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En quel sens peut-on dire de l'homme qu'il est un être inachevé ?

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« Analyse du sujet : Il s'agit d'éclairer le sens que l'on peut donner à la double détermination de l'homme : non seulement comme être mais encore comme être inachevé. Comment entendre « homme » lorsque nous évoquons justement son être ? Parler d'être, c'est s'engager dans une ontologie de l'homme.

Ce n'est donc pas étudier l'homme sous l'oeil de l'ethnographe, du biologiste ou de l'anthropologue.

Plus précisément, ce n'est pas étudier l'homme en tant qu'inscrit dans une société, en tant qu'organisme vivant ou en tant que genre, mais c'est dire ce qu'il est en son être. Cet être, il va falloir évalué dans quelle mesure il peut être dit inachevé.

Ce terme comporte deux dimensions : premièrement, ce qui est achevé ou inachevé est toujours un résultat, un produit, une création.

Cela suppose donc quelque chose d'autre qui justement le produit, qui le crée.

La question du créateur peut nous orienter vers une problématique théologique. Deuxièmement, l'inachèvement suppose quelque chose comme une imperfection au regard de quelque chose de plus parfait.

Deux voies s'ouvrent alors : ou bien ce qui est inachevé est en cours d'achèvement et alors se pose la question de savoir quel est le moteur de cet achèvement, quelle est l'échelle sur laquelle l'achèvement est pensé.

Ou bien ce qui est inachevé demeure inachevable, non pas au sens où, par exemple, nous manquerions de matériau pour achever la construction de la maison, mais au sens où il est intrinsèquement impossible d'achever l'édifice. Problématisation : Le premier problème qui se pose consiste à déterminer une manière adéquate de penser l'inachèvement de l'être de l'homme.

Comment comprendre qu'il est à la fois un être mais qu'il demeure en même temps inachevé ? N'est-il pas dès qu'on le dit inachevé un demi-être ou un quasi-être ? Autrement dit : I – Est-il possible de penser l'homme autrement qu'achevé ? II – Est-ce alors bien l'être qui est dit inachevé ? Proposition de plan : I – Est-il possible de penser l'homme autrement qu'achevé ? Le problème est de savoir si un être, et en particulier celui de l'homme, peut en une quelconque manière être dit inachevé.

Tout être n'est-il pas justement en tant qu'être achevé ? Nous disons d'une chose en générale qu'elle est inachevée lorsque le processus de sa création ou de son élaboration n'est pas parvenu à son terme.

Mais précisément, ce qui demeure inachevé n'est pas à proprement parler un être. Une maison dont la construction a du être arrêtée en cours n'est pas à proprement parler une maison.

Quel est le critère qui nous permet de dire qu'elle est inachevée ? Il semble qu'il n'est possible d'affirmer de quelque chose qu'il est inachevé uniquement par comparaison avec la même chose pleinement achevée.

Mais justement, au moment où nous jugeons de l'inachèvement, la chose achevée n'a pas encore d'existence réelle.

Nous ne pouvons qu'en avoir l'idée.

Par conséquent, l'inachèvement d'une chose réelle n'a de sens qu'en comparaison avec l'idée que nous avons de cette chose.

L'idée est de plus ce vers quoi l'on tend, par exemple l'idée de la maison telle qu'elle apparaît sur les plans.

Aristote nommerait cette idée la cause finale de la maison. Dans le cas de l'homme, il est possible de le dire inachevé uniquement si nous déterminons quelle est sa cause finale, c'est-à-dire, ce vers quoi il doit tendre.

Nous avons dit que la cause finale était une idée.

Plus précisément, puisqu'il s'agit de tendre vers elle, elle est une intention, et présuppose de ce fait un sujet qui possède cette intention.

Aussi, affirmer que l'homme est un être inachevé, c'est soutenir qu'il est le produit d'une intention.

Il est par exemple possible de l'envisager comme produit de l'intention divine ou comme produit de sa propre intention. Transition : En mettant au jour le rapport entre l'inachèvement et l'intention, nous avons ouvert une possibilité d'interprétation du sens de l' « inachèvement » de l'homme.

Mais est-ce justement l'être qui est dans ce cas inachevé ? N'est ce pas seulement une certaine idée que l'homme se fait de lui-même ? Pour répondre à ces questions, il nous faut envisager le problème de la détermination de l'être de l'homme. II – L'être de l'homme Le Discours de métaphysique de Leibniz est rédigé dans le contexte de différentes controverses théologiques et notamment dans celle qui intéresse la différence entre les actions humaines et les actions divines.

La question de l'être de l'homme, en tant qu'individu et non en tant que genre, y est abordée. Chaque individu humain est selon les mots de Leibniz une « substance individuelle ».

Son être est substance.

Le critère de la substantialité est double : pour repérer une substance individuelle, il s'agit premièrement se s'assurer que sa notion est complète, c'est-à-dire qu'elle contient l'ensemble des prédicats qui peuvent être dis du sujet attaché à cette notion.

Deuxièmement, ces prédicats doivent tous être des prédicats réels.

Leibniz illustre son propos : si un individu particulier, par exemple Jules César, se définit en son être par sa notion complète, cela signifie que l'être de Jules César contient, d'après la définition de la notion complète, tout ce qui lui est arrivé et lui arrivera, comme le fait d'avoir franchit le Rubicon, d'être empereur de Rome, etc.. »

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