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Faut-il opposer pour penser ?

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« Analyse du sujet Eléments de définition ® Penser = 1. Acte de saisir immédiatement l'intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible. 2. Acte de rassembler les éléments de la représentation.

Plus spécialement chez Kant : l'acte de ramener la synthèse du divers du sensible à l'unité de l'aperception intellectuelle. 3. La faculté de prendre du recul devant l'existant immédiat ou de s'élever à l'universel.

(Hegel, Phénoménologie de l'esprit) ® Opposition = du latin oppositio qui signifie opposition, contraste, antithèse et de opponere qui signifie placé devant. 1. Relation de deux objets placés en face l'un de l'autre ou de deux mobiles qui s'écartent ou se rapprochent d'un même point.

Par extension, le terme désigne des conduites de combats, de résistance ou d'affrontement dans les rapports individuels (notamment psychologiques) ou politique (par exemple, majorité parlementaire et opposition). 2. Relation de deux termes, dots opposés, quand ils sont corrélatifs (par exemple contenant et contenu), contraires (grand homme et petit homme) ou contradictoires (un cercle carré). 3. Définit le caractère de propositions ayant même sujet et même prédicat, mais qui sont dites opposées lorsqu'elles diffèrent soit en quantité (propositions subalternes), soit en qualité (propositions contraires ou subcontraires), soit à la fois en quantité et en qualité ( propositions contradictoires).

Dans les propositions contradictoires on conclut nécessairement du vrai au faux et du faux au vrai.

En revanche, dans les contraires, on conclut nécessairement du vrai au faux, mais non du faux au vrai. Angles d'analyse ® Se demander si pour penser il faut opposer, revient à se demander si la pensée, en tant que telle (c'est-àdire en tant que le sujet pense de manière autonome), ce constitue toujours dans un refus, voire dans une négation.

En sorte que penser, reviendrait toujours à dire non. ® On peut ainsi prendre pour cas d'étude l'opinion : en tant que telle, elle est par nature la propriété d'une pensée engluée dans la croyance et dans le préjugé, elle est une pensée collective.

Pour penser, il faut donc s'opposer à l'opinion, lui dire non. ® Mais, il faut se demander si l'acte même de penser peut se situer de manière légitime dans la pure et simple destruction, opposition et négation.

Ne lui faut-il pas reconstruire ? ® Ce qui est en jeu au fond ici c'est bien la nature même de la pensée en tant qu'on la conçoit comme acte d'un sujet conscient et autonome qui à le courage, comme le dit Kant, de se servir de son propre entendement. ® Il faudra donc s'interroger sur le fait de savoir si le seul acte de s'opposer suffit à fonder légitimement la pensée ou si, au contraire, elle n'en est que le commencement. ® De la même manière, il faudra mettre à la question la nature de cette opposition, savoir si elle est systématique et systématisable, et puis enfin s'interroger sur la signification d'une telle définition de la pensée comme opposition. Problématique Peut-on en droit définir la nature de la pensée comme acte fondamental d'opposition ? Et si cela est légitimement possible, sur quoi la pensée, pour être véritablement en acte, doit-elle s'opposer ? N'est-ce pas réducteur, voire dangereux, de faire tenir l'essence de la pensée dans une négation originaire ? Se servir de son propre entendement est-il pour autant synonyme de destruction, c'est-à-dire d'annihilation de toute pensée extérieure ? C'est donc tout à la fois la nature, l'essence de la pensée qui est ici mise à la question, tout autant que le fondement de l'opposition et son champ d'extension légitime. Plan I- A quoi la pensée s'oppose-t-elle ? · Aux données de la perception qu'elle ordonne et rectifie (l'entendement) : « avoir une opinion, c'est affirmer, même de façon sommaire, la validité d'une conscience subjective limitée dans son contenu de vérité » Adorno (Modèles critiques, Opinion, illusion, société). ® En effet, penser, dans son acte originaire c'est bien se servir de son propre entendement : la pensée apparaît donc de manière originaire dans une contestation de l'opinion reçue, dans ce refus d'une pensée unique et uniforme, d'une pensée préformée et non autonome.

On peut alors, dans cette perspective que le geste fondateur et instituant de la pensée se forme à travers l'opposition.

Ici à l'opinion, c'est-à-dire à cette croyance collective, non pensée de manière active et autonome, mais rebattue, qui semble évidente à ceux qui y croient.

L'opinion peut en cela s'apparente au préjugé.

Elle prend la forme d'une vérité, mais qui n'est pas fondé en raison.

Avoir le courage de pensée par son même prend. »

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