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Est-ce la conscience qui fait l'identité personnelle ?

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« Introduction : La conscience, c'est la perception que l'être humain a de lui-même et des choses qui l'entourent.

La conscience est donc une fonction interne et la propriété intime de chaque individu.

C'est dans la conscience que nous avons le pouvoir de nous réfléchir et d'appréhender le réel.

La conscience apparaît donc comme le foyer de la subjectivité de l'individu, puisqu'elle est propre à chaque individu et accessible qu'à lui seul.

Ainsi, c'est en toute légitimité que l'on peut se demander si c'est la conscience qui fait l'identité personnelle. 1ère partie : la conscience permet l'accès à notre identité personnelle. La conscience est avant tout conscience d'elle-même, transparente à elle-même sans qu'aucun intermédiaire ne lui soit nécessaire. Faculté introspective par excellence, il semble qu'elle soit l'accès directe à notre identité personnelle, à notre être propre, intérieur. -Pour Descartes (qui ne parle pas encore de conscience, mais de « pensée »), la conscience se saisie d'abord elle-même.

En effet, alors que l'on peut douter de tout, on ne peut en aucun cas douter que l'on pense (même si ce que l'on pense est faux).

Nous avons donc une première certitude indubitable : la conscience d'être en train de penser.

On a alors conscience de notre propre activité de conscience.

En affirmant « je pense donc je suis » (en latin : cogito ergo sum), la pensée se saisie comme pensée, la conscience se saisie comme conscience, c'est-àdire comme substance indépendante du corps, qui n'a pas besoin du corps pour exister.

Seraitce cela, notre « identité personnelle » ? -Hegel a montré que la conscience de soi se forme toute la vie.

Il y a deux façons de prendre conscience de soi : l'introspection, lorsque l'on prend conscience de soi en s'examinant soimême (on cherche ce que l'on est par l'auto-examen), ou l'examen de nos œuvres (on regarde ce que l'on fait et ce qu'en disent les autres).

Ainsi, la conscience permet d'accéder à une connaissance de soi, donc à notre identité propre, notre singularité. 2ème partie : Si la conscience peut faire notre identité personnelle, ce n'est qu'en partie seulement. -Freud, l'inventeur de la psychanalyse, à découvert que notre moi n'était pas que le moi conscient mais renfermait aussi un inconscient, c'est-à-dire tout un vécu refoulé et inaccessible à la conscience.

Cet inconscient fait donc partie de notre identité personnelle, puisqu'il est en nous et agit en nous, et pourtant, il est autonome et indépendant de la conscience.

En effet, nous ne comprenons pas certaines de nos actions (frayeurs, rêves, comportements relationnels) car ils sont influencés par la partie inconsciente de notre identité personnelle. L'identité personnelle reste en partie inconnue à la conscience. -Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'on est un être conscient que notre identité personnelle est absolument déterminée par nous seuls.

Certes la conscience nous donne une autonomie de réflexion (nous pensons par nous-même, nous pouvons engendrer notre propre pensée et se singulariser pas rapport à autrui) que nous ne sommes pas influencés par ce qui nous entoure (les pensées d'autrui, mais aussi notre contexte social, culturel, politique, géographique, etc.) Notre identité personnelle se constitue aussi de notre identité sociale, culturelle, politique, etc. 3ème partie : La conscience est en mesure de nous assurer de notre identité personnelle. Paul Ricœur, dans son ouvrage Soi-même comme un autre, définit l'identité personnelle sous deux angles distincts : l'identité-mêmeté, qui renvoie à une certaine permanence de caractère chez un individu, et l'identité-ipséité qui renvoie à la notion de maintient de soi.

Cette dernière acception semble tout à fait liée à la conscience humaine, car elle signifie que l'homme maintient son identité tout au long de sa vie.

En effet c'est bien la conscience qui permet cette persévérance de l'esprit à se penser toujours identique à lui-même.

Nous ne doutons pas que nous sommes le même aujourd'hui qu'hier, et partant, que le « je » qui affirme « je pense » aujourd'hui est le même « je » que celui qui affirmait « je pense » quand nous étions enfant ou quand nous serons vieillard.

Même si ce que je pense n'a plus rien à voir avec ce que je pensais alors ou ce que je penserais plus tard, même si mon caractère ou mes convictions ont changés, il n'en reste pas moins quelque chose de permanent en moi qui est cette identité-ipséité.

Je suis et je reste moi-même, indépendamment de l'histoire, et c'est ma conscience intime, celle que pensait Descartes en réfléchissant la pensée de l'esprit par lui-même, qui me permet d'assurer cette identité. Conclusion : La conscience, faculté intime de notre être et centre de notre subjectivité, est avant tout conscience d'elle-même, donc regard de soi sur soi.

Elle permet donc de nous auto-examiner, et de côtoyer ainsi ce qui fait notre identité personnelle : nos vécus, nos pensées et nos actions.

Mais si elle nous donne un accès à notre identité, elle n'en est qu'en partie constitutive.

En effet l'identité personnelle est aussi forgée par des déterminations indépendantes de la conscience, telles que les cadres sociaux, mais aussi l'inconscient psychique qui reste inaccessible à la conscience.

Finalement, tout dépend de la définition que l'on donne à l'identité personnelle.

La lecture de Ricœur nous invite à penser une définition restreinte de l'identité, qui serait ce qui est absolument irréductible à ma personne, et persévère par delà le temps et les contingences de mes vécus, que l'on peut assimiler à l'irréductible « cogito » cartésien.. »

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