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Dans quelle mesure le désir d'etre heureux nous empêche t-il de l'etre ?

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« Analyse du sujet : Désir : Ambiguïté du désir.

Associé à l'idée de la possession, de l'acquisition, de la réalisation de quelque chose que l'on sait ou que l'on pense être bon pour soi.

Cependant, il est accompagné d'un manque, d'une souffrance.

Il est l'expression de la volonté d'accéder à un état autre que le sien, l'impulsion qui pousse toujours et encore l'homme vers quelque chose de nouveau.

Ainsi, le désir est lié à l'insatisfaction, même si son but premier est le plaisir, le contentement et le bonheur.

Le désir ne peut jamais être assouvi totalement car il ne cesse de se renouveler et de ce fait il est illimité. Etre heureux : condition de l'état de bonheur.

Le bonheur est une notion difficile à définir parce que divers éléments peuvent entrer en contradiction et il peut être approché de plusieurs façons.

C'est avant toute une aspiration commune à tous, (« Tous les hommes recherchent le bonheur même ceux qui vont se pendre », Pascal) le but ultime de toute vie humaine, une fin en soi.

Mais par ailleurs, le mot « bonheur » signifie « bon heur » dérivé du latin augurium qui signifie « augure », « chance ».

De par cet aspect sémantique, le bonheur est aussi quelque chose d'inattendu et de précaire, qui ne peut être maîtrisé parce qu'il dépend de conditions extérieures à notre volonté.

Ainsi, le bonheur concentre deux aspects opposés, d'une part il est ce vers quoi l'on tend, d'autre part, il ne dépend pas de notre volonté et survient par hasard.

Par opposition au plaisir et à la joie, le bonheur est défini comme durable.

Enfin, le « contenu » du bonheur, ce qui le crée est aussi problématique.

S'agit-il du bien moral ou de l'assouvissement des désirs ? Empêcher : faire obstacle, rendre impossible. Dans quelle mesure : jusqu'où, à quel point. Problématique : Ce sujet porte sur les liens entre le désir et le bonheur ainsi que sur leur différence de nature.

D'emblée, le désir du bonheur est présenté comme un obstacle à la réalisation effective du bonheur.

On se donne pour objectif de déterminer jusqu'à quel point cet affirmation est vraie. C'est donc le problème du désir et de la possibilité de sa réalisation qui est ici mis en relief.

Pourquoi le fait de désirer quelque chose rend impossible la réalisation de ce désir, la concrétisation de cette chose ? L'objet du désir n'est-il pas toujours de l'ordre de l'inaccessible ? Désirons nous ce qu'il est en notre pouvoir d'acquérir ou bien notre désir dépasse t-il cette dimension pour s'inscrire dans celle de l'impossible ? Par ailleurs, même s'il est évident que l'on souhaite réaliser ses désirs, ceux-ci sont-ils toujours réalisables effectivement ? Au-delà de l'objet sur lequel il se porte, la nature du désir n'est-elle pas de rester désirante ? L'objet du désir ne se déplace t-il pas à l'infini ? Or, le bonheur se caractérise pas un état de satisfaction durable qui s'oppose au mouvement et à la fugacité du désir. Face à ce constat, jusqu'où le désir du bonheur s'avère t-il handicapant dans le fait d'être heureux ? Proposition de plan : 1- L'objet du désir est inaccessible : La nature du désir est l'insatisfaction.

Il est l'expression d'un manque, une recherche perpétuelle de biens qui nous échappent toujours. En effet, comme l'explique Platon dans le Gorgias, le désir est comparable au tonneau percé des Danaïdes qu'il est impossible de remplir.

Cette image montre que le désir ne peut être assouvi. « Gorgias : Veux-tu savoir ce que sont le beau et le juste selon la nature ? Hé bien, je vais te le dire franchement ! Voici, si on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soientelles, et ne pas les réprimer.

Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu'elles peuvent désirer.

Seulement, tout le monde n'est pas capable, j'imagine, de vivre comme cela.

C'est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu'elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire.

La masse déclare donc bien haut que le dérèglement est une vilaine chose.

C'est ainsi qu'elle réduit à l'état d'esclaves les hommes dotés d'une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause du manque de courage de leur âme. Socrate : Mais, tout de même la vie dont tu parles, c'est une vie terrible ![…] En effet, regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces genres de vie, une vie d'ordre et une vie de dérèglement, ne ressemble pas à la situation suivante.

Suppose qu'il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux.

Les tonneaux de l'un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encore bien d'autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses.

Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquides qui sont rares, difficiles à recueillir et qu'on obtient qu'au terme de maints travaux pénibles.

Mais, au moins, une fois que cet homme a rempli ses tonneaux, il n'a plus à y reverser quoi que ce soit ni à s'occuper d'eux ; au contraire, quand il pense à ses tonneaux, il est tranquille.

L'autre homme, quant à lui, serait aussi. »

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