De quoi sommes-nous vraiment responsables ?
Extrait du document
«
Approche problématique
Le concept de responsabilité implique chez l'homme une capacité d'assumer entièrement ses actes mais
également son entourage, autrui, son environnement.
La responsabilité est issue de la liberté humaine, si je peux
reconnaître ma part consciente dans certains évènements et mon implication, je suis prêt à en assumer les
conséquences car je suis libre d'agir.
Être responsable c'est avoir conscience de la valeur de nos actes, notre
conscience est donc morale.
Nous devons donc posséder la faculté de juger de nos actes quels qu'ils soient et
cette faculté se traduit chez Kant par la bonne volonté.
L'homme doit naturellement choisir ce qui est bon pour
l'humanité avant de penser à son intérêt personnel.
Ma responsabilité en tant que devoir moral se base donc sur ce
qui dépend de moi.
Je dois choisir en « mon âme et conscience ».
De là on peut écarter les évènements extérieurs à
moi, les évènements naturels, par exemple.
Je me pose en responsable lorsque je m'implique comme un élément de
l'objet sur lequel se pose cette responsabilité.
Lorsque j'agis je suis en devoir de pouvoir répondre de mes actes.
Cependant, cette liberté d'actions de mon être n'est le entravée par la possibilité d'actes issues de
l'inconscient? Si tel était le cas je poserai la responsabilité sur les origines de mes actes, ses motivations.
Or ces
preuve seraient probablement impossibles à déterminer de par leur nature.
La responsabilité possède donc une
valeur morale sur les conséquences de mes actes.
Je dois être juge spirituel de mes actes.
La contingence des
évènements peut alors entrer en tant qu'élément disculpant, certains le nomme fatalité d'autres le hasard
cependant ce n'est pas un critère déresponsabilisant.
Lorsque j'agis, ma conscience morale a déjà évalué mon acte
sur le plan éthique, je ne peux agir à la fois consciemment et à l'aveugle.
Ma liberté d'action et ma conscience
morale sont deux éléments qui forcent ma responsabilité.
Nul n‘est donc censé ignorer ce qu'il fait, toute conscience
juge pour Kant, tout comme pour Aristote .
Tout comme je suis libre de projeter mon être afin de me construire, je
suis responsable de celui que je suis et de ceux qui m‘entourent chez Sartre.
La responsabilité trouve donc sa place
dans tous mes actes conscients et libres et c'est cette même conscience qui la délimite.
Textes utiles
Aristote
En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement responsables d'être devenus eux-mêmes
relâchés, ou d'être devenus injustes ou intempérants, dans le premier cas en agissant avec perfidie et dans le
second en passant leur vie à boire ou à commettre des excès analogues.
En effet, c'est par l'exercice des actions
particulières qu'ils acquièrent un caractère du même genre qu'elles.
On peut s'en rendre compte en observant ceux
qui s'entraînent en vue d'une compétition ou d'une activité quelconque : tout leur temps se passe en exercices.
Aussi, se refuser à reconnaître que c'est à l'exercice de telles actions particulières que sont dues les dispositions de
notre caractère est le fait d'un esprit singulièrement étroit.
En outre, il est absurde de supposer que l'homme qui
commet des actes d'injustice ou d'intempérance ne souhaite pas être injuste ou intempérant.
Et si, sans avoir
l'ignorance pour excuse, on accomplit des actions qui auront pour conséquence de nous rendre injuste, c'est
volontairement qu'on sera injuste.
Rousseau
Exister pour nous, c'est sentir ; notre sensibilité est incontestablement antérieure à notre intelligence, et nous
avons eu des sentiments avant des idées.
Quelle que soit la cause de notre être, elle a pourvu à notre conservation
en nous donnant des sentiments convenables à notre nature ; et l'on ne saurait nier qu'au moins ceux-là ne soient
innés.
Ces sentiments, quant à l'individu, sont l'amour de soi, la crainte de la douleur, l'horreur de la mort, le désir du
bien-être.
Mais si, comme on n'en peut douter, l'homme est sociable par sa nature, ou du moins fait pour le devenir,
il ne peut l'être que par d'autres sentiments innés, relatifs à son espère ; car, à ne considérer que le besoin
physique, il doit certainement disperser les hommes au lieu de les rapprocher.
Or c'est du système moral formé par
ce double rapport à soi-même et à ses semblables que naît l'impulsion de la conscience.
Connaître le bien, ce n'est
pas l'aimer : l'homme n'en a pas la connaissance innée, mais sitôt que sa raison le lui fait connaître, sa conscience le
porte à l'aimer : c'est ce sentiment qui est inné.
Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix
; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends
l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne
sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un
entendement sans règle et d'une raison sans principe.
Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant
appareil de philosophie : nous pouvons êtres hommes sans être savants ; dispensés de consumer notre vie à l'étude
de la morale, nous avons à moindres frais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinions humaines.
Alain
La conscience est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se
met en demeure de décider et de se juger.
Ce mouvement intérieur est dans toute pensée ; car celui qui ne dit pas
finalement : « Que dois-je penser ? » ne peut être dit penser.
La conscience est toujours implicitement morale ; et
l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur.
On nomme
bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d'eux-mêmes à eux-mêmes.
Ce qui n'exclut pas les
opinions sur les opinions et tous les savoir-faire, auxquels il manque la réflexion, c'est-à-dire le recul en soi-même
qui permet de se connaître et de se juger ; et cela est proprement la conscience.
Rousseau disait bien que la
conscience ne se trompe jamais, pourvu qu'on l'interroge.
Exemple : ai-je été lâche en telle circonstance ? Je le
saurai si je veux y regarder.
Ai-je été juste en tel arrangement ? Je n'ai qu'à m'interroger ; mais j'aime mieux m'en
rapporter à d'autres..
»
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