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Considérez-vous, l'ambition comme une qualité ?

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« [C'est au nom de l'ambition que les hommes entrent en conflit.

C'est encore elle qui sert de fondement aux vanités sociales.

Elle est la cause de la flatterie, du mensonge, de la corruption, du mépris d'autrui.] L'ambition d'un seul homme peut conduire au désastre Louis XIV, Napoléon, au nom de leur ambition, ont tous deux laissé derrière eux une France économiquement anémiée.

Hitler, voulant conquérir le monde, a mis à feu et à sang l'Europe.

Les guerres qui ne se fondent pas sur une nécessité vitale, mais seulement sur le désir de gloire d'un chef, sont des guerres qui, le plus souvent, conduisent à des résultats désastreux, tant d'un point de vue économique qu'humain. La vanité est inséparable de l'ambition Le moraliste français François de La Rochefoucauld, critiquant avec dégoût les moeurs de ses contemporains, fait de la vanité l'un des plus regrettables défauts de la gent humaine.

Or, cette vanité se nourrit de l'ambition.

Réussir dans un domaine où l'amour-propre trouve sa satisfaction, se flatter d'appartenir à la «cour des grands»; voilà qui transforme l'existence humaine en une ridicule comédie. L'ambition est source d ' immoralité L'ambitieux ne reculera devant rien pour servir son désir de reconnaissance, sa volonté de gravir les échelons du pouvoir.

Il sera capable de mentir, de flatter, d'écarter de son chemin tous ceux qui peuvent lui nuire. Autrui n'est pour lui qu'un instrument.

Or, Kant montre que le fondement de toute morale repose sur un scrupuleux respect de la personne humaine. [C'est l'ambition qui a conduit les hommes à se surpasser.

Elle stimule la compétition, que ce soit dans les domaines militaires, politiques, économiques, ou dans les domaines scientifiques et artistiques.] L'ambition est la qualité première d'un grand gouvernant Machiavel, dans son livre Le Prince, fait l'apologie de César Borgia.

Ce personnage, doué d'une ambition politique démesurée, n'a reculé devant aucun moyen pour parvenir à ses buts.

En très peu de temps, il a réussi à jeter les bases d'un nouvel État capable de garantir à tous la paix et la sécurité.

Pour Machiavel, c'est l'ambition qui fait la force et le génie de l'homme d'État. Un exemple parmi d'autres de cette ambition, qui laissa Machiavel frappé de stupeur, mais sans doute aussi admiratif : César Borgia, pour faire régner l'ordre en Romagne, donna toute puissance à l'un de ses hommes de confiance connu pour être cruel & expéditif.

La paix établie, pour éviter que l'opprobre ne s'attache à sa propre personne, il fit exécuter l'officier, exposant son corps coupé en deux morceaux sur une place publique. Bel exemple de duplicité et de détermination.

Borgia possédait la « virtù ». Le Prince ne se souciera donc pas de ce qu'exige la morale, mais il veillera à manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation.

La chose est aisée du fait de la crédulité du peuple.

« Les hommes, en général, jugent plutôt aux mains qu'aux yeux.

» « Qu'un Prince donc se propose pour but de vaincre, et de maintenir l'Etat ; les moyens seront toujours estimés honorables et loués de chacun ; car le vulgaire ne juge que de ce qu'il voit et de ce qui advient ; or en ce monde il n'y a que le vulgaire ; et le petit nombre ne compte pour rien quand le grand nombre a de quoi s'appuyer.

» L'ambition est le moteur de l'histoire Hegel pense qu'il n'y a pas de grandes actions sans passion.

La passion de vaincre est en soi une ambition. Elle anime le guerrier, mais également le chercheur, l'artiste.

L'ambition du savant est de vaincre ce qu'il ignore.

L'ambition du peintre est de vaincre ce qui l'empêche de traduire ce qu'il voit.

L'ambition est le propre du génie qui cherche à être reconnu parce qu'il sait qu'il ajoute une pierre à l'édifice culturel de l'humanité. "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion..." HEGEL La passion a souvent été méprisée comme une chose qui est plus ou moins mauvaise.

Le romantisme allemand et, en particulier, Hegel restituent à la passion toute sa grandeur.

Dans une Introduction fameuse (« La Raison dans l'histoire ») à ses « Leçons sur la philosophie de l'histoire » - publiées après sa mort à partir de manuscrits de l'auteur et de notes prises par ses auditeurs -, on peut lire (trad. Kostas Papaioannou, coll.

10118): « Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont participé.

Cet intérêt nous l'appelons passion lorsque, écartant tous les autres intérêts ou buts, l'individualité tout entière se projette sur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous ses besoins.

En ce sens, nous devons dire que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.

». »

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