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En quel sens peut-on dire d'une oeuvre d'art qu'elle est vraie?

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« introduction Nous disons d'une oeuvre d'art, d'un tableau, d'une sculpture, etc., qu'elle est fausse lorsque sa signature, par exemple, est fausse.

Mais un faux tableau, une fausse sculpture peuvent être de véritables oeuvres d'art Qu'est-ce alors qu'une véritable oeuvre d'art ? Est te une oeuvre d'art dont on peut dire qu'elle est vraie '.' Mais en quel(s) sens ? 1) vérité d'imitation ? a) Position réaliste (naïve) • L'art imite la nature.

Une oeuvre d'art sera donc vraie dans la mesure où elle reproduira fidèlement son sujet, où elle sera ressemblante (cf.

les observations : « Les couleurs de ce tableau sont vraies », ou, à propos d'un portrait, « On dirait qu'il va parler ! »). • Mais il est rare que l'art ne vise qu'à reproduire purement et simplement la réalité.

Et même lorsqu'il y prétend, le peut-il vraiment ? L'hyperréalisme contemporain témoigne de cette impossibilité, bien plus, que cette tentative est un non-sens, toute perception de la réalité en étant une interprétation.

De manière générale, ainsi que l'a souligné P.

Francastel, une oeuvre d'art n'est pas un double de la réalité, c'est un signe, c'est-à-dire un système de formes et de couleurs répondant à des conventions collectives (cf.

Peinture et société, coll.

idées/arts). b) La critique platonicienne : l'art n'est qu'illusion • C'est dans la mesure où l'art se tourne vers la réalité sensible que, pour Platon, il ne saurait atteindre à la vérité non plus, par conséquent, qu'à la vraie beauté. • Platon rattache en effet sans ambiguïté la beauté au Bien (cf.

Philèbe, 65 a : « Saisissons-le [le Bien] sous trois Idées : beauté, proportion, vérité »).

La beauté dénote ainsi la perfection, c'est-à-dire à la fois une « complétude » et une autonomie.

Elle appartient donc au « réellement réel », à l'être vrai, au domaine du Même, c'est-à-dire au monde des Idées, à intelligible. • Dans ces conditions, il ne saurait y avoir de véritable beauté dans le monde sensible, mais seulement un simulacre de beauté, puisque le sensible n'est que le simulacre de l'Intelligible.

Et l'artiste qui, contrairement au philosophe, tourne son regard vers le sensible, et non vers les Idées, ne peut produire qu'un simulacre de simulacre.

De plus, l'artiste ne cherche pas à connaître son objet, se contentant de le représenter non tel qu'il est mais tel qu'il lui apparaît.

Ainsi l'art est-il « bien éloigné du vrai » (cf.

République, X, 597 e et suivant) et les artistes ne sont-ils que des illusionnistes (ibid., 602 c), notamment les peintres et les poètes.

(Remarquons que si Platon s'intéresse aussi à la musique, c'est précisément parce que celle-ci n'imite pas le sensible, mais révèle des idéalités, des rapports mathématiques). Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartientelle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation. L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire de. »

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