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En menant une existence relâchée: Aristote

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En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement responsables d'être devenus eux-mêmes relâchés, ou d'être devenus injustes ou intempérants, dans le premier cas en agissant avec perfidie et dans le second en passant leur vie à boire ou à commettre des excès analogues. En effet, c'est par l'exercice des actions particulières qu'ils acquièrent un caractère du même genre qu'elles. On peut s'en rendre compte en observant ceux qui s'entraînent en vue d'une compétition ou d'une activité quelconque : tout leur temps se passe en exercices. Aussi, se refuser à reconnaître que c'est à l'exercice de telles actions particulières que sont dues les dispositions de notre caractère est le fait d'un esprit singulièrement étroit. En outre, il est absurde de supposer que l'homme qui commet des actes d'injustice ou d'intempérance ne souhaite pas être injuste ou intempérant. Et si, sans avoir l'ignorance pour excuse, on accomplit des actions qui auront pour conséquence de nous rendre injuste, c'est volontairement qu'on sera injuste. Aristote

« PRESENTATION DE L' "ETHIQUE A NICOMAQUE" DE ARISTOTE Au regard de la tripartition du savoir classique dans l'Antiquité (logique, physique et éthique), l'Éthique à Nicomaque constitue l'oeuvre la plus aboutie de la partie éthique.

En délimitant le champ des affaires humaines par exclusion de la nature et du divin, elle constitue le premier effort pour penser l'action humaine de manière immanente et autonome et lui reconnaître ainsi une positivité ontologique.

Aristote (384-322 av.

J.-C.) y opère en effet une critique de ses prédécesseurs, qui ne voient dans l'action humaine qu'un domaine d'application pour des principes extérieurs, que ce soient les dieux de la pensée tragique, les formes platoniciennes ou plus pragmatiquement, les techniques de la sophistique. En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement responsables d'être devenus eux-mêmes relâchés, ou d'être devenus injustes ou intempérants, dans le premier cas en agissant avec perfidie et dans le second en passant leur vie à boire ou à commettre des excès analogues. En effet, c'est par l'exercice des actions particulières qu'ils acquièrent un caractère du même genre qu'elles. On peut s'en rendre compte en observant ceux qui s'entraînent en vue d'une compétition ou d'une activité quelconque : tout leur temps se passe en exercices. Aussi, se refuser à reconnaître que c'est à l'exercice de telles actions particulières que sont dues les dispositions de notre caractère est le fait d'un esprit singulièrement étroit. En outre, il est absurde de supposer que l'homme qui commet des actes d'injustice ou d'intempérance ne souhaite pas être injuste ou intempérant.

Et si, sans avoir l'ignorance pour excuse, on accomplit des actions qui auront pour conséquence de nous rendre injuste, c'est volontairement qu'on sera injuste. POUR DÉMARRER C'est par l'action que se forge le véritable caractère de l'homme, nous dit ici Aristote.

L'homme se fait par ses actes, et ce délibérément : telle est la leçon philosophique, très moderne, que nous livre ce texte.

Notez également que ces lignes s'opposent à l'idée grecque selon laquelle nul n'est méchant volontairement. CONSEILS PRATIQUES Notez bien qu'Aristote utilise systématiquement des exemples de mauvaise conduite pour justifier son argumentation. vous expliquerez soigneusement les termes et expressions importants qui fondent la démonstration, et en particulier : personnellement responsables, injuste, action particulière, esprit singulièrement étroit, volontairement.

Ces termes vous donnent véritablement la clef de la pensée d'Aristote. BIBLIOGRAPHIE ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion. KANT, Critique de la raison pure, Quadrige-PUF, pp.

398-399. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Le texte d'Aristote évoque la question de la responsabilité de l'homme à l'égard de ses actes et de sa propre constitution psychologique. Il fait intervenir les notions de volonté, de caractère et de justice pour évaluer précisément le degré de liberté et d'implication de l'individu dans la praxis et la formation de son intériorité. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. La décomposition du texte fait apparaître trois parties : A Du début jusqu'à "même genre qu'elles", on trouve ici l'énoncé de la thèse centrale qui affirme la responsabilité entière de l'homme vis-à-vis de sa façon d'agir, c'est-à-dire, de ses actes et de ses tendances personnelles. Le caractère n'est pas défini ici comme cet ensemble de données innées qui préorganiseraient notre vie, mais comme le résultat même d'actes qui engendrent progressivement des habitudes à mesure qu'ils se répètent. B-. »

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