'un mode de questionnement nouveau, il propose une lecture de la tradition philosophique à partir de la question, longtemps oubliée, du sens de l'Être.

Il s'interroge entre autres sur ce qui fait l'être de l'homme, sur sa nature, sur ce qui fait que l'homme est homme et non autre chose.

Pour ce faire, il veut retourner « à la chose même » de l'humain : il étudie, en tant que phénoménologue, le phénomène primordial qu'est pour l'homme la parole.

Quel rapport existe-t-il entre parole et nature humaine ? La thèse de l'auteur est que la parole est l'être de l'homme, sa nature toute entière. Texte : « L'être humain parle.

Nous parlons éveillés ; nous parlons en rêve. Nous parlons sans cesse, même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous ne faisons qu'écouter ou lire ; nous parlons même si, n'écoutant plus vraiment, ni ne lisant, nous nous adonnons à un travail, ou bien nous abandonnons à ne rien faire. Constamment nous parlons, d'une manière ou d'une autre.

Nous parlons parce que parler nous est naturel.

Cela ne provient pas d'une volonté de parler qui serait antérieure à la parole.

On dit que l'homme possède la parole par nature.

L'enseignement traditionnel veut que l'homme soit, à la différence de la plante et de la bête, le vivant capable de parole.

Cette affirmation ne signifie pas seulement qu'à côté d'autres facultés, l'homme possède aussi celle de parler.

Elle veut dire que c'est bien la parole qui rend l'homme capable d'être le vivant qu'il est en tant qu' homme.

L'homme est homme en tant qu'il est celui qui parle.

» I. Martin Heidegger commence par développer la thèse selon laquelle l'homme parle sans cesse. 1.

Pour l'illustrer, il emploie divers exemples.

Il fait tout d'abord un constat qui est en fait une évidence, celui que l'homme parle : « l'être humain parle.

» et que « Nous parlons éveillés.

» Ensuite, il énumère les situations dans lesquelles la parole intervient chez l'homme.

Le fait que l'homme parle en rêve, « nous parlons en rêve », n'est pas surprenant, c'est un phénomène couramment observé et celui qui se souvient de certains de ses rêves se souvient qu'il y parlait. 2.

Ensuite, Heidegger affirme quelque chose d'un peu plus étonnant, il écrit que « nous parlons sans cesse », c'est-à-dire de manière ininterrompue.

Plus étrange encore et de manière paradoxale, il écrit que nous le faisons « même quand nous ne proférons aucune parole ».

Comment l'expliquer ? Le terme important est ici « proférons ».

La pensée est le phénomène évoqué par Heidegger, c'est une forme de parole non vocale, on dit alors qu'il s'agit de « sub-vocalisation ».

Ainsi, lorsque nous écoutons quelqu'un parler, pour comprendre ses paroles, pour les prendre « pour soi », « avec soi », nous les sub-vocalisons et lorsque nous lisons un livre, nous sub-vocalisons le texte : « même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous ne faisons qu'écouter ou lire.

» 3.

De plus, lorsque, apparemment, nous ne sub-vocalisons pas, lorsque nous travaillons, par exemple, ou que nous ne faisons rien, subsiste toujours un flux ininterrompues de pensées qui sont de l'ordre de la parole : « nous parlons même si, n'écoutant plus vraiment, ni ne lisant, nous nous adonnons à un travail, ou bien nous abandonnons à ne rien faire.

» II.

Le philosophe développe ensuite une deuxième thèse : parler est naturel à l'homme. 1.

Heidegger affirme ensuite que parler est naturel pour l'homme, il fait ainsi le lien entre parole et nature humaine : « Nous parlons parce que parler nous est naturel.

» 2.

Il rejette l'idée selon laquelle la parole est issue d'une volonté de parler, refusant ainsi de faire de la parole une conséquence d'autre chose et faisant de ce phénomène un phénomène premier chez l'homme : « Cela ne provient pas d'une volonté de parler qui serait antérieure à la parole.

». »

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