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Commentez, développez et discutez, le tout à l'aide d'exemples précis, cette affirmation de Georges Braque : « L'Art est fait pour troubler. La Science rassure. » Georges Braque, peintre français (1882-1963) participa aux expériences du fauvisme, puis se

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L'histoire de l'art marque, au début du xxe siècle, une rupture éclatante avec l'école naturaliste du xixe siècle, qui traduisait la réalité en termes de pure sensualité. A cette réaction participe le cubisme dont G. Braque est, avec P. Picasso, le fondateur : Les Demoiselles d'Avignon de Picasso (1907) est considéré comme le premier tableau cubiste. Ces artistes, sous l'influence de Cézanne, vont représenter simultanément toutes les facettes d'un sujet en utilisant des formes géométriques, se dégageant ainsi de l'espace pictural de la Renaissance fondé sur un angle de vision unique. Ils tiennent l'image cubiste du sujet — le plus souvent emprunté à la vie quotidienne de l'artiste — pour plus objective que sa simple apparence : en tant qu'unité organique, la représentation cubiste réalise la pureté esthétique de la forme. Convaincu de la validité de tels principes, Braque privilégie la vocation artistique contre la fonction scientifique : « L'Art est fait pour troubler. La Science rassure. » Rassurer c'est consolider, rendre stable un état ou une attitude, donner confiance aux hommes, les libérer de leurs craintes. Troubler, au contraire, c'est altérer l'équilibre, l'ordre, empêcher cet état de se prolonger, susciter une émotion plus ou moins violente. Et même, en un sens vieilli, qui peut néanmoins avoir quelque pertinence à l'endroit du problème qui nous occupe, troubler signifie déranger ou distraire de son activité intellectuelle.

Par cette formule Braque suggère donc que la science établit un ordre naturel — au double sens du terme : qui appartient ;i la nature et qui s'impose comme la norme — que l'art s'attache a défaire. N'est-ce pas là une proposition bien Convenue qui Indiquerait qu'un grand peintre peut être un théoricien peu clairvoyant?

« L'histoire de l'art marque, au début du xxe siècle, une rupture éclatante avec l'école naturaliste du xixe siècle, qui traduisait la réalité en termes d e pure sensualité.

A cette réaction participe le cubisme dont G.

Braque est, avec P.

Picasso, le fondateur : Les Demoiselles d'Avignon de Picasso (1907) est considéré comme le premier tableau cubiste. Ces artistes, sous l'influence de Cézanne, vont représenter simultanément toutes les facettes d'un sujet en utilisant des formes géométriques, se dégageant ainsi de l'espace pictural de la Renaissance fondé sur un angle de vision unique.

Ils tiennent l'image cubiste du sujet — le plus souvent emprunté à la vie quotidienne de l'artiste — pour plus objective que sa simple apparence : en tant qu'unité organique, la représentation cubiste réalise la pureté esthétique de la forme. Convaincu d e la validité de tels principes, Braque privilégie la vocation artistique contre la fonction scientifique : « L'Art est fait pour troubler.

La Science rassure.

» Rassurer c'est consolider, rendre stable un état ou une attitude, donner confiance aux hommes, les libérer de leurs craintes.

Troubler, au contraire, c'est altérer l'équilibre, l'ordre, empêcher cet état de se prolonger, susciter une émotion plus ou moins violente.

Et même, en un sens vieilli, qui peut néanmoins avoir quelque pertinence à l'endroit du problème qui nous occupe, troubler signifie déranger ou distraire de son activité intellectuelle. Par cette formule Braque suggère donc que la science établit un ordre naturel — au double sens du terme : qui appartient ;i la nature et qui s'impose comme la norme — que l'art s'attache a défaire.

N'est-ce pas là une proposition bien Convenue qui Indiquerait qu'un grand peintre peut être un théoricien peu clairvoyant? L'activité artistique est régie depuis la Renaissance jusqu'au xixe siècle par les principes de la perspective géométrique qui créent l'illusion du réel (« illusionnisme »). L'espace renaissant est dessiné à partir d'une analyse d e la lumière et d'une réflexion sur la position relative des objets les uns par rapport aux autres dans la nature. Le problème à résoudre était le suivant : comment inscrire fidèlement sur une surface (bidimensionnelle) une réalité — paysage ou figure — (tridimensionnelle)? La perspective monoculaire a été retenue comme la solution de cette difficulté. Trois hypothèses guident le travail des artistes : le nouvel espace géométrique a la forme d'un cube, toutes les lignes d e fuite se rassemblent en un point situé au fond du tableau — ce qui revient à poser l'existence d'un point de vue unique —, enfin la représentation des formes par la lumière doit coïncider avec le schéma linéaire, y compris au prix d'astuces techniques assez pauvres comme le clairobscur.

Elles ordonnent les oeuvres de Massacio (fresque de la Trinité à Sainte Marie Nouvelle, Florence), de Donatello (bas-reliefs), Fra Angelico, Fra Filippo Lippi, Piero della Francesca («La Flagellation »). Dus ce cube un double réseau s'entrecroise : celui des lignes Imaginaires el celui des taches colorées, déterminées pal l'éclairage issu d'une source unique de lumière.

Aux points i!. »

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