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Existe-t-il des critères du bonheur ?

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« [Piège de ce sujet : oublier la question du critère et faire un devoir sur le bonheur en général] [Introduction : à délayer éventuellement] Parmi les questions banales qui viennent à l'esprit lorsqu'on porte en terre un défunt, ne manque pas de surgir celles-ci : qu'a-t-il fait de sa vie? A-t-il vécu pour rien? Peut-on au moins se dire qu'il a été heureux? Mais comment répondre à cette dernière question? Le bonheur se voit-il et se constate-t-il? [On cite le sujet sans se croire autorisé à le transformer] Dispose-t-on de critères permettant de conclure au bonheur des autres.

Et dans notre propre cas, que se passe-t-il? [On montre qu'on a compris les enjeux du sujet] Au moment du plus capital, c'est à dire au moment de l'appréciation du sens de nos existences, lorsque nous sommes à la fois celui qui juge et celui qui est jugé, manquons nous des repères les plus élémentaires? Allons-nous vivre dans le brouillard, ou pouvons nous faire des bilans fermes et définitifs. [Le principe du plan sera élémentaire : faire varier les sens de "bonheur", et voir ce que devient le sujet dans ces divers cas] [Première partie, intégrant une idée très contestable du bonheur] Pour le naïf, le bonheur est affaire de cumul de plaisirs.

Il consiste en une opération, et plus précisément une sommation active et réfléchie.

Si, de l'aube au coucher, je fais se succéder les plaisirs de divers registres, et si je réussis à me faufiler entre les mailles du malheur, la résultante ne sera pas indigne du nom de bonheur, pense le sens commun [un "truc" des premières parties : attaquer le sens commun, ou les doctrines avec lesquelles on n'est pas d'accord].

Et qu'on ne vienne pas objecter que le plaisir est bas : d'Épicure jusqu'à nous, rien n'interdit de se proposer des plaisirs de haute qualité et de profond raffinement. Le jouisseur entre dans le visible, et son bonheur prend une dimension d'objectivité.

Regardons-le faire, ce jouisseur! Il savoure, il prépare, il aménage.

Il accorde à chaque plaisir le temps de sa préparation et de sa consommation.

Il refuse aussi les déplaisirs qui s'annoncent.

Les médiations ne lui font pas défaut, depuis les draps choisis aux livres qui ne tombent pas des mains, en passant pas les nourritures les plus gastronomiquement pensées.

[Référence culturelle] Comme dom Giovanni à quelques instants de sa mort, il a des femmes, et se nourrit de faisan, cependant qu'un orchestre lui joue la "cosa rara". Ne confondons pas critère et condition.

[au moins un minimum d'analyse de ce terme!] On s'interroge non sur l'attitude à déployer en vue du bonheur, mais sur l'existence de faits observables et constatables à volonté sur lequel appuyer le jugement.

Alors n'hésitons pas : les critères du bonheur tel qu'on le comprend pour l'instant existent, le plaisir se lit sur la mine et le visage, comme se décrypte le sens des conduites hédonistes.

Le skieur qui s'offre une petite godille serrée sur la piste noire nourrit ostensiblement l'ogre bonheur.

[Corroboration de la thèse] Au reste, comment s'expliqueraient des phénomènes tels que la jalousie, l'envie, si le bonheur ne s'annonçait pas par ses marques, et par un certain art, qui ne manque pas de fasciner lorsque l'hédoniste le déploie sans vergogne.

Si le désir est désir de l'objet du désir de l'autre (thèse de R.

Girard), c'est que la médiation du bonheur d'affiche ostensiblement comme telle.

Il existe donc [exploitation de la thèse] des images fiables du bonheur, et surtout des relations d'images du bonheur, puisqu'il faut comprendre qu'une durée est nécessaire à l'entretien du bonheur et que les critères qu'on en peut lire doivent se confirmer dans cette durée.

Pas de critère dans l'instant. [Confirmation philosophique] Les philosophes ne manquent pas pour cautionner une telle façon de voir, de Maupertuis à Fourier, et son arithmétique des passions humaines, en passant par Bentham ou Smith.

Le rapport entre plaisir et bonheur est pour eux quantitatif, affaire de somme et de bilan, et le bonheur possède lui-même cette essence consistant en une sommation réussie.

Le bonheur commence avec le plaisir et se continue avec sa continuation.

C'est aussi la leçon qu'on a prêtée à Épicure, un des rares hédonistes à avoir en apparence logé le bonheur dans un plaisir renouvelé visible pour soi même et pour autrui.

Il suffit de pouvoir toujours ressentir un plaisir à portée de comportement, pour que se construise le bonheur.

Seule une distinction savante entre des divers types de plaisirs contredit cette lettre du texte.. »

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