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Faut-il craindre nos désirs ?

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« Définition des termes du sujet: Faut-il ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux : • la nécessité (physique / matérielle / naturelle / économique / psychologique / sociale), c'est-à-dire la contrainte des choses. • l'obligation morale, le devoir.

Doit-on ? PEUR: Sentiment de crainte éprouvé en présence ou à la pensée d'un danger, réel ou supposé, d'une menace (souvent dans avoir, faire peur) ; cette émotion éprouvée dans certaines situations : Trembler de peur. Appréhension, crainte devant un danger, qui pousse à fuir ou à éviter cette situation : La peur du ridicule. Crainte que quelque chose, considéré comme dangereux, pénible ou regrettable, se produise (surtout dans avoir peur) : Les médecins ont peur qu'il s'agisse d'une pneumonie. DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.

On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. L'homme, tout au long de sa vie, est en proie à ses désirs, désirs que certaines philosophies, certaines religions, certaines doctrines condamnent et s'efforcent de réprimer.

Les désirs caractérisés par un but et visant à leur satisfaction sur un objet, sont-ils donc aussi nocifs à l'homme qu'elles le prétendent? C'est là un problème fort important dans la mesure où il nous touche dans notre expérience quotidienne, dans notre vie de tous les jours. Les désirs, pulsions (donc par là même, phénomène instinctif, incontrôlable) qui poussent un individu vers un objet, ne sont en fait que la manifestation effective d'un besoin plus ou moins conscient et ne justifient pas la peur panique qu'ils inspirent parfois. L'être humain a tendance à se donner une image de la perfection et à vouloir toujours s'en rapprocher.

Il aspire à cette perfection et s'en veut de découvrir parfois en lui-même des désirs qu'il juge selon les cas plus ou moins coupables (pour certains d'ailleurs les désirs sont toujours coupables!) et qui l'en éloignent.

Mais l'homme n'est après tout que ce qu'il est, et à quoi bon s'en défendre? Chacun sait que la faiblesse est l'un de ses attributs.

D'ailleurs le désir n'est pas forcément une preuve de faiblesse.

Ce qui effraye les hommes dans les désirs, c'est leur côté inattendu, incontrôlable qui leur donne toute leur force et leur soumet l'individu tout entier.

L'homme face à eux est impuissant, mais s'il est ainsi, c'est qu'il doit s'accepter avec ses forces et ses faiblesses.

Il ne sert à rien d'avoir peur de ses désirs et le simple bon sens nous inspire l'attitude la plus raisonnable, à savoir de rester serein face à soi-même. Pourtant, à la limite, si l'on considère tous les désirs qui caractérisent la nature humaine, on peut à juste titre être effrayé par leurs buts ou leur intensité.

Une trop grande sérénité vis-à-vis de soi-même ne serait-elle pas dans ce domaine lourde de conséquences? Un individu parfaitement serein devant ses désirs et fort satisfait de lui même pourrait fort bien dans le souci de les assumer pleinement se livrer à leur satisfaction systématique et immédiate.

Et c'est là la porte ouverte à tous les abus! Si chacun de nous se met à réaliser ses désirs à tout moment, en tous endroits, que vont devenir sinon les principes, la moralité, du moins le simple respect d'autrui? La vie en société implique un certain nombre de réserves et d'interdits qui sont les conditions mêmes de sa possibilité. Il semble donc que les désirs peuvent être nuisibles à l'homme dans la mesure où ils atteignent ce qui caractérise l'homme en tant qu'homme, à savoir son humanité.

Les désirs semblent en effet réduire l'homme à l'animalité dans la mesure où ils répondent davantage à un instinct qu'à une volonté réfléchie.

Un désir est soudain, irréfléchi, fort et plus physique que moral.

Sa violence, son but méritent de susciter la peur.

Combien de jeunes filles (surtout dans les siècles passés) élevées dans la pureté d'une éducation religieuse particulièrement rigide et dans l'ignorance délibérée de toute question de sexualité n'ont-elles pas eu un jour un désir sexuel particulièrement fort qui a suscité chez elles une véritable peur panique, elles qui, élevées dans la spiritualité la plus complète, ne soupçonnaient pas de tels désirs de la part de leur corps (leur éducation leur ayant appris à mépriser leur corps au profit de l'esprit)? Combien de jeunes gens dits de « bonne éducation » n'ont-ils pas eu un jour le désir de tuer? Nous voyons donc que les désirs, à la faveur d'une situation donnée, peuvent s'avérer fort dangereux puisqu'ils remettent en cause notre être même, nos certitudes les plus profondes et nous prouvent qu'ils nous tiennent à leur merci sans que nous puissions réagir en quelque manière que ce soit.

Leur puissance réside dans le fait qu'ils nous traitent en objets et non en sujets.

C'est en cela qu'ils méritent d'être craints. Pourtant, à la limite, si nous avons une telle peur panique de nos désirs, notre vie va devenir un calvaire car le désir, variant bien sûr dans sa fréquence et dans son intensité, est une expérience de chaque instant.

A chaque moment nous sommes en proie plus ou moins consciemment au désir et le refus constant de ces désirs ne peut être que néfaste dans la mesure où il entraîne chez l'homme des phénomènes de complexes, de refoulements.

Ces phénomènes étudiés par les psychanalystes et en particulier par Freud peuvent s'accompagner de troubles. »

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