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Fournir un exemple, est-ce constituer une preuve ?

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« Introduction : Si un ami me dit que tous les chiens sont méchants et que je rencontre un chien méchant, cette expérience vérifiet-elle la théorie de mon ami ? Il semble qu'un seul exemple soit un peu léger pour vérifier une hypothèse, on pourra dire que pour prouver la vérité d'une hypothèse il faudra multiplier les exemples, mais à partir de combien d'exemples aura-t-on une vérification suffisante ? Quel exemple aura valeur de preuve ? Problématique : Une hypothèse peut valoir dans un cas sans valoir dans tous les cas, dès lors un exemple suffit il à prouver la valeur d'une hypothèse? I : La méthode expérimentale. 1) Inférence inductive et inférence déductive.

Une inférence est un raisonnement, l'inférence déductive est le raisonnement qui part d'axiomes ou de prémisses pour arriver à des conclusions, une inférence inductive est un raisonnement qui part d'une collection de faits particuliers pour généraliser.

Tout raisonnement déductif est déjà contenu dans les prémisses, et de ce fait une bonne démonstration a valeur de preuve vis à vis de la valeur des prémisses.

En revanche, une hypothèse induite de l'expérience ne peut se vérifier que par des exemples. 2) L'hypothèse et l'expérience.

Claude Bernard schématise la démarche expérimentale sous cette forme : observation Þ hypothèse Þ expérimentation Þ conclusion.

On voit qu'une hypothèse est une induction qui est ensuite vérifiée par un dispositif expérimental.

Cette démarche qui consiste selon Kant à « interroger la nature », permet d'avancer dans la connaissance en découvrant du nouveau par opposition au raisonnement déductif qui est généralement tautologique puisqu'on retrouve dans la conclusion ce qui était présent au départ.

Dans la démarche expérimentale, l'exemple, c'est à dire le fait qui correspond à l'hypothèse est une preuve, il vérifie l'hypothèse. 3) La science doit interroger la nature sous forme d' « implications vérifiables ».

Les propositions scientifiques doivent constituer un cadre logique clair qui permettra de vérifier la valeur d'une hypothèse, cette forme logique est celle de l'implication : « Si H est vrai, I l'est aussi ».

Dans ce cadre, l'exemple prend valeur de preuve : « Or, comme les faits le montrent, I est vrai donc H est vrai » ou « Or, comme les faits le montrent, I n'est pas vrai donc H n'est pas vrai ».

L'exemple constitue donc la preuve indispensable sans laquelle la science ne serait qu'une forme logique vide. II : Les limites de l'induction. 1) Le général et l'universel.

L'induction passe d'une somme de particularités à une généralité, mais elle ne peut pas passer ainsi à l'universel.

Comme le dit Hume, l'universel excède toujours la somme des particuliers. Cela remet en cause la valeur de l'exemple : à partir de combien d'exemples peut on dire qu'on a une vérification suffisante ? Par exemple, à partir de l'observation de combien de cygnes blancs puis-je dire « tous les cygnes sont blancs » ? 2) Les limites de l'expérience sont les limites de l'induction.

Tout d'abord l'expérience que j'ai du monde est l'impression qu'il fait sur moi, et cet écart au monde objectif laisse la place au rêve et à l'illusion.

Mais d'autre part, même dans un état idéal d'adéquation au monde objectif, une induction parfaite suppose l'enregistrement de tous les faits, du début à la fin de l'univers.

Autrement dit, des exemples ne suffisent pas, il faudrait tous les exemples possibles. 3) Les exemples ne peuvent pas prouver mais seulement « corroborer » une hypothèse.

On distinguera la vérification définitive du fait de corroborer une hypothèse, corroborer, c'est fournir des exemples, des faits qui donnent à l'hypothèse une valeur probable, mais jamais définitive. III : Le contre exemple. 1) La falsification.

Karl Popper propose la « falsifiabilité » comme critère d'évaluation d'une hypothèse scientifique.

Il faut que l'hypothèse puisse être infirmée par les faits.

Par exemple l'hypothèse : « les planètes sont mues par l'amour » est invérifiable, aucun fait ne pourra la falsifier, cette hypothèse aristotélicienne n'a donc pas valeur scientifique. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudosciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il. »

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