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FREUD ET LA SEXUALITE INFANTILE

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Revenons encore une fois à l'évolution sexuelle de l'enfant. Il nous faut réparer bien des oublis, du fait que nous avons porté notre attention sur les manifestations somatiques plutôt que sur les manifestations psychiques de la vie sexuelle. Le choix primitif de l'objet chez l'enfant (choix qui dépend de l'indigence de ses moyens) est très intéressant. L'enfant se tourne d'abord vers ceux qui s'occupent de lui ; mais ceux-ci disparaissent bientôt derrière les parents. Les rapports de l'enfant avec les parents, comme le prouvent l'observation directe de l'enfant et l'étude analytique de l'adulte, ne sont nullement dépourvus d'éléments sexuels. L'enfant prend ses deux parents et surtout l'un d'eux, comme objets de désirs. D'habitude, il obéit à une impulsion des parents eux-mêmes, dont la tendresse porte un caractère nettement sexuel, inhibé il est vrai dans ses fins. Le père préfère généralement la fille, la mère le fils. L'enfant réagit de la manière suivante : le fils désire se mettre à la place du père, la fille, à celle de la mère. Les sentiments qui s'éveillent dans ces rapports de parents à enfants et dans ceux qui en dérivent entre frères et soeurs ne sont pas seulement positifs, c'est-à-dire tendres : ils sont aussi négatifs, c'est-à-dire hostiles. Le complexe ainsi formé est condamné à un refoulement rapide ; mais, du fond de l'inconscient, il exerce encore une action importante et durable. Nous pouvons supposer qu'il constitue, avec ses dérivés, le complexe central de chaque névrose, et nous nous attendons à le trouver non moins actif dans les autres domaines de la vie psychique. Le mythe du roi OEdipe qui tue son père et prend sa mère pour femme est une manifestation peu modifiée du désir infantile contre lequel se dresse plus tard, pour le repousser, la barrière de l'inceste. Au fond du drame d'Hamlet, de Shakespeare, on retrouve cette même idée d'un complexe incestueux, mais mieux voilé.

« En écoutant le discours de l'hystérique qui rapporte des récits de séduction sexuelle par des adultes lorsqu'elle était enfant, voire des scènes d'agression sexuelle ou de viol, Freud élabore d'abord une théorie du traumatisme affectif : le névrosé ressentirait à l'âge adulte les conséquences différées d'un choc affectif vécu pendant l'enfance. Puis, devant l'abondance de ces récits, il se met à douter de leur vérité et considère qu'ils sont seulement des fantasmes dont l'origine est très ancienne ; ils ont été élaborés pendant l'enfance.

Cette découverte bouleverse l'image traditionnelle de l'enfant innocent, ignorant tout de la sexualité. Freud élargit le concept de sexualité qui n'est plus réduite à la seule activité génitale entre deux adultes.

La sexualité désigne toute recherche de plaisir sous quelque forme que ce soit.

On trouvera la libido - l'énergie à l'oeuvre dans l'activité sexuelle - dans la relation amoureuse, dans la création artistique, dans le travail intellectuel, etc.

Elle évolue selon divers stades : Le stade oral correspond à la première année de la vie : le plaisir est lié à l'excitation de la bouche et des lèvres lors de l'alimentation ; ce plaisir est prolongé par la succion du pouce. Le stade anal est centré sur la fonction d'excrétion ; dans un premier temps, le plaisir est obtenu par l'expulsion ; dans un second temps, il est obtenu par la rétention : c'est à ce moment que la volonté d'opposition au désir de la mère peut se manifester. Le stade phallique commence à partir de trois ou quatre ans, dominé par le plaisir de l'exploration du corps, avec les premières interrogations sur la sexualité : Pourquoi les garçons et les filles sont-ils différents ? Comment fait-on un enfant ? Comment naissent les enfants ? Les enfants forgent des hypothèses - que Freud appelle des théories sexuelles - et cherchent des confirmations auprès de leurs camarades et de leurs parents. Le stade génital commence avec la puberté.

Le corps change brusquement, ce qui n'est pas sans bouleverser l'adolescent, à propos de son image.

La recherche sexuelle ouvre à l'autre.

Durant toute sa vie, jusqu'à la mort, l'individu cherchera le plaisir dans l'amour d'autrui. On voit que la sexualité humaine évolue par différentes formes dérivées de fonctions organiques : elle est polymorphe.. »

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