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COURNOT

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Il serait ridicule de dire qu'un animal a été organisé pour servir de pâture à l'insecte parasite... et dont il n'a encore, le plus souvent, qu'une notion fort imparfaite. COURNOT

« "Il serait ridicule de dire qu'un animal a été organisé pour servir de pâture à l'insecte parasite...

et dont il n'a encore, le plus souvent, qu'une notion fort imparfaite." COURNOT L'ordre, l'orientation dans lesquels doit être considéré le rapport entre deux phénomène perd toute signification s'il est perçu dans un sens erroné.

C'est à partir de ce constat que Cournot veut combattre la vision de l'homme comme centre de l'univers.

Il soutient au passage un certain finalisme naturel, ce qui constitue un des intérêts philosophiques du texte. Toute la richesse de ces lignes réside essentiellement dans le raisonnement que bâtit Cournot pour, d'une part, arriver à ne plus considérer l'homme comme le centre de l'univers et, d'autre part, maintenir un certain finalisme (un lien entre les diverses parties du monde). Texte : « Il serait ridicule de dire qu'un animal a été organisé pour servir de pâture à l'insecte parasite, tandis qu'on ne peut douter que l'organisation de l'insecte parasite n'ait été accommodé à la nature des tissus et des humeurs de l'animal aux dépens duquel il vit.

Si l'on y prend garde, et qu'on examine la plupart des exemples qu'on a coutume de citer pour frapper de ridicule le recours aux causes finales, on verra que le ridicule vient de ce qu'on a inverti les rapports, et méconnu la subordination naturelle des phénomènes les uns aux autres.

Mais, de ce que les matériaux, comme la pierre et le bois, n'ont pas été créés pour servir à la construction d'un édifice, il ne s'ensuit pas qu'on doive expliquer par des réactions aveugles ou par une coïncidence fortuite la convenance qui s'observe entre les propriétés des matériaux et la destination de l'édifice.

Or, dans le plan général de la nature (autant qu'il nous est donné d'en juger), les mêmes objets doivent être successivement envisagés, d'abord comme des ouvrages que la nature crée pour eux-mêmes, en disposant industrieusement pour cela des matériaux préexistants ; puis comme des matériaux qu'elle emploie avec non moins d'industrie à la construction d'autres ouvrages.

Intervertir cet ordre toutes les fois qu'il se montre avec clarté, c'est heurter la raison, ainsi qu'on l'a fait souvent, quand on s'est plu à considérer l'homme comme le centre et le but de toutes les merveilles dont il est seulement le témoin intelligent, et dont il n'a encore, le plus souvent, qu'une notion fort imparfaite ». Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851) - Chapitre V, 66 Introduction : Ce texte extrait de l’Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique de Cournot, chapitre V, 66, a pour thème centrale la question de la finalité ou plus exactement de l’existence des causes finales.

La question essentielle est alors de savoir comment et pourquoi posons-nous l’existence de telles causes.

Cournot entend montrer l’inadéquation dans ce texte des causes finales avec l’évolution de la nature et sa dynamique d’adaptation (1ère partie : du début de l’extrait à « et méconnu la subordination naturelle des phénomènes les uns aux autres ») tout en montrant le ressort psychologique et le sens d’une telle supposition qu’il ne faut pas vider trop rapidement de son contenu (2nd partie : de « Mais, de ce que les matériaux, comme la pierre et le bois » à « puis comme des matériaux qu'elle emploie avec non moins d'industrie à la construction d'autres ouvrages), établissant alors la nature anthropomorphique d’un tel raisonnement (3ème partie : de « Intervertir cet ordre toutes les fois qu'il se montre avec clarté » à la fin de l’extrait).

C’est suivant ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte. I – L’inversion finaliste a) La question essentielle du texte est effectivement la considération des causes finales et de leur existence.

Les clauses finales sont une explication qui prend à rebours ce que l’on peut observer.

On part du résultat pour en déduire qu’il ne pouvait pas en être autrement au départ.

La chronologie est rompue et suppose alors nécessairement l’existence d’un plan supérieur et transcendant de connaissance.

Or c’est bien ce que montre cette première phrase avec le cas de l’animal.

En effet, d’un point de vue finaliste, donc inversant l’ordre de la nature, on pourrait croire que le chien a été organisé, c’est-à-dire produit telle une machine, en vue que la puce puisse se servir ce qui est le cas de l’animal organisé en vue du parasite.

Si l’exemple semble absurde, c’est bien parce que l’assertion et le raisonnement qui y conduit l’est également comme le dit Cournot. b) En ce sens, il paraît ridicule de dire que l’organisation de l’animal existe en vue de servir de refuge ou de nourriture à l’insecte comme il paraît absurde de dire de l’herbe grasse existe afin d’offrir des pâturages aux vaches.

Cependant, cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas une adaptation entre les deux espèces.

Mais dans ce cas, la cause finale disparaît. En effet, ce n’est pas le chien qui s’est organisé biologiquement afin de servir les intérêts de son parasite mais bien le. »

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