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Faut-il vivre avec son temps ?

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« Définition des termes du sujet: TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). Qu'est-ce que signifie "vivre avec son temps" ? N'y a-t-il pas là un paradoxe, apparemment ? Comment puis-je vivre avec mon temps, puisque le temps est indépendant de ma volonté, il est une forme a priori de la sensibilité (Kant, Critique de la raison pure) ? Est-il possible de vivre hors de son temps ? Ensuite, que signifie ce "temps" dont il est question dans l'expression "mon temps" ? Est-il une inscription dans une culture, dans une histoire, dans une génération ? En quoi serait-il nécessaire de vivre avec son temps ? Le temps qui nous est propre est-il forcément celui d'autrui ? Dois-je vivre comme tout le monde par une condition sociale, normative ? Ne dois-je pas faire en sorte que le temps dans lequel je vis devienne mien, par l'action de ma volonté et de ma liberté ? En effet, n'est-il pas nécessaire, pour la réalisation de soi, de chercher ce que le possessif "son" signifie pour soi, et pas seulement pour les autres ? Ou est-il néfaste au contraire, d'un point de vue social par exemple, de considérer ce possessif comme particulier, et non comme général ? Analyse du sujet : q Il s'agit dans ce sujet de s'interroger sur une injonction communément employée : « il faut vivre avec son temps » et éventuellement de la remettre en cause.

Le « faut-il » exprime un questionnement d'ordre moral. q L'essentiel est tout d'abord de parvenir à cerner ce que désigne notre temps dans cette expression.

Il s'agit d'une époque, l'époque dans laquelle on vit et on est « contraint » de vivre.

En effet, on ne choisit pas son temps.

La formule est par ailleurs souvent utilisée, dans son contexte habituel, pour exprimer une résignation.

Il faut accepter l'évidence, il faut accepter ce qui s'impose à nous, même si le temps présent est difficile. q Un autre usage « positif » peut être constaté.

Il faut « vivre avec son temps » peut signifier qu'il faut agir dans l'époque, ne pas seulement se résigner mais accepter l'époque dans laquelle on vit.

De nos jours, cela pourrait sous-entendre qu'il faut être à la pointe du progrès, « se renouveler ». q On vit toujours dans une époque mais pas toujours « avec » une époque.

Le « avec » suggère la possibilité pour l'homme de s'arracher à son propre temps. q Mais afin de mener une réflexion intéressante, il convient de ne pas se limiter à ces usages familiers.

Vivre avec son temps c'est accepter les valeurs, les buts, l'ethos de son époque.

En un mot c'est vivre dans l'esprit de l'époque. Problématisation : Nous sommes contraints de vivre une époque plus ou moins déterminée, avec ses tendances, ses idées communément partagées, voire son idéologie, mais nous pouvons en refuser l'esprit.

Vivre avec son temps c'est dans un premier sens accepter cette époque, se résigner.

Mais en réalité l'expression désigne souvent l'importance d'accepter les changements, de suivre une évolution des mentalités.

Dans un cas comme dans l'autre il s'agit malgré tout de se laisser conduire par les temps présents, de ne pas résister, de ne pas s'opposer au mode de vie présent.

Mais doit-on se contenter de suivre l'Esprit du temps ? Qui conduit l'histoire si tout le monde suit cette injonction ? Vivre avec son temps est-ce agir ou se laisser aller ? I. Vivre avec son temps comme résignation. a) Comme nous l'avons écrit plus haut, vivre « avec son temps » ce n'est pas seulement vivre dans son temps, ce qui d'un point de vue strictement physique est une nécessité.

Nous vivons de fait dans le temps présent.

Il s'agit d'accepter l'époque dans laquelle on vit.

Le problème se pose souvent au moment où l'on change d'époque, où les règles traditionnelles se trouvent bouleversées.

Un exemple concret peut être trouvé dans toute société qui, à un moment donné, subit un changement soudain.

Par exemple, au XIX ème siècle, le Japon a dû se moderniser, ouvrir ses ports sous la pression des puissances occidentales.

Cette transformation des modes de vie a suscité de vives résistances.

D'un point de vue global, ce que le « capitalisme » impose comme transformation a été imposée au nom des bienfaits techniques voire moraux qu'il était censé apporter b) Les bouleversements soudains ne sont en réalité jamais des ruptures.

Dans l'histoire il n'y a pas de saut.

Mais les transformations, les changements peuvent apparaître comme des ruptures soudaines pour ceux qui prennent conscience soudainement que l'époque a changé, et qu'il faut s'adapter pour survivre.

« Vivre avec son temps » c'est donc se résigner à quitter un mode de vie jugé « archaïque ».

La plupart du temps, l'époque nouvelle que l'on est contraint d'accepter reste quelque chose d'extérieur.

Je vis « avec », je fais avec mais je ne suis pas dans, mes habitudes ne correspondent pas à ce nouveau temps.. »

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