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En quel sens ai-je besoin d'autrui pour être conscient de moi-même ?

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« Nous savons du solipsisme cartésien l'idée que le moi est plus certain que le monde : il y a d'abord le moi, puis ensuite seulement le monde et autrui ; avec Descartes, la conscience devient une substance qui saisit sa pure mêmeté dans l'acte du cogito.

Selon Descartes en effet, je n'ai pas besoin d'autrui pour avoir conscience de moi ; mais tout seul, puis-je avoir conscience d'exister ? Husserl va montrer que la conscience n'est pas une substance, mais une ouverture à l'altérité : je n'ai pas d'abord conscience de moi, puis d'autrui et du monde, parce que ma conscience est d'emblée rapport au monde et à autrui. Le monde dont je suis conscient n'est pas un désert vide, car je peux deviner la trace d'autrui derrière les choses : le champ n'existerait pas sans autrui pour le cultiver ; de même, le chemin sur lequel je marche n'a pas été tracé par mes seuls pas. À même la perception, je distingue moi, les autres choses que moi, et autrui, c'est-à-dire l'autre moi.

Husserl montre que cette distinction, qui semble toute naturelle, est en fait très complexe, et repose en dernière analyse sur le langage : autrui, à la différence des choses, répond quand je lui parle. Par le langage, je suis avec autrui en situation de compréhension réciproque (ce pourquoi, d'ailleurs, je ne me comporte pas de la même façon seul que devant autrui).

Le langage fonde donc la « communauté intersubjective » (Husserl).

Un langage que je serais seul à comprendre serait au mieux un code, au pire un charabia : par le seul fait que je parle une langue, je ne suis jamais seul, parce que parler une langue, c'est d'emblée appartenir à une communauté. Pour Hobbes, j'ai besoin d'autrui parce qu'il est dans la nature humaine de désirer l'honneur, c'est-à-dire de désirer qu'autrui admette ma supériorité.

La rencontre d'autrui nous révèle donc ce qu'est le fond de la nature humaine : le désir de pouvoir . Hegel juge cette thèse insuffisante, car Hobbes suppose une nature humaine antérieure à la rencontre d'autrui. Selon Hegel , je ne suis pas d'emblée un homme qui aurait besoin qu'autrui reconnaisse en moi une humanité déjà constituée, je ne suis homme que si autrui m'accorde ce statut.

Le désir de pouvoir, et donc le besoin d'autrui, n'est pas seulement révélateur, mais bien constitutif de mon humanité. Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme d'une argumentation documentée. Le sujet nous place d'emblée dans une situation précise caractérisée par les deux points suivants : C'est la situation du rapport de moi à moi-même : je suis, sous ce rapport, à la fois sujet et objet.

Il s'agit donc d'un rapport réflexif (penser à la métaphore du miroir) Mon attention, sous ce rapport, se porte sur moi-même selon la modalité de la connaissance. Autrement dit, la situation envisagée est celle du sujet tentant de répondre à l'injonction socratique : « connais-toi toi-même ! ». La question est de savoir si, pour cela, j'ai besoin ou non d'autrui.

Autrui, c'est l'autre, celui qui justement n'est pas moi : ce qui le caractérise, c'est la distance irréductible qu'il y a entre lui et moi.

Mais autrui est en même temps mon semblable.

Autrui est donc pour moi à la fois l'autre et le même. Problématisation Pour savoir si j'ai besoin ou non d'autrui pour me connaître, il faut déterminer le rôle qu'il peut tenir dans le processus de connaissance de soi, puis se demander si je ne peux pas moi-même tenir ce rôle pour moi.

S'il est mon semblable, en quoi justement aurait-il quelque chose de plus que moi, qui me permettrait par son biais de me connaître ? Pour répondre à cette question, il nous faut d'abord déterminer s'il est possible de se connaître soimême.

Hiérarchisons les problèmes que nous venons de soulever en une problématique : I – Autrui est-il nécessaire au processus de la connaissance ? II – Ai-je cependant la possibilité de me prendre pour objet de connaissance ? Proposition de plan : I – Autrui est-il nécessaire au processus de la connaissance ?. »

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