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Diviniser la vérité, n'est-ce pas pécher contre l'esprit ?

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« LIRE LE SUJET La question est ici de bien savoir en quel(s) sens l'on prend les termes « diviniser » et « péché », car la réponse sera différente selon qu'on les prend au sens strict (religieux) ou au sens figuré.

Diviniser signifie en effet au sens propre « élever au statut d'un Dieu », mais au sens figuré « donner une grande valeur à » ; de même « péché » signifie au sens propre « acte conscient par lequel on contrevient aux lois religieuses, aux volontés divines », mais au sens figuré: une « faute ».

On pourra ainsi adopter le plan suivant : — Analyse de la « divinisation » de la vérité: on lui prête un caractère absolu et intemporel.

Dès lors, toute possibilité d'évolution de la pensée, mais aussi de débat critique, disparaît (faire de la vérité une « divinité » peut aussi signifier qu'on la concevrait comme d'origine divine: ce qui lui confère une éternité homologue à celle de Dieu lui-même). — Montrer le risque d'aboutir au fanatisme: • la vérité « divine » doit être respectée, éventuellement imposée; • elle ne supporte aucune contradiction et devient totalitaire. — L'esprit; dans son dynamisme même, est au contraire synonyme de liberté, d'attitude critique et de quête interminable (on peut, là, prendre appui sur Hegel).

Admettre une vérité «divine », c'est admettre qu'il doit lui être soumis et perd dès lors son autonomie (cf.

historiquement: la vérité admise, au Moyen Age, des vérités «révélées» sur les vérités « de la raison »). 1.

Position de la conscience religieuse a) Pour la conscience religieuse, Dieu est la Vérité absolue en même temps qu'il est l'Esprit absolu. b) Ce n'est donc pas, au sens strict, un péché contre l'esprit de la diviniser, ce serait tout au contraire de ne pas le faire qui en serait un. 2.

Position de la conscience athée Celle-ci peut poser que : a) Il existe non pas une Vérité, réalité transcendante, mais des vérités, c'est-à-dire des énoncés de l'esprit correspondant à la réalité, la « vérité » n'étant que la totalité de ces vérités partielles. Diviniser la vérité est alors non un péché au sens strict (ce qui impliquerait l'existence d'un Dieu), mais une erreur, une faute de l'esprit. b) Il n'existe aucune vérité (c'est par exemple la position de Nietzsche), et là encore, la diviniser est une erreur.. »

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