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FREUD: [La religion] remplit trois fonctions

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[La religion] remplit trois fonctions. Par la première, elle satisfait le désir humain de savoir, elle fait la même chose que ce que la science tente avec ses propres moyens, et entre ici en rivalité avec elle. C'est à sa deuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande partie de son influence. Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangers et les vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue, lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science ne peut rivaliser avec elle. Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on peut éviter certains dangers, combattre victorieusement bien des souffrances ; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les hommes une puissance auxiliaire, mais dans bien des situations, elle doit abandonner l'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que la soumission. C'est dans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science. FREUD

« PRESENTATION DE "L'AVENIR D'UNE ILLUSION" DE FREUD Cette oeuvre s'inscrit dans une réflexion sur la culture, à la lumière des découvertes de la psychanalyse.

Analysant le rapport de la religion au désir, Freud (1856-1939) montre sa nature d'illusion.

Il critique sa valeur, tant pour le bonheur individuel que pour le maintien de la société, et invite à son dépassement rationnel.

Mais Freud se garde ici de tout scientisme : renoncer à la religion ne consiste pas à la remplacer par une autre illusion, la croyance en la toute-puissance de la science. La religion apparaît comme un phénomène culturel universel : présente dans toutes les sociétés humaines, elle a même résisté aux progrès de la science dans les sociétés modernes.

Pour expliquer sa permanence, il faut saisir sa fonction au sein de la culture et les besoins — conscients et inconscients, auxquels elle répond.

À partir de là, on peut s'interroger sur la valeur réelle de la religion, pour savoir si l'on doit la conserver.

Reste alors à se demander si les hommes peuvent se passer de religion. [La religion] remplit trois fonctions.

Par la première, elle satisfait le désir humain de savoir, elle fait la même chose que ce que la science tente avec ses propres moyens, et entre ici en rivalité avec elle.

C'est à sa deuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande partie de son influence.

Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangers et les vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue, lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science ne peut rivaliser avec elle.

Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on peut éviter certains dangers, combattre victorieusement bien des souffrances ; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les hommes une puissance auxiliaire, mais dans bien des situations, elle doit abandonner l'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que la soumission.

C'est dans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science. Thème du texte. Freud définit la religion en opposition à la science, en examinant les trois fonctions qu'elle remplit auprès des hommes. Lorsqu'elle répond à leur besoin de connaissance, la religion présente la même utilité que la science, avec des moyens différents.

La religion comme la science tente de rendre le monde intelligible.

Cependant, en tant qu'elle console et procure de l'espoir, ou en tant qu'elle détermine une morale et des règles d'action, elle se différencie de la science.

La religion est consolatrice et normative alors que la science n'est que descriptive et explicative. Question philosophique à laquelle répond le texte. Science et religion satisfont-elles le désir humain de la même façon ? Thèse de l'auteur. La science apporte incontestablement une aide à l'homme, mais elle ne va pas aussi loin que la religion.

En effet, cette dernière prend en compte l'ensemble des désirs (infantiles et oedipiens) et des inquiétudes des hommes ; elle nourrit croyance, espérance et action, alors que la science se borne à ce qu'elle peut atteindre méthodiquement et rationnellement.

Ainsi, là où la science avoue ses limites, la religion embrasse l'existence humaine dans la globalité de ses aspirations ; ce faisant, elle la rend moins angoissante. Pour Freud, la religion n‘est pas la compensation illusoire de la misère économique et sociale, mais de la misère psychologique.

Dans « L’avenir d’une illusion », Freud montre que les exigences répressives de la « civilisation » entrent en conflit avec les instincts, les désirs sexuels et agressifs qui caractérisent la « constitution animale » de l’homme.

Le « secret » de la force des « illusions religieuses » tient précisément à la force de ces désirs frustrés.

La religion a une fonction consolante parce qu’elle offre la perspective d’un au-delà dans lequel le désir trouvera sa satisfaction.

Mais elle répond aussi au besoin de protection et d’amour de l’homme par l’image d’une Providence bienveillante sous la forme de Dieu le Père : « Nous le savons déjà : l’impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d’être protégé –protégé en étant aimé- besoin auquel le père a satisfait : la reconnaissance du fait que l’homme s’est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant.

L’angoisse humaine en face des dangers de la vie s’apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine.

» Ainsi, donc, pour Freud, la religion est une illusion engendrée par le désir et c’est de l’image paternelle que provient l’idée de Dieu. La religion n’est pas l’objet central de l’investigation Freudienne : l’auteur étend à ce champ du réel les conséquences de son interprétation des maladies psychiques et du fonctionnement de l’inconscient.

C’est ainsi que la religion se trouve englobée dans sa théorie du déterminisme psychique. Freud lui consacre tout de même trois ouvrages, dont deux, « Totem & Tabou » et « Moise & le monothéisme », développent une hypothèse, aujourd’hui fort contestée, de la genèse du phénomène religieux : à l’origine de l’humanité,. »

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