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FREUD: la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices

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Si la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices, non seulement à la sexualité mais encore à l'agressivité, nous comprenons mieux qu'il soit si difficile à l'homme d'y trouver son bonheur. En ce sens, l'homme primitif avait en fait la part belle puisqu'il ne connaissait aucune restriction à ses instincts. En revanche, sa certitude de jouir longtemps d'un tel bonheur était très minime. L'homme civilisé a fait l'échange d'une part de bonheur possible contre une part de sécurité. [...] Si nous reprochons à juste titre à notre civilisation actuelle de réaliser aussi insuffisamment un ordre vital propre à nous rendre heureux, [...] nous nous familiariserons peut-être avec cette idée que certaines difficultés existantes sont intimement liées à son essence et ne sauraient céder à aucune tentative de réforme. FREUD

« La culture s'édifie sur une restriction de la vie sexuelle La culture repose sur du « renoncement pulsionnel » : elle limite par des interdits la satisfaction des pulsions sexuelles pour exploiter leur énergie à ses propres fins.

Le tabou de l'inceste est à son origine, qui s'accompagne ensuite d'autres limitations.

La société occidentale a poussé à l'extrême la restriction de la sexualité, en imposant à tous une seule forme de jouissance (celle issue de l'amour génital, hétérosexuel, légitime, monogame et débouchant sur la procréation) et rejetant les autres comme perverses ou anormales.

L'épanouissement des individus est alors gravement menacé : ceux qui ne supportent pas ces renoncements se réfugient dans la névrose, offrant à leurs pulsions des satisfactions substitutives. « Si la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices, non seulement à la sexualité mais encore à l'agressivité, nous comprenons mieux qu'il soit si difficile à l'homme d'y trouver son bonheur.

En ce sens, l'homme primitif avait en fait la part belle puisqu'il ne connaissait aucune restriction à ses instincts.

En revanche, sa certitude de jouir longtemps d'un tel bonheur était très minime.

L'homme civilisé a fait l'échange d'une part de bonheur possible contre une part de sécurité.

[...] Si nous reprochons à juste titre à notre civilisation actuelle de réaliser aussi insuffisamment un ordre vital propre à nous rendre heureux, [...] nous nous familiariserons peut-être avec cette idée que certaines difficultés existantes sont intimement liées à son essence et ne sauraient céder à aucune tentative de réforme.

» Dans notre civilisation, la sociabilité exige que chacun s'efforce de limiter ses pulsions, notamment sexuelles et agressives, pour que la sécurité de tous soit garantie.

Dans les sociétés primitives au contraire, certains individus, les chefs, jouissaient d'une liberté pulsionnelle sans limites, et par conséquent de moins de sécurité. Problématique. La vie dans nos sociétés modernes place l'individu dans une situation contradictoire.

D'un côté elle lui promet la satisfaction de ses besoins, grâce à la production de biens de consommation, grâce aux techniques, mais de l'autre elle impose des limitations à ses pulsions.

Dans cette perspective, l'exigence de bonheur paraît impossible à satisfaire. Enjeux. l'homme a-t-il perdu la possibilité de vivre selon ses pulsions primitives en quittant l'état de nature ? La société moderne offre de nombreuses occasions ou de nombreux dérivatifs à la sexualité, à l'agressivité.

On peut cependant se demander si la société est bien faite pour l'homme, pour le libre déploiement de l'individu.

Freud condamne-t-il alors toutes les utopies ? Freud est l’inventeur de la psychanalyse.

Ses théories ont bouleversé le monde de la psychologie mais aussi celui de la philosophie.

Si quelques uns avant lui avaient insisté sur la présence d’idées non conscientes chez l’homme, son introduction de l’inconscient, utilisé comme substantif est plus radicale.

L’inconscient chez Freud est une instance psychique indépendante, qui fonctionne selon ses propres lois.

Mais surtout, la conscience est séparée de cette instance et ne peut véritablement avoir un contrôle sur l’inconscient.

Freud affirmera d’ailleurs que l’inconscient est le fond de toute vie psychique à travers cette phrase dans L’interprétation des rêves : « Il faut voir dans l’inconscient le fond de toute vie psychique.

L’inconscient est pareil à un grand cercle qui enfermerait le conscient comme un cercle plus petit.

» L’homme ne serait donc plus cet être rationnel et moral.

C’est d’ailleurs pour cela que les théories freudiennes ont eu tant de mal à s’imposer et que de nombreux philosophes et scientifiques se sont opposés à lui.

Il était conscient de ces difficultés et déclarait que sa découverte constituait la troisième blessure narcissique dans l’histoire de l’humanité : la première étant la découverte de l’héliocentrisme de Copernic et la seconde, la théorie de l’évolution de Darwin.

Pourtant, cette vision de l’homme entraîne une véritable étude des pulsions qui fondent la nature humaine.

Les philosophies classiques en voulant absolument imposer la morale, glorifiaient l’homme et se concentrer plus sur ce que l’homme devrait être plutôt que ce qu’il était vraiment.

Freud, dans Malaise dans la civilisation, s’interroge véritablement sur la nature humaine et essaie de voir les conséquences qu’elle entraîne sur la société.

Il reprend dans ce texte une thématique déjà étudiée, notamment par Hobbes : la différence entre l’état de nature et l’état social.

Ce dernier enlèverait la liberté fondamentale de l’homme et lui prescrirait des lois contraires à sa nature. Dès lors, le bonheur serait totalement illusoire ? Mais pourquoi continuait à vivre en société ? Quels moyens cette dernière a à sa disposition pour lutter contre les pulsions humaines ? L’homme, un être pulsionnel 1.

La pulsion comme base de l’être humain Freud rattache la vie psychique de l’être humain aux pulsions.

En reprenant sa théorie, nous comprenons que la structure de l’inconscient est complexe.

Dans sa deuxième topique( nom donné à sa description en « lieux » de l’inconscient), Freud identifie trois instances psychiques différentes : le surmoi qui se constitue par l’intériorisation des interdits parentaux et sociétaux, le ça, partie la plus importante qui constitue le pôle pulsionnel originaire, inconscient, non personnel, force naturelle largement sexuelle (libido) et le moi, partiellement conscient, qui essaie de satisfaire les exigences du ça et du sur-moi. La pulsion qui caractérise la vie psychique inconsciente renvoie étymologiquement à « l’action de pousser ».

Dans son. »

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