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Comment juger de la légitimité d'une représentation ?

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« Introduction : ● Bien définir les termes du sujet : - « Légitimité » : c'est ce qui fait que la chose est fondée en droit, que son existence eut être justifiée.

En ce qui concerne la représentation, il suffit de trouver les raisons qui font qu'elle est utile, ou tout du moins qu'elle n'est pas gratuite. - « Représentation » : c'est l'acte par lequel l'esprit rend des objets présents, extérieurs ou intérieurs.

C'est aussi le fait intellectuel qui résulte de l'opération.

Se représenter consiste à rendre présent ce qui est absent. - « Juger » : C'est déterminer de la validité d'une chose, de son existence, et cela nécessite des critères. ● Construction de la problématique : Se pose la question de savoir quels sont les critères qui permettent de déterminer la légitimité d'une représentation, de justifier son existence. Plan : I/ Une représentation n'est jamais légitime : ● Si on considère qu'une représentation se borne à reproduire le réel ou le rendre présent, on pourrait alors se demander la raison de son existence.

En effet, pourquoi ne pas tout simplement chercher l'objet dont on parle plutôt que d'y faire allusion ? Autrement dit, comment quelque chose d'irréel, pourrait avoir plus d'importance et donc de légitimité que quelque chose qui ne l'est pas ? ● C'est ce qu'explique Platon par sa théorie des Idées.

En effet, selon lui, les représentations sont à proscrire parce qu'elles nous enferment dans un monde d'illusions.

Il rend l'exemple de la représentation d'un cercle. Lorsque nous dessinons un cercle, il a une certaine grandeur, il est fait dans une certaine matière, et son contour est plus moins parfait.

Même si je prends des instruments très précis, il ne pourra jamais être parfait, il ne pourra jamais dépasser la perfection de l'Idée de cercle. ● L'Idée de cercle est supérieure à tous les cercles possibles et à tous les cercles qui existent, parce qu'elle les contient tous, et qu'en ne se matérialisant pas, elle ne se soumet pas à la contingence du monde sensible.

Il n'est donc pas possible de légitimer la représentation parce qu'elle n'a aucune valeur.

Ceci sans compter que la représentation d'une chose a encore moins d'être que la chose elle-même.

En effet, le cercle ou le lit vient de l'Idée parfaite de lit, il n'en est qu'une actualisation imparfaite.

Mais la représentation du lit réel est encore plus imparfaite, parce que c'est une copie de copie. ● Une représentation n'est donc jamais légitime si on considère que c'est le vrai qui doit triompher. II/ Une représentation doit représenter le réel : ● Si on considère que le critère pour juger de la légitimité d'une représentation est celui de l'adéquation à la réalité, alors une représentation sera légitime lorsqu'elle sera conforme au réel. ● C'est ce qu'explique Spinoza dans L'Ethique.

Il montre en effet que le seul moyen pour être heureux, pour augmenter son conatus, c'est-à-dire sa puissance d'être, c'est de suivre les désirs qui apportent à notre être une satisfaction sûre, sans pour autant que nous soyons esclave de la chose que nous désirons.

Or, cela n'est possible que si nous avons une bonne représentation des choses, cette bonne représentation nous aidant à choisir ce qui est le mieux pour notre conatus.

Une représentation légitime sera donc celle qui me permet d'augmenter mon conatus. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une cause extérieure » (Éthique, III, P.

4). L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la Cause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considérons seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous ne pouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.). De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ; de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de cette même tendance. Ainsi il est établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous. »

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