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Est-il toujours possible de faire la différence entre travail et divertissement ?

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« Approche de la problématique Le travail a pour origine latine le mot tripalium qui signifie instrument de torture en latin.

Il désigne communément une activité, physique ou intellectuelle, que l'on s'impose dans un but normalement utilitaire ou qui nous est imposée.

Le travail, selon Marx, aliène l'homme et le dépossède de son identité au profit de l'objet qu'il fabrique et dans lequel il ne se reconnaît plus.

Ainsi il s'opposerait naturellement aux termes de loisirs, d'amusement, de moments de détente.

Cependant, l'activité du travail n'est-elle de nature que négative? Ne dit-on pas de quelqu'un de passionné par son emploi qu'il est « heureux au travail »? Le travail s'avère être irréductible à la notion de jeu, il s'apparente plutôt à la souffrance voire la contrainte nécessaire à la satisfaction des besoins.

Cependant le travail n'est-il pas une action intelligente de l'homme pour dominer la Nature également? Le travail, premier moment annonçant l'oeuvre pour Arendt, n'occupe-t-il pas l'homme? Car se divertir annonce l'action de s'occuper l'esprit par des loisirs mais aussi par n'importe quelle autre action.

L'homme, être mortel, ne trouve-t-il pas dans le travail le moyen d'échapper à la mort en se divertissant d'elle dans le sens pascalien du terme? Ainsi le travail, d'après Kant serait le moyen d'attribuer un sens à l'existence humaine et de lui conférer un sens, l'homme qui travaille évite une vie absurde et par-là même évite l'ennui. Il faudra donc pour traiter ce sujet déterminer clairement la notion d'aliénation au travail, l'homme ne peut échapper à l'objet de son travail, il s'objectivise dans son travail et se fond dans cette activité.

Cependant, le travail est une activité caractéristique de l'homme, il est le seul à travailler parmi tous les animaux, plus même il échappe à la mort par ce biais.

En effet l'autre caractéristique de l'homme est la prise de conscience de cette mort annoncée.

Puisque nous sommes conscients de cette fin, en travaillant n'y échappons nous pas d'une certaine façon en l'éludant de notre conscience.

Travailler, c'est se dépasser, travailler c'est sortir de notre être, enfin travailler n'est ce pas une façon de nous divertir de notre mort? Si les loisirs sont là pour nous divertir de la contrainte du travail, le travail n'est-il pas un moyen de nous divertir de l'ennui? Il faudra donc distinguer le travail comme aliénation à l'objet, comme labeur opposé au divertissement procuré par les jeux et les loisirs et le travail comme échappatoire de l'ennui, comme divertissement de la mort. Textes utiles Marx et Engels Et enfin - la division du travail nous en offre tout de suite le premier exemple - l'action propre de l'homme devient pour l'homme une puissance étrangère, opposée, qui l'asservit, au lieu que ce soit lui qui la maîtrise, tant que les hommes se trouvent dans la société naturelle, donc tant que subsiste la scission entre l'intérêt particulier et intérêt commun, et que l'activité n'est pas divisée volontairement mais du fait de la nature.

Dès l'instant où l'on commence à répartir, chacun a une sphère d'activités déterminée et exclusive qu'on lui impose et dont il ne peut s'évader ; il est chasseur, pêcheur, berger ou critique critique », et il doit le rester sous peine de perdre les moyens de subsistance - alors que dans la société communiste, où chacun, au lieu d'avoir une sphère d'activités exclusive peut se former dans la branche qui lui plaît ; c'est la société qui dirige la production générale qui me permet de faire aujourd'hui ceci, demain cela, de chasser le matin, d'aller à la pêche l'après-midi, de faire l'élevage le soir et de critiquer après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique.

Cette fixation de l'activité sociale, cette consolidation de notre propre produit en une puissance matérielle qui nous domine, qui échappe à notre contrôle, qui contrarie nos espoirs et qui détruit nos calculs, est l'un des moments principaux du développement historique passé. Arendt Le « bonheur », la « joie » du travail est la façon humaine de goûter le simple bonheur de vivre que nous partageons avec toutes les créatures vivantes, et c'est même la seule manière dont les hommes puissent tourner avec satisfaction dans le cycle de la nature, entre la peine et le repos, le travail et la consommation, avec la tranquille et aveugle régularité du jour et de la nuit, de la vie et de la mort.

Fatigues et labeurs trouvent leur récompense dans la fécondité de la nature, dans la calme assurance que celui qui a bien travaillé à la sueur de son front continuera de faire partie de la nature dans ses enfants et dans les enfants de ses enfants.

[...] La joie de vivre, qui est celle du travail, ne se trouvera jamais dans l'oeuvre : elle ne saurait se confondre avec le soulagement, la joie inévitablement brève, qui suivent l'accomplissement et accompagnent la réussite.

Le bonheur du travail, c'est que l'effort et sa récompense se suivent d'aussi près que la production et la consommation des moyens de subsistance, de sorte que le bonheur accompagne le processus tout comme le plaisir accompagne le fonctionnement d'un corps en bonne santé.

Le « bonheur du plus grand nombre » dans lequel nous généralisons et vulgarisons la félicité dont la vie terrestre a toujours joui, a conceptualisé en « idéal » la réalité fondamentale de l'humanité travailleuse.

Le droit de poursuivre le bonheur est, certes, aussi indéniable que le droit de vivre ; il lui est même identique.

Mais il n'a rien de commun avec la chance qui est rare, ne dure pas et que l'on ne peut pas poursuivre, car la chance, la fortune, dépendent du hasard et de ce que le hasard donne et reprend, bien que la plupart des gens en « poursuivant le bonheur » courent après la fortune et se rendent malheureux même quand ils la rencontrent, parce qu'ils veulent conserver la chance et en jouir comme d'une abondance inépuisable de « biens ».

Il n'y a pas de bonheur durable hors du cycle prescrit des peines de l'épuisement et des plaisirs de la régénération, et tout ce qui déséquilibre ce. »

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