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Dois-je aimer autrui plus que moi-même ?

Extrait du document

« [L'égoïsme est ce qui fait le plus de mal aux hommes. Le bonheur de l'humanité dépend de l'altruisme.

De l'égoïsme dérivent tous les vices.

En tant qu'être humain, je ne peux pas me passer d'autrui.

L'aimer plus que moi-même, c'est participer à la construction d'une société harmonieuse.] L'égoïsme est en soi immoral Fichte pense que l'homme ne sera véritablement libre qu'à partir du moment où il sera parvenu à dominer ses penchants égoïstes.

Il pourra alors respecter son semblable en tant qu'il est une conscience libre.

Tant que ce pas ne sera pas franchi, l'égoïsme continuera à être le premier mobile de toutes les actions immorales. Je suis redevable à autrui Rien n'est plus faux que de penser que «l'on se fait tout seul».

Le mythe américain du «self-made-man» est une aberration.

Si je peux réussir dans l'existence, c'est parce qu'un médecin m'a soigné, une institutrice m'a appris à lire, quelqu'un m'a donné ma chance, etc.

Je dois aimer tous ceux qui m'ont permis de rester en vie, de grandir, de devenir un homme. Je dois vivre pour autrui Auguste Comte, dans son Catéchisme positiviste, fait prévaloir l'amour d'autrui sur la personnalité de chacun. Une société véritablement humaine doit créer «la synergie d'après une synthèse fondée sur la sympathie». Cette sympathie, qui est le propre de l'homme, doit faire primer l'intérêt pour les autres sur l'intérêt que je porte à ma propre personne. [Aimer autrui plus que soi-même est contraire aux lois de la psychologie humaine.

Je dois d'abord m'aimer. Si je ne m'aime pas, je ne peux pas aimer autrui. Aimer autrui plus que moi-même est une obligation morale qui contredit la psychologie humaine.

Se nier soi-même n'est pas un facteur de progrès.] De l'amour de soi dépend l'amour d'autrui Le commandement biblique: «aime ton prochain comme toi-même» a sans doute une portée morale.

Mais, psychologiquement parlant, il n'a pas grande consistance.

En effet, si j'aime autrui comme moi-même, et qu'il se trouve que je ne m'aime pas beaucoup, ou pis encore, que je me hais, le respect de ce commandement peut avoir de fâcheux résultats. On ne peut aller contre les faits Freud, dans Malaise dans la civilisation, montre que les hommes ne sont pas spontanément portés à aimer indistinctement leurs semblables.

Un amour qui ne fait pas de choix, dit-il, perd de sa valeur.

Aimer tout le monde, c'est n'aimer personne...

L'amour n'est jamais totalement désintéressé. La vie en société impose des contraintes à l'individu, limitant ses possibilités de plaisir ; en retour, elle le protège contre la recherche du plaisir des autres.

La collectivité modèle le moi, en lui inculquant par l'éducation le principe de réalité.

Cette limitation réciproque des plaisirs aboutit à la constitution d'un ordre légal, et à l'exigence de justice, caractéristique de la civilisation. La puissance d'amour qui relie les hommes n'aurait besoin d'aucun ordre légal si des forces ne travaillaient pas contre elle.

A côté de l'Éros, puissance constructive qui rassemble les hommes, oeuvre l'instinct de mort (Thanatos), puissance destructrice qui les divise.

L'instinct de mort se traduit par l'agressivité réciproque de l'individu et de la collectivité. Restreignant fortement l'épanouissement des tendances, la civilisation est aussi un puissant facteur de névroses.

Il s'y constitue une conscience morale, comme un surmoi de la collectivité, modèle d'un grand homme passé qui joue le rôle de père, et exige de chacun de ses membres qu'ils s'y conforment.

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