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Comment peut-on être heureux ?

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« Analyse du sujet : l L'intitulé du sujet présuppose qu'on peut être heureux. l Il nous faut donc chercher le ou les moyens de l'être. l Mais sait-on d'abord ce que signifie être heureux ? Chacun n'a-t-il pas une définition différente et personnelle de ce qu'est le bonheur ? l Comment, dès lors, trouver des moyens communs à tous pour être heureux ? l S'il y a une conception commune du bonheur, elle semble résider dans la possession de certains biens qu'il ne dépend pas, ou pas uniquement, de nous de posséder : richesses, chance, santé, etc. l Si le bonheur dépend de circonstances extérieures, de ce que l'on pourrait appeler le « destin » ou la « fortune », en quoi pouvons-nous l'influencer ? Comment penser qu'il puisse y avoir pour nous des moyens d'être heureux ? l Être heureux, cela ne relève-t-il pas plutôt d'un état d'esprit, d'une façon de réagir face aux événements ? l Mais, dans ce cas, n'est-ce pas une question de caractère (on dit de quelqu'un qu'il a un « mauvais » ou un « heureux » caractère) ? Y a-t-il vraiment une recette pour être heureux, et, qui plus est, une recette valable pour tous ? Problématisation : Le bonheur semble être ce qui est recherché par tous.

Pourtant, peu semblent heureux ou se disent heureux, et, d'autre part, nous ne nous entendons pas sur une définition du bonheur.

Peut-on, dans ces conditions, trouver un moyen de devenir heureux valable pour tous ? S'il existe une recette miracle du bonheur, et si tous cherchent à être heureux, pourquoi tous ne suivent-ils pas cette recette ? Qu'est-ce qui nous empêche d'être heureux ? Le bonheur nous est-il accessible, et si oui, à quel prix ? Proposition de plan : 1. Par les plaisirs et la satisfaction des besoins. a) Satisfaction des besoins et des désirs. Le bonheur est couramment défini comme un état dans lequel nous ne manquons de rien, et, plus encore, dans lequel tous nos désirs sont comblés.

À DÉVELOPPER. b) Mais, nous ne savons généralement pas ce que nous voulons. Texte : Kant, Critique de la faculté de juger, §83, traduction Alain Renaut. « Le concept du bonheur n'est pas un concept que l'homme abstrait de ses instincts et qu'il tire ainsi de l'animalité présente en lui ; mais c'est une simple Idée d'un état à laquelle il veut rendre adéquat cet état sous des conditions simplement empiriques (ce qui est impossible).

Il se forge cette Idée lui-même, et cela de manières très diverses, par l'intermédiaire de son entendement étroitement enchevêtré avec l'imagination et les sens ; il modifie même ce concept si souvent que la nature, même si elle était soumise entièrement à son arbitre, ne pourrait cependant accepter absolument aucune loi déterminée, universelle et fixe, pour s'accorder avec ce concept fluctuant, ainsi qu'avec la fin que chacun se propose selon son arbitre.

Mais, même si nous voulions ou bien réduire cette fin au véritable besoin naturel, dans lequel notre espèce est entièrement d'accord avec elle-même, ou bien, de l'autre côté, intensifier encore au plus haut point l'habileté à réaliser des fins imaginées, ce que l'homme entend par bonheur et qui constitue en fait la fin naturelle dernière qui lui est personnelle (et non pas la fin de la liberté) ne serait pourtant jamais atteint par lui ; car sa nature n'est pas telle qu'elle puisse s'arrêter et trouver sa satisfaction dans la possession et la jouissance.

D'autre part, c'est se tromper largement que de croire que la nature l'a élu pour son favori particulier et qu'elle l'a comblé de plus de bienfaits que tous les animaux ; au contraire, dans ses effets pernicieux, tels que la peste, la faim, les périls provoqués par l'eau, le froid, les attaques d'autres animaux grands et petits, etc., elle l'a tout aussi peu ménagé que n'importe quelle espèce animale ; bien plus encore, ce qu'il y a d'incohérent dans les dispositions naturelles présentes en lui l'expose à des tourments qu'il s'invente lui-même et le plonge, lui et ses semblables, par l'oppression de la tyrannie, la barbarie des guerres, etc., dans une détresse telle, et il travaille lui-même tellement, autant qu'il en a la capacité, à la destruction de sa propre espèce que même avec la nature la plus bienveillante en dehors de nous, la fin de celle-ci, si elle résidait dans le bonheur de notre espèce, ne pourrait pas être atteinte sur terre dans un système de la nature, parce que la nature en nous n'en est pas capable.. »

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