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Faut-il aller contre les passions ?

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« VOCABULAIRE: PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). FAUT-IL : Ce genre de sujet interroge sur la nécessité. * Distinguez nécessité objective et nécessité subjective. * La nécessité implique soit un rapport logique, soit un rapport moral avec le sujet; parfois les deux. 1) Il faut aller contre les passions, elles sont nuisibles à la morale comme à la connaissance. « Les passions sont sans exception mauvaises » Kant Kant voyait dans la passion une véritable « maladie de l'âme ».

La passion développe à l'excès un sentiment et appauvrit tous les autres.

Elle apparaît ainsi comme une valorisation partielle du monde, un rétrécissement de notre « Umwelt » à la mesure d'une valeur unique.

La passion nous limite à la fois dans l'espace et dans le temps ; dans l'espace puisqu'elle réduit notre champ de conscience et le cercle de nos intérêts, dans le temps, car le passionné est prisonnier de l'instant présent ou du passé, incapable, comme le dit Alquié, de « se penser avec vérité dans le futur ».

Le passionné ne sait plus s'adapter aux situations réelles, il refuse de suivre le cours du temps.

Son cœur ne bat plus au rythme du monde. • les passions vont à l'encontre de l'accomplissement du devoir.

La passion est par définition une force qui nous meut, elle est inscrite dans notre expérience sensible individuelle.

Par conséquent, elle est incompatible avec un impératif de justice comme avec la prise en considération d'un bien commun. La passion, même quand elle consiste en l'embrassement d'une cause collective, l'est pour des raisons individuelles et non en référence à un universel.

Elle nous contraint pour de mauvaises raisons, alors que le devoir, selon kant par exemple, nous contraint par simple cohérence logique. «Les passions ont une injustice et un propre intérêt qui fait qu'il est dangereux de les suivre; et qu'on doit s'en défier, lors même qu'elles paraissent raisonnables» La Rochefoucauld « Si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie, qui exècre toute médication, et qui par là est bien pire que tous les mouvements passagers de l'âme.

» Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798. • la passion va à l'encontre de la raison.

S'opposer au passions n'est pas qu'une nécessité éthique, mais également une nécessité logique : si l'on veut connaître une chose avec vérité, il faut exclure la passion de notre jugement.

La passion oriente notre décision et notre pensée en faveur de ce qui nous arrange et non en faveur de ce qui est. Toute connaissance mêlée de passion n'a aucune valeur de vérité car elle n'obéit pas à la juridiction de la seule raison. « La passion [...] est un ébranlement de l'âme opposé à la droite raison et contre nature.

» Zénon de Cittium. « La passion amoureuse ou un haut degré d'ambition ont, de tout temps, changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent.

» Essai sur les maladies de la tête Kant, Emmanuel 2) Il ne faut pas aller contre les passions, car elles sont la vie même. "Exister, si on ne prend pas ce terme en un sens banal, ne peut se faire sans passion." Kierkegaard, Post-scriptum aux miettes philosophiques, 1846. • on ne peut pas aller contre, la raison n'est qu'une passion parmi d'autres.

De nombreux penseurs, au lieu d'opposer la passion à la raison, voient dans la raison un désir de rationnaliser, déterminé par des causes extérieures à nous, notre éducation, nos habitudes, notre orgueil, notre obsession ou intérêt pour la catégorisation.

La raison ne peut donc rien contre les passions.

La théorie psychanalytique va dans ce sens, en considérant que la conscience est un investissement pulsionnel provenant de l'inconscient. « La raison est, et elle ne peut qu'être l'esclave des passions; elle ne peut prétendre à d'autres rôles qu'à les servir et à leur obéir.

» Hume, Traité de la nature humaine, 1740. « L'honnête homme est celui dont la plus forte passion est tellement conforme à l'intérêt général qu'il est presque toujours nécessité à la vertu.

» (HELVÉTIUS.

De l'esprit.). »

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