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Connaître, est-ce expérimenter ?

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« VOCABULAIRE: EXPERIMENTATION : Observation provoquée, afin de soumettre une théorie à l'épreuve des faits. Raison: Si ses déterminations exactes varient d'un philosophe à l'autre, tous reconnaissent la raison comme le propre de l'homme, et comme la faculté qui commande le langage, la pensée, la connaissance et la moralité.

Descartes l'assimile au « bon sens », c'est-à-dire à la faculté de juger. Kant distingue le versant théorique de la raison, qui a trait à la volonté de connaître, et le versant pratique, par lequel l'homme se soucie de son action et entend en lui l'appel du devoir moral. Expérimenter : contrôler une idée par un fait ; l'expérimentation désigne une activité destinée à mettre à l'épreuve et à contrôler par des faits la validité d'une idée ou d'une hypothèse.

L'expérimentation est totalement différente de la simple observation passive. Introduction Lorsqu'on parle d'un « expert », on pense à quelqu'un qui non seulement connaît la théorie, mais qui a pu la mettre à l'épreuve des faits par l'expérimentation, acquérant par là la « véritable » connaissance.

Peut-on par conséquent affirmer de manière légitime que connaître, c'est expérimenter? Nous envisagerons dans un premier temps l'expérimentation empirique et le type de connaissance qu'elle confère; nous examinerons ensuite le statut spécifique que les sciences accordent à l'expérimentation, pour évoquer enfin le problème plus particulier posé par les sciences de la vie. I.

L'expérience sensible Connaissance et habitude Nous trouvons l'association entre expérimentation et connaissance dans notre approche quotidienne du monde : notre connaissance première se forge par une série d'expériences combinées et confrontées entre elles.

Il ne nous suffit pas en effet d'observer autour de nous : nous vivons le monde en y agissant, ce qui implique une connaissance des possibilités et des obstacles ou des dangers.

Très tôt l'enfant essaie, tâtonne, manipule, fait varier les expériences : il se familiarise avec le monde en expérimentant. La critique des sens Ce faisant, il rencontre parfois des difficultés qui résistent à ce procédé un peu aléatoire, et parfois aussi il croit trouver des réponses qui ne sont en fait que des préjugés.

L'apprentissage empirique doit être complété par une critique de l'information transmise par les sens: Descartes a été le premier à expliciter très clairement le fait que la marche de l'esprit ne peut être assurée que si elle est guidée par une méthode qui donne aux idées une liaison plus systématique et rationnelle. Le domaine de l'expérience possible La critique des sens doit-elle aller jusqu'à un refus du sensible? C'est la tendance platonicienne, qui affirme qu'il n'y a de connaissance que dans la mesure où l'on contemple des vérités éternelles, « intelligibles », c'est-à-dire accessibles à l'esprit dégagé du lien au sensible.

Kant en revanche, répondant à l'empirisme de Hume, en retient l'idée selon laquelle une connaissance au sens propre n'est possible que dans le domaine où une expérimentation est possible.

On peut donc dire dans cette optique que l'expérimentation est au moins une condition nécessaire à la connaissance. II.

L'expérience rationnelle Cette condition est-elle également suffisante? Les sciences se sont développées en encadrant étroitement l'expérimentation par la théorie. Ce qui arrive et ce qu'on attend Il convient tout d'abord de remarquer que l'expérience seule ne donne pas des faits qui parlent tout seuls : il faut des grilles de lecture pour les comprendre, et c'est ce que fournit la théorie.

Expérimenter en dehors d'un cadre théorique c'est se vouer à ne pas savoir ce que l'on fait.

Par exemple, Lavoisier et Priestley avaient le même résultat sous les yeux, mais seul Lavoisier a « vu » de l'oxygène, ce que Priestley, convaincu que l'air est un gaz simple, refusa jusqu'à sa mort. Vérification et reproduction. »

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