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Dépendre d'autrui, est-ce aliéner sa liberté ?

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« POUR DÉMARRER Ne pouvoir se réaliser sans l'action ou l'intervention de l'autre, est-ce rendre étranger à soi-même son pouvoir d'autodétermination et voir cette puissance nous échapper ? CONSEILS PRATIQUES Attention ! Un sujet ambigu, notez-le bien.

Il est des cas où la dépendance est aliénation.

Mais, très souvent, la dépendance signifie apprentissage de la liberté.

Par exemple, l'enfant qui dépend d'autrui n'aliène nullement sa liberté.

Le citoyen qui dépend de l'État ne l'aliène pas davantage, etc. BIBLIOGRAPHIE HEGEL, Morceaux choisis, Idées-Gallimard. ROUSSEAU, Du contrat social, Bordas.

Émile, éditions de poche. INTRODUCTION Dépendance et aliénation : deux manières de vivre, et la relation avec l'autre (dépendance) et la relation avec soi (aliénation). Dépendre de quelqu'un d'autre que soi, en tant que je délègue une partie de mes obligations, de mes nécessités à un autre, est-ce le signe d'une aliénation de soi, que je deviens étranger à moi-même ? Est-ce que dépendre d'autrui modifie-t-il mon comportement ? I. Dépendance et aliénation : un même terme pour une même relation de sujétion entre deux individus. La dépendance est une relation particulière : celle qui s'établit entre une chose ou une personne avec une autre dont elle dépend.

La dépendance ne qualifie pas uniquement une relation intersubjective (une relation entre deux individus) mais qualifie aussi une relation entre un individu et une chose (par exemple : la drogue conduit à une dépendance, dans la majorité des cas).

Entre deux individus, s'établit donc une relation de subordination et de sujétion : les Anglais sont les « sujets » de Sa Majesté Elizabeth II, par exemple. Il y a donc un rapport de domination entre les deux individus : l'individu dépendant est le dominé, puisqu'il ne peut dominer sa dépendance envers un autre.

L'autre, cet autre dont il dépend, est le dominant dans la mesure où il ne dépend que de lui : il a comme un ascendant sur celui qui dépend de lui. Le dépendant aliène une partie de sa volonté au profit d'autrui, celui dont il dépend : il ne peut se réaliser sans l'action de quelqu'un, ou de quelque chose.

Tout dépend du « bon vouloir » de l'autre : il s'aliène donc une part de sa volonté, et de sa liberté d'action, mais aussi de penser. La sujétion renvoie à l'asservissement qui qualifie l'aliénation : privé de liberté, l'individu dépendant ne peut agir sans le concours d'un autre que lui, et ce même dans des situations faciles. La dépendance instaure une relation particulière : une relation de domination et de soumission.

Etre dépendant c'est déléguer une partie de ses responsabilités, des ses obligations à autrui : être dépendant c'est donc s'aliéner soi-même. II. Dépendance et aliénation : sommes-nous toujours soi-même, sans forcément dépendre d'autrui ? L'aliénation de soi ne se situe pas nécessairement dans le fait de dépendre de quelqu'un.

Mais le regard d'autrui me renvoie à moi-même : l'épisode sartrien de la honte, par exemple.

Je fais une grimace dans une vitrine, par exemple dans la rue des Trois Cailloux à Amiens, et là je croise le regard d'un autre que moi : tout à coup la honte m'envahit, mes joues rougissent…Le regard d'autrui m'interpelle, tel un coup de fouet, pour me remettre dans le droit chemin, pour nous renvoyer à nous-même.

Même si on ne dépend pas d'autrui, il nous interpelle, malgré tout et m'aliène : je ne suis jamais, ou peu moi-même lorsque autrui est sur mon passage.

Son regard me renvoie à moi-même : il est ce qui m'interpelle, me juge…et m'aliène.

Je deviens étranger à moi-même : je ne suis plus moi, je me forge un rôle et offre une façade.

Sartre dira: « Ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre ». »

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