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Etre juste est-ce traiter tout le monde de la même façon ?

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« Etre juste est-ce traiter tout le monde de la même façon ? Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : «Etre juste» : Nous pouvons donner au moins deux définitions du mot juste lorsqu'il est appliqué à un humain : 1/ «Juste (au sens restreint, où ce mot s'oppose plus spécialement à charitable) : Qui juge de ses rapports avec autrui comme il jugerait du rapport de deux personnes étrangères ; et qui, lorsqu'il juge entre plusieurs autres, ne se laisse guider par aucune faveur ni aucune haine préexistante.

Etre juste, en ce sens, est donc une qualité essentiellement formelle, qui consiste à s'abstenir d'agissements égoïstes et de jugements partiaux.» 2/ « (sens général) : qui possède un bon jugement moral et la volonté de s'y conformer.

– Est juste, dans cette acception, l'homme capable de reconnaître jusqu'à quel point il est légitime de faire respecter autrui dans ses idées, ses sentiments, sa liberté, sa propriété ; de bien apprécier les mesures générales, par exemple les lois, qui tendent à permettre ou à défendre certains actes, à rendre plus ou moins favorable la situation de certaines personnes ; enfin de bien contribuer, avec à propos et au degré convenable, les avantages ou les peines dont on dispose.

Le juste (D.

: Der Gerechte ; E.

: The righteous ; I.

: Il giusto) est l'homme de bien, celui dont la volonté est conforme à la loi morale (primitivement et surtout, à la loi conçue comme divine [...] )[1]» «traiter» : Appliquer un traitement, considérer une personne et agir à son encontre. «tout le monde» : Il s'agit d'un ensemble universel (qui, contrairement au général, n'admet pas d'exceptions).

Ce tout le monde est donc l'ensemble de l'espèce humaine, sans distinctions aucune, selon le concept d'égalité. «même façon» : Désigne l'identité des traitements.

En justice : identité des peines pour les mêmes délits, sans prise en compte ce qui distingue les situations particulières. Problématisation : «Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit...» dit le premier article de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Cela signifie que chaque personne sera traitée de la même façon devant la justice, dans un souci d'égalité de droit.

Les rédacteurs de cet article pensaient ainsi être justes : Mais être juste est-ce traiter tout le monde de la même façon ? Ne pas le faire est une voie ouverte aux discriminations, au jugement fondé sur des préjugés.

Mais la justice ne traite pas de la même façon un mari jaloux sans casier judiciaire et un criminel multirécidiviste lorsqu'ils commettent la même action, par exemple tuer un proche de leurs femmes.

Il ne paraît pourtant pas injuste de prendre en compte des circonstances aggravantes ou atténuantes.

L'égalité estelle forcément juste ? Cette égalité est nécessaire à la justice, elle en est le fondement.

Mais n'y aurait-il pas des cas où l'égalité fixe devient injuste ? C'est que la justice, tout en statuant dans le droit, doit tenir compte d'inégalités de fait. Plan suggéré : I – L'égalité est une condition de la justice · · Si chacun juge avec ses a priori et ses sentiments personnels interférant avec sa raison, la justice ne peut exister, il faut donc trouver un état où l'on peut rendre un bon jugement. Un état correspondant à l'absence de troubles est connu en philosophie sous le nom d'ataraxie.

Cependant, si un tel état est souhaitable pour rendre un jugement légitime, il ne suffit pas, car il ne concerne que l'intériorité du juge.

Il faut appliquer un critère valant pour les autres comme pour moi, permettant d'exercer la justice. «La justice, c'est l'égalité.

Je n'entends point par là une chimère, qui sera peut-être quelque jour ; j'entends ce rapport que n'importe quel échange juste établit aussitôt entre le fort et le faible, entre le savant et l'ignorant, et consiste en ceci, que, par un échange plus profond et entièrement généreux, le fort et le savant veut supposer dans l'autre une force et une science égale à la sienne, se faisant ainsi conseiller, juge et redresseur.

Ce sentiment est l'âme des marchés.

Je ne suis point dupe des voleries dont on fait bruit, ni de ces marchandages à double mensonge qui ne sont que des jeux entre égaux.

Nul ne vendra plus cher à un enfant.

Et ces précautions mêmes des enchères et des prix publics font assez voir que le gain égal dans les échanges est ici la règle suprême. Et même dans la spéculation je verrai plutôt encore un jeu entre égaux plutôt qu'une entreprise contre les faibles.» Alain, Eléments de philosophie, livre sixième, V · Le critère de la justice est donc l'égalité.

Elle n'est pas une «chimère» en ce sens qu'elle n'est pas un idéal qui, bien que visé, ne peut être atteint.

Il s'agit d'une chose concrète qui se manifeste à son plus banal degré dans chaque échange commercial : il doit y avoir égalité d'intérêt et de gain entre l'objet acquis par l'acheteur et l'argent reçu par le vendeur : c'est la règle de toute bonne transaction.. »

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