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Exister et être

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« • Exister et être L'existence est le fait d'exister.

Tout existant est mais a sa manière propre d'exister.

D'où la question de savoir ce que c'est qu'exister.

D'après l'étymologie, le verbe latin existere signifie « sortir de », « naître de »...

Exister c'est donc provenir de quelque chose, être à partir de quelque chose, recevoir son être d'un autre être que soi.

L'existant est donc dépendant de l'être dont il tire l'origine.

Pour la théologie chrétienne, exister peut se dire de la créature, car son être provient et dépend de l'être du créateur, c'est-à-dire de Dieu.

De ce point de vue, l'existence est moindre être, un mode d'être dérivé, second, dépendant dans son être de l'Être qui le fait être.

Seul Dieu est vraiment. • L'existence est projection L'existence est une absolue position La philosophie moderne distingue dans toute chose ce qu'elle est (son « essence ») et le fait même qu'elle soit (son « existence »).

C'est ainsi que Kant considère qu'on ne peut prouver l'existence de Dieu ou encore des choses de manière rationnelle.

L'existence est le simple fait d'être là.

Dieu est un objet de pensée, on peut le définir, dire ce qu'il est mais il n'y a aucune commune mesure entre son essence et son existence, aucun moyen de passer de l'un à l'autre, aucun moyen de prouver qu'il existe à titre de sujet effectif des propriétés qu'il paraît possible de lui attribuer (toute-puissance, bonté, éternité...).

Il en est de même de toute chose.

L'existence n'est pas un concept contenu dans un concept, elle n'est pas contenue dans une idée.

L'existence est une absolue position.

Nous saisissons l'existence d'une chose seulement parce que nous en sommes affectés.

La preuve du pudding, disait Engels, c'est que nous le mangeons. Dans cette même perspective, Sartre affirme, dans La Nausée, que l'existence est comme la pâte même des choses : « Exister, c'est être là, simplement ; les existences apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire ».

L'existence c'est le simple et nu être des choses mais c'est aussi la façon dont les choses s'extraient d'elles-mêmes pour être, se projettent au-dehors jusqu'à nous atteindre, viennent au-devant de nous dans leur prolifération.

L'ex-sistance est d'abord projection, propulsion.

Sartre nous rapporte, dans La Nausée, la déroute du pouvoir de représentation, la prise de conscience de l'être nu des choses : « J'étais tout à l'heure au jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessus de mon banc.

Je ne me rappelais plus que c'était une racine.

Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses [...] Et puis voilà : tout d'un coup, c'était là, c'était clair comme le jour : l'existence s'était soudain dévoilée.

Elle avait perdu son allure inoffensive de catégories abstraites ; c'était la pâte même des choses, cette racine était pétrie dans l'existence.

Ou plutôt la racine, les grilles du jardin, le banc, le gazon rare de la pelouse, tout ça s'était évanoui ; la diversité des choses, leur individualité n'étaient qu'une apparence, un vernis.

Ce dernier avait fondu, il restait des masses monstrueuses et molles, en désordre – nues d'une effrayante et obscène nudité.

» L'existence humaine est liberté L'existence humaine ne saurait être comprise comme sont compris les phénomènes physiques : tous les efforts de compréhension aboutissent à un échec.

Mais elle peut être éclairée par des expériences vécues.

L'une des données essentielles de la réflexion sur l'expérience est la liberté.

Non seulement l'homme est libre, mais pour lui l'existence authentique est liberté et n'est même que liberté ; car exister vraiment ce n'est pas simplement être comme le sont les choses, mais se faire soi-même, se dépasser.

Sartre affirme que l'existant humain est un pour-soi, c'est-à-dire une conscience et une liberté.

Une chose est ce qu'elle est.

La coïncidence avec soi est, en effet, le propre de l'ensoi, de la chose.

Or l'homme n'est jamais tout à fait soi.

Il est ce qu'il n'est pas, il n'est pas ce qu'il est.

L'homme qui s'avoue qu'il est méchant adhère à soi, est ce qu'il est, mais du même coup il s'évade de cette chose, il tire mérite de sa sincérité et affirme sa liberté vis-à-vis d'une méchanceté qui demeure sur le plan du déterminisme.

La conscience est bien négativité infinie, dépassement de soi par soi, mouvement de transcendance par rapport à soimême qu'exprime le ex de exister.

On retrouve l'analyse de Heidegger pour qui l'Ex-sistance désigne, non plus le mode d'être d'un étant qui tient son être d'un autre que soi, mais celui d'un étant dont la manière d'être consiste à se projeter en avant de soi, à anticiper constamment sur un à-venir par l'existence d'un projet.

La caractéristique majeure de l'étant qui ex-iste est ce que Heidegger nomme l'« être-en-avant-de-soi ».. »

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