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Galilée

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On considère souvent que la science moderne a commencé avec Galilée. Il est trop évident qu'une telle opinion peut toujours être critiquée et qu'introduire une coupure dans l'histoire de la Science, comme dans toute autre histoire, est une opération toujours entachée d'arbitraire. A bien des titres, cependant, Galilée a mérité cet éminent honneur. Par ses découvertes d'abord, et principalement celles qui vont ouvrir la voie de la mécanique rationnelle, fondement de toute physique. Par ses méthodes, ensuite, à la fois expérimentales et théoriques, mais qui caractérisent le véritable esprit scientifique : rendre compte des faits naturels par la voie la plus simple, refus de se laisser enfermer dans une tradition ou une conception philosophique a priori du monde, si grande que soit l'autorité qui s'y attache. Enfin, et surtout, sa condamnation et son abjuration ont fait de lui le symbole définitif de ce conflit entre la pensée scientifique et l'esprit de système. Galileo Galilei naquit à Pise le 18 février 1564. Son père, Vincenzo Galilei, féru de littérature grecque et latine, lui fit donner une éducation soignée. A seize ans, il entre à l'Université de Pise comme étudiant en philosophie pour aborder plus tard la médecine. C'est à dix-neuf ans qu'il fait la première de ses observations célèbres, sur le lustre de la cathédrale dont les oscillations s'effectuaient toujours dans le même temps bien que leur amplitude diminuât. Bientôt il s'initie aux mathématiques par la lecture des éléments d'Euclide et probablement aussi des Oeuvres d'Archimède qui le conduisirent à la découverte de la balance hydrostatique.


« Galilée On considère souvent que la science moderne a commencé avec Galilée.

Il est trop évident qu'une telle opinion peut toujours être critiquée et qu'introduire une coupure dans l'histoire de la Science, comme dans toute autre histoire, est une opération toujours entachée d'arbitraire.

A bien des titres, cependant, Galilée a mérité cet éminent honneur. Par ses découvertes d'abord, et principalement celles qui vont ouvrir la voie de la mécanique rationnelle, fondement de toute physique.

Par ses méthodes, ensuite, à la fois expérimentales et théoriques, mais qui caractérisent le véritable esprit scientifique : rendre compte des faits naturels par la voie la plus simple, refus de se laisser enfermer dans une tradition ou une conception philosophique a priori du monde, si grande que soit l'autorité qui s'y attache.

Enfin, et surtout, sa condamnation et son abjuration ont fait de lui le symbole définitif de ce conflit entre la pensée scientifique et l'esprit de système. Galileo Galilei naquit à Pise le 18 février 1564.

Son père, Vincenzo Galilei, féru de littérature grecque et latine, lui fit donner une éducation soignée.

A seize ans, il entre à l'Université de Pise comme étudiant en philosophie pour aborder plus tard la médecine.

C'est à dix-neuf ans qu'il fait la première de ses observations célèbres, sur le lustre de la cathédrale dont les oscillations s'effectuaient toujours dans le même temps bien que leur amplitude diminuât. Bientôt il s'initie aux mathématiques par la lecture des éléments d'Euclide et probablement aussi des Oeuvres d'Archimède qui le conduisirent à la découverte de la balance hydrostatique. C'est à Pise que Galilée étudie le mouvement des corps tombants.

Ses expériences du haut de la tour penchée sont célèbres, elles battaient en brèche l'enseignement donné jusque-là "ex cathedra" sans que personne se fût soucié de la moindre vérification expérimentale.

C'est donc à cette époque que Galilée est amené à formuler ses théories mécaniques, la partie la plus fondamentale de son Oeuvre qu'il ne publiera cependant que quatre ans avant sa mort. Une pareille atteinte à la dignité de ses maîtres, rendit bientôt intenable sa position à Pise.

Par bonheur, la République de Venise fut trop heureuse de le nommer professeur à Padoue.

Il prend possession de sa nouvelle chaire en 1592. En 1609, il fabrique la lunette connue depuis sous le nom de lunette de Galilée.

Il n'en est pas à proprement parler l'inventeur, l'exemple venait de Hollande ; mais il semble que Galilée fut le premier à la construire d'après une théorie en règle et surtout sa lunette, bien plus puissante que ses contemporaines (elle grossissait trente fois), constituera un instrument unique que Kepler lui enviait fort.

Galilée fut beaucoup aidé, d'ailleurs, par le fait que Venise était alors reine dans l'industrie du verre.

Nous trouvons ici une de ces conjonctions qui est à la base de bien des progrès scientifiques.

Une bonne technique, basée elle-même sur la richesse d'une nation évoluée.

De cet instrument vont sortir, presque sans effort semble-t-il, de nouvelles découvertes, à condition toutefois que l'homme capable de s'en servir soit là.

Ici ce fut Galilée. Il constate tout de suite que la lune nous présente toujours la même face, il signale même les librations autour de cette position.

Il voit que cette face est couverte de montagnes (elle ressemble à la Bohême, dit-il) et il enseigne à en mesurer la hauteur.

Puis ce sont les satellites de Jupiter, les variations de diamètre apparent des planètes, les phases de Vénus, les taches solaires dont il décrit l'apparence capricieuse et irrégulière, mais aussi le mouvement général qu'il attribue à la rotation du soleil. En 1610, Galilée quitte Padoue pour la cour du grand-duc de Toscane où il reçoit un traitement de mille florins.

Bientôt va commencer ce qu'on peut appeler la troisième période de sa vie, la lutte pour le système de Copernic, dont Galilée était depuis longtemps partisan.

Du reste, la découverte des phases de Vénus lui apportait une preuve supplémentaire.

Les adversaires de Copernic, qui se souciaient parfois d'arguments intelligents, quand ils les servaient, s'étaient avisés que la théorie de Copernic impliquait l'existence des phases de Vénus et se réjouissaient de leur absence.

La découverte de Galilée renversait la situation, mais en 1616, le livre de Copernic est mis à l'Index.

On sait Galilée copernicien convaincu, et on s'empresse d'affirmer qu'il a été condamné.

Il fait infirmer cette nouvelle par son ami le cardinal Bellarmin, et livre aux jésuites dans le Saggiatore un combat d'avant-poste.

Enfin, il publie le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde.

L'ouvrage est précédé d'une préface où Galilée déclare approuver le décret condamnant Copernic, le reste de l'ouvrage démontre surabondamment le contraire. Chose extraordinaire, il sollicite et obtient de Rome l'autorisation de faire paraître son livre.

L'ouvrage parut en 1632, approuvé à nouveau par l'Inquisiteur de Florence.

La rage de ses ennemis n'en fut que plus vive.

Le système de Ptolémée et les vieux systèmes philosophiques y étaient fortement maltraités. Son ami, le cardinal Bellarmin, devenu le pape Urbain VIII, l'abandonne à l'Inquisition.

On pense aujourd'hui qu'il modéra cependant son zèle, et que Galilée ne fut pas torturé ; le 20 juin 1633, il est contraint d'abjurer solennellement.

L'anecdote du "pourtant elle tourne" est probablement controuvée.

Il fut interné pendant six mois dans le palais de l'archevêque de Sienne, et resta ensuite sous la surveillance de l'Inquisition.

Devenu aveugle en 1637, il meurt près de Florence en 1642. De toutes les découvertes, les idées nouvelles de Galilée, c'est certainement sa théorie sur la chute des "graves" qui, bien qu'assez abstraite et peu spectaculaire, mérite la première place. D'abord, parce qu'elle constitue un effort décisif de rupture de l'enseignement traditionnel, ensuite parce qu'elle est à la base de la dynamique.

Sans doute Galilée n'a pas de notion encore claire de l'idée de force et il ne s'intéresse qu'au problème des corps tombants.

Mais il introduit deux idées fondamentales : I.

Les corps tombants ont un mouvement uniformément accéléré ; II.

Si on donne à un corps une vitesse horizontale, avant de le laisser tomber, cette vitesse horizontale se conserve pendant la chute.

La trajectoire du corps sera une parabole dont Galilée calcule même le paramètre. C'est la composition des vitesses.

A partir de cela, la voie est déblayée pour fonder la dynamique.

Et toute la physique moderne, préoccupée de particules, ne dépend-elle pas, en fin de compte, de la dynamique ? Ainsi au début, non certes de la science, mais de cette vague scientifique qui démarra il y a seulement quatre cents ans et dont nous vivons le prodigieux déferlement, Galilée se dresse comme un exemple fascinant du savant. Observateur impeccable dans ses découvertes astronomiques, expérimentateur dans ses recherches sur la chute des corps, il en énonce les lois exactes. Enfin, il est le défenseur passionné de la vérité scientifique et a risqué tout, honneur et liberté, pour la défendre.. »

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