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Doit-on toujours se réjouir des progrès techniques ?

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« Qualifier de progrès la transformation graduelle d'une chose ou d'un état de la réalité ne préjuge pas du sens positif de la transformation évoquée : on peut parler du progrès d'une maladie.

En réalité, le mot progrès désigne le plus souvent au mouvement d'un moins vers un plus.

Ici l'expression "progrès technique" ,que ce dernier soit un bien pour l'humanité, renvoie seulement au développement des techniques, des machines.

Le mot "technique" est issu du grec technè qui désigne initialement tout savoir-faire permettant d'obtenir un résultat attendu.

Englobant au départ la pratique artistique, ce savoir-faire vise plus précisément la production efficace de choses utiles pour l'homme.

Il semble dans un premier temps que l'intelligence de l'homme soit elle-même technique et c'est ce qui permet à l'homme de survivre dans une nature hostile et de vivre mieux.

Mais le développement des machines n'est-il pas une menace pour l'humanité? En effet, aujourd'hui il semble que beaucoup s'inquiètent des conséquences de ce progrès technique? Mais peut-on dire que le progrès technique a une valeur en lui-même? Ou est-ce l'utilisation, la direction que lui donne l'homme qui en fait sa valeur? 1.

La technique est ce qui assure le mieux-être à l'homme A son origine l'homme fut doté de technique parce qu'il est plus démuni que les autres animaux.

Dans le Protagoras de Platon, l'homme est qualifié de "nu, sans chaussures, ni couvertures, ni armes" et c'est pour remédier à ce dénuement que Prométhée lui offre la connaissance et l'intelligence technique. Le mythe de Prométhée : le signe de la spécificité humaine comme manque originairement, et inadaptation au monde · Le mythe de Prométhée marque, en réalité, l'homme à la fois du sceau du manque et de celui de la spécificité.

Les deux, d'ailleurs, entretenant une relation nécessaire et causale.

En effet, c'est par ce que l'homme a été oublié dans la distribution des biens, qu'il est ainsi démuni et contraint de ne compter que sur ses ressources intrinsèques, qu'il se démarque spécifiquement des autres créatures vivantes. · En réalité, tous les biens extérieurs sont donnés aux animaux : eux sont dotés de l'instinct, et ils sont ordonnés dès lors à la nature et sont, de manière originaire, naturellement et essentiellement des êtres adaptés à leur milieu de vie (prenons le cas des plumes pour l'oiseau : cadeau conçu dans l'optique d'un e meilleure capacité à voler par exemple). · A l'inverse, le mythe de Prométhée exprime ce sentiment d'inadaptation originaire de l'homme, qui lui n'a rien reçu en cadeau, n'a rien reçu qui puisse soulager originairement sa difficile existence.

L'homme est donc spécifique en ceci qu'il est naturellement inadapté, et qu'il, par ses propres moyens, faire en sorte de se procurer (lui-même) les moyens de sa survie. · En ce sens, ce mythe est l'expression parfaite d'un sentiment humain compris comme manque originaire mais, a fortiori et par conséquent, comme spécificité d'un être qui ne doit sa survie qu'à lui-même.

C'est d'ailleurs comme ça que l'on peut interpréter le vol du feu par Prométhée : obligé, pour survivre, et pour faire survivre l'humanité, d'utiliser son intelligence et sa ruse. · Or, cette spécificité même, qui prend son origine dans un manque originaire d'adaptabilité, a pour résultat immédiat la possibilité d'une perfectibilité humaine, et propre humaine, et par-là, une maîtrise sur le monde. · En effet, l'homme, démuni, et inadapté, est néanmoins « apte », c'est-à-dire capable, par ses seules forces (à la fois physiques et intellectuelles) : autrement dit, il est indéfiniment perfectible. · Il est conduit, toujours à cause de cet oubli primitif, a développé ces facultés, notamment techniques : c'est ainsi que le feu, une fois apporté, devient le premier maillon de la chaîne du développement technique de l'homme. · Or cette perfectibilité qui n'est, une fois encore, que le propre de l'homme, oublié dans la distribution, est la condition de possibilité pour se rendre « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes).

En effet, c'est par cette perfectibilité toujours indéfinie que l'homme peut prétendre à une maîtrise de son environnement : cette contrainte originaire du manque absolu d'adaptabilité originaire, le rend, paradoxalement, le seul être capable de prendre le dessus sur une nature qui lui était d'abord hostile.

Il le peut grâce à sa capacité de développement technique et à cette caractéristique spécifique à l'homme : à savoir la perfectibilité. Les premières techniques humaines sont donc fondamentalement liées aux besoins naturelles auxquelles elles apportent une réponse en fournissant les moyens de la satisfaction.

Ainsi pour Rousseau, le besoin est le moteur de l'invention technique.

Quand le milieu est hostile, la technique apparaît comme riposte du vivant en vue de sa conservation.

"A mesure que le genre humain s'étendit, les peines se multiplièrent avec les hommes.[...] Des années stériles, des hivers longs et rudes[...] exigèrent d'eux une nouvelle industrie.

Le long de la mer et des rivières, ils inventèrent la ligne et l'hameçon"( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) La technique est donc d'abord une activité vitale.

L'homme est démuni et le monde est une lutte pour la survie.

La technique est alors un moyen d'adaptation de l'homme à un milieu farouche. Plus tard, pour Descartes, l'homme doit se rendre "comme maître et possesseur de la nature".

Ses connaissances de la physique peuvent en effet permettre d'améliorer les conditions de vie de l'homme.

L'utilisation de machines et la technique peuvent en effet dans un premier temps assurer "la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie"( Discours de la méthode).

On sait ainsi que le développement de la technique a permis de lutter contre des maladies déclarées incurables. Dès lors, la technique est aussi ce qui fonde la supériorité de l'homme et lui assure une maîtrise de la nature.

Elle. »

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