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Comment le silence peut-il avoir un sens ?

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« Introduction : Le silence n'apparaît-il pas d'emblée comme paradoxal ? C'est un rien qui exprime cependant quelque chose.

Songez à des expressions comme " un silence qui en dit long " , " un silence de mort " , " un silence assourdissant " , " réclamer une minute de silence "...

Bref, alors que rien n'est dit, le silence permet de signifier cependant quelque chose.

Pensez aussi aux silences en musique qui donnent à une partition son rythme et sa cohésion.

Le silence, donc, est signifiant alors même que tout semble démontrer le contraire.

Mais dans quelles conditions le silence a-t-il un sens ? Peut-on répondre par le silence ? Quand faut-il se taire et quand faut-il parler ? Les mots peuvent-ils avoir moins de force que le silence ? Le silence peut être lourd de sens.

Mais le silence a-t-il un sens indépendamment d'un discours qui lui confère un sens? Un mot a un sens en tant que signe, il est défini par d'autres mots.

En tant qu'élément du discours on peut dire que le mot est naturellement signifiant. Mais le silence est précisément le contraire d'un mot.

A-t-il un sens en soi ou n'a-t-il de sens que grâce à des mots qui l'expliquent? Quel genre de sens peut avoir le silence? Est ce le même sens que celui que donnent les mots? Problématique : Si le silence est une propriété des propositions, comment le silence qui est hors des propositions peut-il avoir un sens? I : Le sens est une propriété des discours. 1.

Le sens est un rapport entre les mots. Lorsque l'on parle de « sens » entendu comme signification on entend le contenu informationnel des mots et de leurs rapports.

Il n'y a de sens que dans des systèmes de signes, c'est à dire dans des langues.

Un mot signifie en tant qu'il est défini par d'autres mots.

Le silence comme absence de mots ne peut donc avoir aucun sens en tant qu'il n'est pas une partie de la langue.

Le seul sens du silence est celui signifié par le signifiant « silence », la définition du mot « silence » comme absence de son. 2.

Sens et référence. Frege distingue le sens et la référence, cela manifeste l'inséparabilité du sens et du discours.

Vénus est « l'étoile du soir » et « l'étoile du matin », la même référence (Vénus) a deux sens différents.

Il peut aussi y avoir des propositions pourvues de sens mais sans référence : « L'étoile du matin la plus éloignée de la terre ».

Le sens est donc inséparable des propositions du langage 3.

Le silence n'a pas de sens. Des silences sont dits être « lourds de sens », comme si par exemple un amoureux demande à la personne aimée « est-ce que tu m'aimes? » et que l'autre ne lui répond pas.

Mais ce silence n'a pas de sens par lui même, il n'a de sens que par la question qui a été posée.

D'autre part l'absence de réponse à une question n'a pas réellement de sens, le silence n'a pas de sens précis, il a du sens en tant qu'il contient plusieurs propositions possibles en puissance : « oui », « non », « je ne sais pas »...

Ce silence est donc un faux silence, il exprime plusieurs discours sourds. II : Le silence dans la parole. 1.

Discours et parole concrète Dans la parole concrète, la langue n'est qu'un outil pour exprimer des intentions signifiantes.

Mais la parole n'exprime pas seulement le sens comme propriété du langage, le sens sert à exprimer le rapport aux choses concrètes, autrement dit, il est inséparable de la référence.

Si je dis à un ami « regarde ce beau paysage », le sens de ma parole est inséparable du paysage que je désigne.

Le sens est donc aussi hors du langage. 2.

Silence et expression.. »

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