Aide en Philo

Défendre ses droits, est-ce défendre ses intérêts ?

Extrait du document

« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Il s'agit donc de se demander ici si on peut identifier les droits, les intérêts et les privilèges.

Le plus simple est de partir des expressions implicitement présentes dans le sujet pour les expliquer et saisir dans quel contexte on les utilise.

Quand on dit qu'on défend ses droits, on signifie qu'on s'attache à faire respecter les lois qui nous protègent.

Par exemple, un employé défendra ses droits face à son employeur si ce dernier abuse de son pouvoir économique, il fera donc appel aux lois qui le protègent et qui définissent ses droits, par exemple tout un ensemble de droits sociaux.

Défendre ses droits peut alors revenir à défendre ses intérêts à partir du moment où les droits nous garantissent une certaine protection qui va dans le sens de nos intérêts.

Ces droits peuvent alors être considérés comme des privilèges acquis.

Toutefois, quand on dit que l'on défend ses intérêts, ces derniers ne correspondent pas nécessairement à des droits.

Je peux, dans une négociation financière, défendre mes intérêts économiques qui sont alors des intérêts propres, des intérêts particuliers, dans cette situation, on n'identifiera pas les intérêts aux droits, même si inversement, les droits peuvent défendre nos intérêts.

Vous pouvez donc remarquer que parfois les notions se confondent et que d'autres fois elles se distinguent.

Il s'agit donc de se demander à quelles conditions il y a identité et à quelles conditions, dans quelles situations il y a différence.

Vous pouvez vous demander, par exemple, si la notion d'intérêt a toujours le même sens.

Par exemple, vous pouvez distinguer ici l'intérêt particulier de l'intérêt général : mon intérêt particulier, que je défends, ne correspond pas nécessairement au droit et peut par contre correspondre à la défense d'un privilège.

Par exemple, quand l'aristocratie défend ses intérêts à la fin du 18ème siècle, elle défend des privilèges qui encore pour un certain temps sont ses droits, mais remarquez alors que ces droits sont énoncés par l'aristocratie elle-même, ils correspondent à un ensemble de lois établies, ils correspondent à ce qu'on nomme le légal, mais vont être contestés comme étant illégitimes.

Vous pouvez donc ici distinguer le légal du légitime en revenant sur la distinction de l'intérêt particulier et de l'intérêt général. [Le propre du droit est de garantir la juste application de la loi.

Cette dernière protège les intérêts des particuliers.

C'est par intérêt que les hommes se sont dotés d'un droit.

Sa finalité est de protéger la libre réalisation des volontés particulières.

Mais l'usage de cette liberté ne doit pas contredire les intérêts de chacun.] Le droit a pour origine l'intérêt Hobbes ouvre le chapitre 14 du Léviathan en définissant le droit de nature comme « la liberté qu'a chacun d'user comme il le veut de son pouvoir propre pour la préservation de sa propre nature...

et en conséquence de faire tout ce qu'il considérera, selon son jugement et sa raison propres, comme le moyen le mieux adapté à cette fin ».

Cette liberté étant à l'origine d'incessants conflits, la première loi de nature conduit tout homme à «...chercher la paix là où on peut l'obtenir, et il faut rechercher le secours de la guerre là où c'est impossible » («De Cive», 2, 2).

.

Pour que chacun puisse satisfaire ses intérêts, il faut des lois, c'est-à-dire un système de limitation de l'usage du droit de nature. Sans quoi l'humanité périrait sous sa propre violence. « Tout homme par nature a droit à toutes choses c'est-à-dire qu'il peut faire ce qu'il veut à qui il veut, qu'il peut posséder toutes choses qu'il veut et peut posséder, en user et en jouir.

En effet, si l'on considère que toutes les choses qu'il veut peuvent être bonnes pour lui selon son jugement, puisqu'il les veut, et peuvent contribuer à sa préservation un jour ou l'autre, il s'ensuit qu'il peut légitimement tout faire.

C'est pour cela qu'on a dit avec juste raison : la nature a donné toutes choses à tous les hommes de sorte que le droit et l'utile sont la même chose.

Mais ce droit de tous les hommes à toutes choses ne vaut en fait pas mieux que si personne n'avait droit à rien.

Car un homme a peu de chance d'exercer ce droit et d'en profiter, lorsqu'un autre homme aussi fort que lui, ou plus fort, a droit à la même chose.

» HOBBES.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles