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Descartes: Changer mes désirs....

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« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content. Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer (= la volonté désire) que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que, si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains, étant malades, ou d'être libres, étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux. » Descartes, Discours de la méthode


« « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible.

Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content. Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer (= la volonté désire) que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que, si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains, étant malades, ou d'être libres, étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux.

» Descartes, Discours de la méthode Introduction Paradoxe : Dans le Banquet, Platon est le premier à donner une définition du désir : le désir est toujours lié à la jouissance de posséder quelque chose qui nous manque .

Or, l'impossible est par défnition l'irréalisable ou l'impossédable.

Et pourtant, l'homme est généralement attiré par ce qu'il ne pourra jamais atteindre comme l'immortalité. Problème philosophique : Désirer l'impossible n'est-ce pas prendre le risque d'être dans un perpétuel état d'insatisfaction ? Mais maîtriser ses désirs est ce possible ? Cela permet-il d'apaiser l'âme ? Thèse de l'auteur : Descartes affirme dans son Discours de la méthode, que pour être heureux il faut lutter contre cette attraction pour l' impossible, il affirme la possibilité de pouvoir ne désirer que ce que nous savons obtenir par nous même. Plan du texte : Dans le début de l'extrait, Descartes présente sa troisième maxime : il faut s'habituer à considérer toutes choses qui ne dépendent pas de nous comme non désirables et donc à changer l'objet de ses désirs pour ne désirer plus que ce qui est possible. Dans un deuxième temps, Descartes va montrer comment par l'usage de sa volonté toujours associée à l'entendement, la réalisation de la maxime précédente est possible et amène le contentement. I.

Etude linéaire La troisième maxime de Descartes, est exposée dans un système de comparaison : il énonce ce qu'il faut faire en l'opposant à ce qu'on est tenté de faire généralement.

Ainsi il faut porter ses efforts sur soi même plutôt qu'essayer en vain de changer ou de se battre contre « la fortune » ce qui est par définition le hasard de la vie malheureux ou heureux, en d'autres termes ce qui ne dépend pas de nous. L'adverbe « toujours » introduit le fait que cette maxime est un devoir de chaque instant, elle doit fixer le rapport de l'individu avec le monde extérieur et la fortune. Ainsi, le rapport à l'extérieur doit etre défini ainsi : Il faut « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde ».

L'ordre du monde est du domaine de ce qui ne dépend pas de l'individu et qu'il ne pourra jamais posséder : les autres, le monde, les lois.

Les désirs au contraire sont le fruit de notre conscience.

Ainsi, Descartes affirme qu'il faut privilégier un travail sur notre conscience plutot que s'efforcer en vain de changer ce qui est inchangeable en une seule vie : l'ordre du monde. Mais dans quelle mesure avons-nous un pouvoir sur nos désirs ? Selon Descartes, nous avons sans aucun doute la possibilité de maîtriser nos désirs.

En effet, le désir n'est autre qu'une pensée, la prise de conscience du manque de quelque chose.

Or, la pensée ou conscience permet à l'individu de se représenter lui-même. Elle lui permet donc de devenir l'origine de ses actions, de décider de faire telle ou telle action selon qu'elle correspond ou non à une représentation qu'il se fait de lui-même.

Ainsi, devenir maître de ces actions ne dépend que de lui, puisque la pensée est ce qu'il a et qui est propre à lui, et ce qui ne peut être détaché de lui. Cependant, il convient de préciser que Descartes ne dit pas que le contrôle complet de ses désirs peut être atteint de manière immédiate.

Cela demande un travail sur soi même, il faut « s'accoutumer à croire » en son pouvoir, s'habituer à cette nouvelle manière de pensée. Descartes va déterminer ensuite les conséquences du suivi de sa troisième maxime : des lors que l'on a fait de « notre mieux » c'est-à-dire fait un travail sur nos pensées puisque c'est la seule chose sur laquelle l'homme ait un. »

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