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Existe-t-il des violences légitimes ?

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« Introduction Discourir sur la violence peut sembler dérisoire : qu'elle soit physique ou verbale, réelle ou symbolique, on l'exerce ou on la subit.

Est-ce par des mots ou des pensées que l'on s'imagine pouvoir lui résister ? Pourtant, la violence non seulement peut être verbale (insultes, calomnies), mais elle s'accompagne presque toujours d'un discours de légitimation.

Mais qu'est-ce qui peut légitimer le recours à la violence : la qualité de celui qui l'exerce ? Les fins poursuivies à travers elle ? Il n'est pas déplacé de s'interroger sur ce que valent ces légitimations.

La réflexion sur la violence aurait donc pour fonction de dénoncer comme idéologiques tous les discours qui visent à la légitimer.

Mais dire que ces discours sont des rationalisations de la violence, n'est-ce pas dire que la violence existe pour d'autres raisons, que ses causes sont ailleurs, et donc la légitimer de façon bien plus radicale encore ? I Le droit a-t-il pour fin d'expulser la violence ? A) Le droit a pour objet de substituer aux rapports de violence des rapports juridiques arbitrés par la loi. 1) Sans les rapports de droit, seule la violence peut arbitrer les conflits entre les hommes.

(Hobbes) 2) Le droit est l'instauration de rapports stables, constants et réglés entre les hommes, permettant de régler les conflits sans recourir à la violence. B) L'État se réserve alors le monopole de la violence légitime.

(Max Weber) 1) Dans l'histoire, d'autres sources de légitimité, donc de violence légitime, ont existé à côté ou au sein de l'État (par exemple l'Église, ou les féodalités). 2) L'État moderne se caractérise par le fait qu'il est parvenu à disqualifier toute autre source de violence légitime que lui-même.

(Max Weber). 3) L'État se réserve alors le monopole de la violence comme dernier recours. • La violence est « l'ultima ratio » (la raison ultime à laquelle on a recours quand tous les autres arguments ont échoué).

Seule la violence peut avoir raison de qui refuse de se rendre à la raison. 4) Mais la violence n'est-elle pas alors le fond de l'État ; l'État est-il autre chose que la violence institutionnalisée ? II L'État est-il l'institutionnalisation de la violence ? A) La vérité du pouvoir n'est-elle pas, en définitive, la violence ? 1) Le pouvoir n'est-il pas simplement un masque sous lequel la violence se dissimule ? 2) L'émergence de l'État, loin d'avoir dissipé la violence, l'aurait légitimée et institutionnalisée. "Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine, qui dans les limites d'un territoire déterminé revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence légitime." Weber, Le savant et le politique. L'État moderne est le garant de la vie politique.

Il se reconnaît comme le seul détenteur légitime de la force et à ce titre préserve la défense de l'intégrité du territoire où son autorité s'exerce.

En outre, aucune société n'est à l'abri de désordres qui pourraient entraver son bon fonctionnement.

Il revient donc à l'État d'organiser sur un plan juridique les rapports humains afin d'assurer l'exercice du droit.

Sans cela, le risque que chacun puisse à sa guise user de la violence ne pourrait être sérieusement écarté. 3) Le droit serait alors une mystification à travers laquelle se perpétuerait l'oppression de certains hommes par d'autres hommes. B) La « violence légitime » serait alors une violence à laquelle il serait interdit de se dérober ou de s'opposer.. »

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