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Explication de texte Malebranche - Corrigé de l'explication de texte de Malebranche.

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Comment est-il possible que l'homme ait en lui-même la faculté de distinguer le vrai du faux et la capacité de se diriger par lui-même dans la recherche de la vérité, et qu'on le voit pourtant s'en remettre à l'autorité du jugement d'un autre pour savoir ce qu'il doit penser ? Et plus encore : préférer même se défaire de sa raison, s'en démettre, pour attendre d'un autre qu'il le guide quant à ce qui est vrai ou faux ? Face à ce constat, Malebranche prend position : il cherche à nous convaincre de penser par nous-même et d'utiliser notre propre raison pour juger de la vérité, en nous confrontant au non sens de notre attitude, et en nous représentant ce qu'il y a de meilleur dans l'usage autonome de son propre esprit. Pour se faire, il construit sa position au long d'un raisonnement analogique, dans lequel se joue au final, selon que nous en prenons ou non conscience, l'autonomie de notre pensée. La logique de l'auteur se structure en deux étapes. Dans la première, qui va de « Il est assez difficile de comprendre » jusqu'à « l'espérance d'avoir un conducteur. » (l. 1 à 6) l'auteur pose le problème, en expose les termes, et cherche à nous faire prendre conscience du non sens que constitue l'attitude de celui qui se défausse de sa propre faculté de juger pour suivre le jugement d'une autorité extérieure. Il peut alors, dans une seconde partie, qui va de « Sapientis oculi » jusqu'à la fin du texte (l. 6 à 14) nous figurer la condition de celui qui ne juge que par l'esprit des autres, avant de nous représenter tout ce que l'on trouve de plaisir à comprendre par soi-même, et de contentement de soi-même à penser de façon autonome. Le texte s'achevant alors sur ce même constat : les hommes ne font presque jamais usage de leur raison.

« Demande d'échange de corrigé de Basilo Bertrand ([email protected]). \Sujet déposé : Explication de texte Malebranche - Corrigé de l'explication de texte de Malebranche. Comment est-il possible que l'homme ait en lui-même la faculté de distinguer le vrai du faux et la capacité de se diriger par lui-même dans la recherche de la vérité, et qu'on le voit pourtant s'en remettre à l'autorité du jugement d'un autre pour savoir ce qu'il doit penser ? Et plus encore : préférer même se défaire de sa raison, s'en démettre, pour attendre d'un autre qu'il le guide quant à ce qui est vrai ou faux ? Face à ce constat, Malebranche prend position : il cherche à nous convaincre de penser par nous-même et d'utiliser notre propre raison pour juger de la vérité, en nous confrontant au non sens de notre attitude, et en nous représentant ce qu'il y a de meilleur dans l'usage autonome de son propre esprit.

Pour se faire, il construit sa position au long d'un raisonnement analogique, dans lequel se joue au final, selon que nous en prenons ou non conscience, l'autonomie de notre pensée. La logique de l'auteur se structure en deux étapes.

Dans la première, qui va de « Il est assez difficile de comprendre » jusqu'à « l'espérance d'avoir un conducteur.

» (l.

1 à 6) l'auteur pose le problème, en expose les termes, et cherche à nous faire prendre conscience du non sens que constitue l'attitude de celui qui se défausse de sa propre faculté de juger pour suivre le jugement d'une autorité extérieure.

Il peut alors, dans une seconde partie, qui va de « Sapientis oculi » jusqu'à la fin du texte (l.

6 à 14) nous figurer la condition de celui qui ne juge que par l'esprit des autres, avant de nous représenter tout ce que l'on trouve de plaisir à comprendre par soi-même, et de contentement de soi-même à penser de façon autonome.

Le texte s'achevant alors sur ce même constat : les hommes ne font presque jamais usage de leur raison. Dans cette première étape, Malebranche pose et fait avancer le problème : comment est-il possible que l'homme, qui a la faculté de distinguer le vrai du faux, s'en remette au jugement d'autrui dans la recherche de la vérité ? Le rôle de ce premier moment est de nous mettre en face de l'évidente absurdité de cette attitude .L'auteur le dit d'entrée : que les hommes préfèrent se servir de l'esprit des autres, alors qu'ils ont eux-mêmes de l'esprit, cela paraît inconcevable, incompréhensible.

C'est donc le sens même (cf.

« comprendre ») de cette attitude qui est ici mis en question.

Mais qu'y a-t-il là pour faire problème ? Il nous faut d'abord chercher à préciser les termes mêmes de ce problème, afin, ensuite de le mettre en évidence. Les hommes nous dit le texte, « ont de l'esprit » (l.

2).

Cela ne veut pas dire qu'ils possèdent de l'humour, mais plutôt qu'ils disposent d'une raison, de cette faculté de distinguer le vrai du faux, qu'on nomme aussi l'intelligence. Les hommes sont donc intelligents, et cette faculté, nous l'avons reçue de notre créateur (l.

3): elle appartient à notre Nature, elle est ce qui nous fait homme.

En effet, précisons-le de suite, l'intelligence ne concerne pas que certains hommes, (quelque ambiguë que puisse être le texte sur ce point si l'on ne regarde que les l.

2 et 5) : elle appartient au contraire à tous, comme le prouve la l.13 (« Les hommes »), ou l'analogie tissée entre l'esprit et les yeux (que tous possèdent).

Mais la suite du texte le montre assez : si tout homme possède la raison, il n'en fait guère preuve, et cette faculté n'existe qu'en puissance chez la plupart, puisque nous ne l'utilisons pas en acte et préférons nous servir de l'esprit d'autrui.

Dire que cette faculté n'existe qu'en puissance, c'est dire que nous n'avons que potentiellement la capacité de distinguer par nous-même le vrai du faux, mais que nous ne l'actualisons pas : nous ne réalisons pas nos potentialité en nous en remettons aux jugements des autres .

Que veut dire alors « se servir de l'esprit d'autrui » ? Que l'homme possède une raison, et se serve de celle d'autrui, cela implique déjà qu'il ne se sert pas de la sienne (cf.

l.

14 où il est dit que « les hommes ne se servent presque jamais de leur esprit »).

Qu'est-ce alors d'abord que se servir de sa propre raison dans la recherche de la vérité ? C'est mettre en usage sa propre faculté de distinguer le vrai du faux, c'est distinguer par soi-même le vrai au moyen de sa propre intelligence – penser par soimême.

Comme l'éclaire l'analogie qui va suivre et que nous aurons bientôt à expliquer, penser par soi-même, c'est alors « se conduire » (l.4), se guider, s'orienter soi-même, de façon autonome, dans la recherche de la vérité en vertu de cette faculté qui permet à chacun de juger de ce qui est vrai ou faux.

Penser par soi-même, c'est donc ne faire reposer mes jugements que sur l'autorité de ma propore raison, juger d'après ce que je comprends, et donc être moi-même l'auteur de mon jugement. Or cela, les hommes ne le font pas, puisqu'ils préfèrent « se servir de la raison des autres », et suivre ces derniers pour se faire conduire dans cette recherche.

L'expression est curieuse : la raison des autres, on ne peut s'en servir semble-t-il… Utiliser la raison d'autrui, ce serait utiliser pour juger, une autre faculté de juger que la sienne : autrement dit, le jugement d'autrui serait pour nous le moyen de distinguer si une chose est vraie ou fausse.

Cela reviendrait donc à suivre un jugement extérieur, à se régler sur ce jugement, et à penser suivant ce que pense autrui.

Et puisque les jugements d'autrui se manifestent au travers de ce qu'il dit, se servir de l'esprit d'un autre revient donc à tenir une chose pour vraie parce que quelqu'un l'a dit.

Mais plutôt que de comprendre que les hommes se règlent sur les opinions des autres en général, il faut plutôt comprendre qu'ils se règlent (et invoquent sans cesse à titre de pseudo preuve = argument d'autorité) sur l'autorité de quelque sommité, de leur journal, ou de leur professeur – de tout ce qui leur semblera justement, avoir de l'autorité1.

Pourquoi réfléchir en effet, si l'on a un professeur, ou un manuel pour penser à notre place… Celui qui se sert de l'esprit des autres en vient ainsi à faire confiance au jugement d'autrui, à tenir une chose pour vraie en fonction de qui le dit, comme le roi, ou comme celui qui, fermant les yeux par jeu, demande à son camarade de le guider dans la rue.

Mais autant dans ce jeu, je crains toujours que l'autre ne me fasse faire un faux pas, autant celui qui se règle sur le jugement d'autrui n'a aucune pareille crainte, mais justement, se fie à lui : ce en quoi consiste l'autorité du tuteur.

Car il faut dire sous. »

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