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Guillaume de Lorris

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L'unique texte laissé par ce poète, le Roman de la Rose, suppose une connaissance profonde de L'Art d'aimer du poète latin Ovide ainsi que la connaissance des romans de Chrétien de Troyes. Le raffinement avec lequel sont mis en évidence les thèmes courtois et la dimension satirique et rationnelle du texte lui valurent un immense succès, sans nul doute parce qu'à des thèmes qui étaient à l'époque devenus des lieux communs, le poète a su donner une saveur nouvelle.      

 

LORRIS (Guillaume de), poète français (déb. XIIIe siècle). Influencé par l'esprit courtois, il écrivit un poème allégorique (environ 4.000 octosyllabes): Le Roman de la Rose. C'est à ce poème que Jean de Meun choisira de donner une suite largement amplifiée.

« GUILLAUME DE LORRIS vers 1200 - vers 1230 LE Roman de la Rose, on le sait, a deux auteurs : Guillaume de Lorris et Jean de Meung.

Traité de philosophie amoureuse pour le premier, il est devenu chez le continuateur un vaste poème encyclopédique en même temps qu'une satire âpre et brillante de la société humaine.

Guillaume de Lorris, qui a laissé son œuvre inachevée, n'avait pas de si grandes ambitions; il ne s'est proposé que la mise en action des préceptes de l'amour courtois tel qu'on le concevait alors, mais sa part est assez belle : son poème est une des plus charmantes réussites du xme siècle. On serait bien embarrassé de tracer une biographie, même sommaire, de Guillaume de Lorris : les pièces d'archives sont rares, qui se rapportent aux écrivains de cette époque reculée. Tout ce qu'on sait de lui, c'est qu'il est né vers 1200 dans la petite ville du Gâtinais dont il porte le nom.

Il a sans doute étudié à la Faculté des Arts d'Orléans, et il a dû séjourner à Paris.

Il est mort avant la trentième année. Son œuvre est brève : en tout quatre mille cinquante-huit vers, mais elle est précieuse : on y trouve, avec la fraîcheur de la jeunesse, le raffinement de l'humaniste.

L'intérêt seul du poème eût pu sans doute lui assurer la durée promise aux chefs-d'œuvre, mais il est certain d'autre part que la fortune extraordinaire de la seconde partie du Roman de la Rose a contribué à sauver la première de l'oubli. C'est un Art d'aimer inspiré d'Ovide, moins la grosse sensualité, avec les personnifications mises à la mode par Prudence et Martianus Capella, et influencé par les divers rythmica en vogue parmi les clercs du moyen âge, tels que le Pamphilus et l' Altercatio Phyllidis et Florte, et surtout par le fameux traité d'André le Chapelain De arte honeste amandi. En principe, ce qui caractérise l'amour, selon André le Chapelain et ses émules, c'est son incompatibilité avec le mariage.

Mfirtnation qui appelle quelques réserves et qu'il faut prendre cum grano salis.

En réalité, chez les écrivains, l'idée du mariage n'est pas absolument bannie, mais sous-entendue ou passée sous silence : les formalités destinées à assurer le sort de la famille et la perpétuité de l'espèce n'ont rien, en effet, de spécialement poétique, non plus que le notaire armé de son contrat, et il ne faut pas confondre le lyrisme avec la comédie. Le sujet du poème de Guillaume est la naissance du sentiment amoureux dans le cœur d'un jeune homme qui, après bien des écoles et maint obstacle, voit l'objet de ses désirs couronner sa flamme, comme on disait autrefois. Le poète s'est endormi; il fait un songe.

Par une belle journée de printemps, il se trouve devant un verger clos sur les murailles duquel sont peintes des figures allégoriques qui représentent avec une remarquable vérité les éternels ennemis de l'amour : Haine, Vilenie, Convoitise, Avarice, Envie, Papelardie, Tristesse, Vieillesse, Pauvreté.

Dame Oiseuse (l'Oisiveté personnifiée) lui ouvre. »

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