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Des inégalités sont-elles tolérables ?

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« Discussion: L'article "des" renvoie à certaines inégalités, c'est-à-dire qu'il positionne le sujet dans un contexte bien précis: existe-t-il certaines inégalités qui peuvent être tolérables? Il faut donc bien différencier "des inégalités" et "les inégalités", qui auraient un sens beaucoup plus général.

La question posée soulève aussi un autre problème: peut-il exister des inégalités justes? C'est-à-dire qu'on pourrait admettre le fait que l'inégalité soit acceptable, que l'inégalité soit un fait justifié dans certains cas.

Pourtant l'emploi de ces deux termes semble résonner comme un oxymore.

Comment l'inégalité peut-elle d'une façon ou d'une autre trouver une justification, une justification qui la mettrait hors de toute culpabilité? En d'autres termes cela voudrait dire que ceux qui font subir une inégalité à d'autres seraient dans leur droit, et leur action trouverait une justification. I.

Première partie: l'injustice, une connaissance a priori. Kant, dans la Critique de la raison pratique, souligne que la liberté est dans l'a priori, c'est-à-dire que l'homme sait avant tout autre chose qu'il est un être libre.

Ainsi cette liberté se reflète dans ses actions, et notamment dans la nature de ces dernières.

Pour Kant, aucune action immorale ne peut être justifiée, elle est par conséquent dans une connaissance de l'a priori, elle doit donc se détacher spontanément de tout événement extérieur.

Il n'y a donc aucun moment, ni aucune raison qui peut pousser l'homme à agir immoralement, car il connaît la nature de son acte avant même de l'avoir commis.

Il sait avant tout autre chose discerner une action immorale d'une action morale.

Il semble que cette théorie puisse tout autant s'appliquer à la connaissance de l'inégalité.

On sait tous dans un savoir par anticipation ce qui est juste et ce qui est injuste, ainsi il ne devrait pas non plus exister de causes extérieures qui nous pousseraient à agir injustement.

L'acte d'inégalité devrait donc être le premier concerné par le principe que développe Kant.

De plus, une inégalité se place toujours dans un rapport avec l'autre, se place toujours dans une relation au moins dualiste.

Ainsi l'inégalité vise à nous inciter au mépris de l'autre, et est donc une négation de toute fraternité et au sens plus large de la liberté. II.

Deuxième partie: l'inégalité et la liberté. L'inégalité est un des premiers pas dans la négation de la liberté.

Celui qui subit l'inégalité ne peut pas être libre puisqu'il se trouve soumis à un autre individu qui d'une manière ou d'une autre exerce sa domination sur lui.

Par exemple on ne peut pas dire d'un sans abri qu'il est libre, il est maintenu dans une soumission vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas dans sa situation.

Car l'égalité de certains requiert l'inégalité d'autres.

Il y a presque une nécessité à maintenir certaines inégalités pour se maintenir soi-même dans un certain confort. Pourtant, Rousseau nie la possibilité d'une liberté quelle qu'elle soit si elle n'implique pas toute une société.

C'est-à-dire que si un individu n'est pas libre, les autres ne peuvent pas l'être non plus.

Il semble pourtant que cette loi ne s'applique pas au principe de l'égalité.

Cependant ne pas être libre est intolérable aujourd'hui, dans une société moderne; alors qu'en même temps certaines inégalités demeurent, presque acceptées et presque banalisées.

Il y a donc une contradiction entre le mode d'application de la liberté et celui de l'inégalité, car si la liberté est un droit et que l'inégalité empêche cette même liberté alors une partie de la population ne bénéficie pas de son droit le plus légitime. III.

Troisième partie: Des inégalités de nature. Si le sujet posé fait référence à certaines inégalités qui pourraient sembler tolérables, il faut donc s'arrêter sur le cas des inégalités de nature.

Par exemple certaines personnes naissent plus ou moins grandes, plus ou moins fortes.

Ce sont effectivement, aussi, des inégalités indéniables, mais qui sont acceptées et acceptables dans la mesure où elles ne sont pas réversibles pour la plupart; et elles ne sont le fait d'aucune volonté extérieure.

Elles sont donc des injustices de la nature.

Seulement, là où elles peuvent devenir sujettes au conflit c'est lorsqu'elles entraînent des inégalités entrent ces personnes.

Dans une école, est-ce que le plus grand de la classe a un droit de pouvoir sur le plus petit? Ainsi, est-ce que les inégalités de nature créent un droit au plus avantagé? Si l'on en revient de nouveau à Rousseau, on s'aperçoit que la force n'est pas un droit et qu'elle ne peut en aucun cas s'autoriser d'un pouvoir légitime sur qui que soit.

Le plus fort ne devrait donc pas profiter de son avantage pour écraser les plus faibles.

Cette inégalité demeure toujours intolérable dans la mesure où l'on transforme un don de la nature en un don de puissance. CONCLUSION: L'inégalité étant le signe d'une domination quelle qu'elle soit de la part d'un individu sur un autre individu ne peut jamais être acceptable; car elle bafoue le droit à la liberté de chacun.

Cependant, il existe certaines inégalités biologiques, contre lesquelles personne ne peut lutter.

Seulement ces inégalités ne doivent pas pour autant créer un droit sur ceux qui sont désavantagés.

Ainsi l'inégalité est un fait difficile à combattre, mais commettre une action injuste est un acte participant d'une volonté claire et déterminée de nier une liberté commune à tous et nécessaire à tous.. »

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