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Dissertation le pouvoir des mots: D’où vient le pouvoir des mots ?

Publié le 02/12/2022

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« D’où vient le pouvoir des mots ? Le sujet admet que les mots ont un pouvoir.

« I have a dream » ou « I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat » phrases au combien célèbres, suffiront à nous convaincre que les mots peuvent changer le monde.

Cependant d’où vient ce pouvoir ? Le mot est un signe linguistique qui symbolise une idée qui elle-même désigne le concret.

Ainsi le mot arbre est un double abstrait de l’arbre réel que nous voyons dans la nature.

C’est ce que nous dit Ferdinand de Saussure dans son Cours de Linguistique Générale. Ainsi que le mot donne du pouvoir à celui qui l’utilise puisqu’ il rend possible une action sur le réel.

Dans ce cas précis, il nomme le réel, il a donc une action sur lui et c’est aussi tout le problème car comment une forme abstraite peut-elle agir sur le concret.

Certes nommer est agir sur le réel mais de manière théorique et neutre.

N’y-a-t-il pas une différence entre nommer et changer le monde moral ? Comment le discours de philosophe que l’on prend volontiers pour du bavardage, peut-il conduire à rendre légale et référent de nos comportements, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 par exemple? Finalement comment dire des symboles abstraits nous engage à agir concrètement, voilà la question implicite qui se cache derrière le sujet ? L’abstraction symbolique n’est-elle pas la condition nécessaire aux différentes actions de l’homme sur le réel ? Répondre à cette question nous permettra de montrer clairement que le pouvoir des mots vient avant tout de leur structure même (linguistique interne.

Saussure). Est-elle néanmoins suffisante ? Le mot est-il une condition suffisante au faire ? Dire suffit-il à faire ? I/ L’abstraction symbolique est la condition nécessaire aux actions concrètes. S’abstraire du concret permet à l’homme de se tenir devant le monde et d’entretenir une distance avec lui qui réclame d’être réduite par du sens.

Le monde devient une chose qui peut être décrite scientifiquement, moralement, esthétiquement et moralement. Dire le vrai, le bien, l’esthétique et l’utile produit des valeurs qui fondent la communauté comme le rappelle Aristote dans La Politique (Voir le texte). En définitive, le mot domestique le monde.

Il nous l’approprie en nommant la nature, origine du pouvoir scientifique, en donnant de la valeur à nos comportements, origine du pouvoir moral, en décrivant des processus de savoir-faire, origine du pouvoir esthétique et technique.

Pourquoi cela donne t-il du pouvoir ? Parce que le réel qui nous entoure représente maintenant quelque chose et qu’avant d’investir ces différentes dimensions du monde par des actions, il a fallu conquérir le sens de ce monde, autrement dit les mots qui le désignent. Conquérir l’idée de liberté afin de se convaincre que tous les hommes y ont droit, c’est évidemment là que se trouve le pouvoir du mot et de l’idée qu’il cache.

Les mots sont à la quête du sens, et le sens n’est possible que parce que nous nous devant le monde réel qui ne nous dit rien, même si, ne nous méprenons, pas le langage ne précède pas l’expérience du monde mais il s’en abstrait à mesure qu’il l’éprouve. 1 Évidemment, dire la liberté ne suffit pas à la réaliser, le monde moral et politique en témoigne malheureusement au quotidien.

Ainsi, pourquoi si le mot est une condition sine qua non à l’action, il n’en n’est pas une condition suffisante ? II/ le mot est une condition sine qua non mais non suffisante. Le sens du mot est insuffisant même si il révèle une intention d’action.

Il donne la direction, le sens du faire scientifique, morale, politique, technique, il est presque l’action mais il ne l’est pas encore, il montre le chemin mais il ne l’emprunte pas.

Il est intention de signifier et intention d’action.

L’allégorie conceptuelle qu’il est et qui fait sa force est aussi sa faiblesse.

S’enfermer dans l’image « idéelle » que l’on se fait du monde revient finalement à s’en retirer tout comme le poète vit dans l’esthétique de ses mots, à ceci près que ce dernier est dans son rôle alors.... »

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