Connaître est-ce expérimenter ?
Extrait du document
«
ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET.
§
Le sujet interroge le lien entre la connaissance et l'expérimentation, c'est-à-dire le recours à
l'expérience dans l'entreprise de connaissance du savant, du chercheur.
§
L'expérience, et l'expérimentation qui l'analyse, est l'interaction que nous avons avec le monde par
l'intermédiaire de nos sens.
L'expérience semble nous offrir directement une connaissance singulière,
c'est-à-dire une connaissance qui porte sur un objet donné, accessible à la perception.
§
L'expérience apparaît alors s'opposer à la raison a priori qui est indépendante voire antérieure à
l'expérience au sens où elle est ce qui le fonde.
On ne pourrait alors rien tirer de l'expérience tant que
celle –ci ne serait pas informée pas la raison elle-même.
§ Le problème posé est donc celui de savoir si l'expérimentation par elle seule peut permettre un accès à
la connaissance, ou si l'intervention de la raison est aussi nécessaire, et à quel degré.
§
Le problème qui se pose est alors le suivant : la connaissance peut-elle se fonder entièrement sur
l'expérience, faisant de la recherche de la vérité une expérimentation toujours plus poussée, ou la
connaissance est-elle ce qui se passe nécessairement de l'expérience, venant s'appliquer à celle-ci
plutôt qu'en étant tirée, et faisant de l'expérimentation une pratique venant faire obstacle à la
véritable démarche connaissante ?
PROPOSITION DE PLAN.
I)
La nécessité de l'expérience dans la connaissance.
§ L'expérience semble avoir pour corollaire dans l'attitude de l'homme en quête de savoir le processus
nommé « induction » et qui consiste à partir de ce que nous livrent nos sens afin de remonter à des
idées générales voire des lois.
Dans l'Enquête sur l'entendement humain, Hume écrit : « Tout le
pouvoir créateur de l'esprit ne se montre à rien de plus qu'à la faculté de composer, de transposer,
d'accroître ou de diminuer les matériaux que nous apportent les sens et l'expérience.
Quand nous
pensons à une montagne d'or, nous joignons seulement deux idées compatibles que nous connaissions
auparavant.
(…) Tous les matériaux de la pensée sont tirés de nos sens, externes ou internes ; c'est
seulement leur mélange et leur composition qui dépendent de l'esprit et de la volonté.
Toutes nos
idées ou perceptions plus faibles sont des copies de nos impressions, ou perceptions plus vives ».
Toute connaissance dérive donc de l'expérience pour Hume qui se fait alors par cette conception
« empiriste ».
Les idées dérivent donc toutes de l'expérience, c'est-à-dire de la perception.
§ Hume fait alors une distinction entre les perceptions des sens et les perceptions de l'esprit (idées) : la
genèse des idées se trouve du côté des perceptions des sens.
L'idée est l'écho affaibli d'une sensation.
Elle est engendrée par
les mécanismes mnésiques et imaginatifs.
L'idée est un
phénomène passif, une conséquence et non un acte.
L'idée
nous fait nous représenter quelque chose asymptotiquement ;
à l'inverse, dans la perception, il n'y a pas de représentation :
j'ai accès à ce qui est directement, ms je ne le sais pas car je
ne me le représente pas.
La sensibilité, et donc l'expérience sur
laquelle elle repose, me dit sans distance ce qui est, mais
l'exposer c'est l'abolir en la représentant.
C'est dans
l'expérience perceptive que se dit le mystère de l'être.
§ Les idées st toujours conçues par Hume comme étant les images
un peu passées de quelque chose d'autre.
L'esprit n'est pas un
pouvoir créateur mais une composition d'images.
L'idée a une
source mais n'est source de rien.
La caractéristique de l'idée
est d'être affectée par l'extérieur
Ce qui est premier est
l'expérience que je fais du monde, c'est le vivre.
Mais éprouver,
c'est connaître.
L'expérience est donc la source, la condition
de la connaissance.
§ Néanmoins, l'expérience nous donne toujours à voir un jeu de
causes et d'effets.
Mais pour Hume, cette relation causale n'est pas nécessaire, objective mais
repose sur des circonstances.
La connaissance ainsi retirée de l'expérience n'est pas une
connaissance nécessaire.
Nous faisons une connexion causale, qui ne repose pas sur la nature.
Un
million de cas qui se produiraient ne me permettent pas de dire qu'il y a causalité, car une série de
faits débouche sur une généralité mais pas sur une universalité : le contraire d'un fait est toujours
possible.
Les rapports que j'établis à l'intérieur de la nature sont fragiles et relatifs.
Je crois qu'il y a
une liaison mais je ne peux l'affirmer : la liaison, l'inférence, n'est pas dans les choses.
Ne faut-il pas alors une autre source de la connaissance que celle tirée de l'expérimentation, afin qu'une.
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