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Est-il juste de dire que l'histoire jugera ?

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« Termes du sujet: Dire: signifie ici affirmer en connaissance de cause, mais cela désigne aussi l'opinion qui dit n'importe quoi, qui se contente d'affirmer ce qu'elle affirme, qui transforme son désir en vérité universelle. JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). I - LES TERMES DU SUJET L'histoire désigne ici le devenir des sociétés et non l'histoire de tel ou tel individu.

Il s'agit de savoir si le devenir est orienté dans le sens d'une plus grande justice.

On pourrait alors dire que l'histoire est constituée par le fait que les hommes jugent de façon toujours plus pertinente des institutions sociales, et qu'ils modifient leurs sociétés en conséquence. La question posée n'est pas de savoir si cette représentation de l'histoire est juste, mais s'il est juste d'y croire. Le terme "juste" doit ici être pris en deux sens.

"Juste" peut vouloir dire "vrai".

On se demande alors si cette représentation de l'histoire est conforme à la réalité.

Mais "juste" peut être envisagé dans le sens de "moral".

La question a alors un sens dans le cas où cette représentation de l'histoire est fausse.

Est-il moral de dire que l'histoire progresse vers le "juste" même dans le cas où cela est faux. II - ANALYSE DU PROBLEME Le problème posé ici est lié à l'idée fondamentale des philosophies de l'histoire : l'histoire a un sens, elle est orientée vers un but. La question est de savoir si une telle orientation existe.

Si elle existe et que cette orientation nous dirige vers une plus grande justice, l'avenir nous révèlera ce qui dans notre présent était juste, et ce qui au contraire était injuste. Un autre problème se pose dans l'hypothèse où l'histoire n'est pas orientée vers le juste.

On peut alors se demander si les conditions de l'action morale ne nous imposent pas de croire que l'histoire progresse vers le juste.

Nous serions alors convaincus qu'il est possible de rendre notre présent plus juste, et nous ferions d'autant plus d'efforts à cette fin. Que serait un tribunal de l'histoire : les historiens sont-ils juges ou jugés ? Juge-t-on sur le moment ou après coup, quand on parle de tribunal de l'histoire ? Les procès de Nuremberg ou de Tokyo sont d'abord des procès, comme tous les autres, qui visent à punir des crimes.

Mais l'allure historique de ces procès, c'est qu'il y a une véritable volonté d'aboutir à un jugement qui dépasse les simples circonstances particulières : c'est l'humanité qui juge l'humanité.

Il faut aussi distinguer deux sens du mot histoire : - l'histoire comprise comme devenir historique : c'est alors l'évolution des faits qui juge les faits, et il y a comme une sorte de justice immanente à l'évolution des faits (Marx) ; - l'histoire comme discipline, c'est-à-dire l'étude des faits passés.

Ce qui est important ici, c'est que les historiens, non pas jugent les hommes ou les faits, mais donnent de la matière (des documents, des faits, des témoignages) pour juger.

Peut-être que le plus important est donc le fait que les historiens ne doivent pas se considérer comme des procureurs, ou des justiciers, mais qu'ils travaillent dans un souci d'exactitude et d'objectivité.

Ainsi, on voit les limites et les dangers d'une telle notion, en même temps que son importance. III - LES GRANDES LIGNES DE LA REFLEXION Dans un premier temps, on pourrait poser la question du but moral de l'histoire. Dans un second temps, on pourrait se demander si la croyance en un tel but moral n'a pas elle-même une nécessité morale. IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE 1 - L'avenir juge du présent HEGEL achève ses Principes de la philosophie du droit par cette remarque : "l'histoire est le tribunal du monde" (paragraphe 340).

Cette thèse, à laquelle le sujet se réfère implicitement, fait corps avec la philosophie de l'histoire de HEGEL.

Le philosophe voit dans l'histoire un progrès de la raison et de la liberté.

C'est-à-dire qu'il soutient que les sociétés qui se succèdent dans l'histoire sont organisées de telle sorte qu'elles parviennent de mieux en mieux à respecter la liberté.

On voit ici que c'est parce que l'histoire respecte toujours plus la plus haute des valeurs (la. »

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