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Comment concevez-vous les rapports de la vertu et du bonheur ?

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« Le bonheur véritable se confond-il avec le bien-être ? Comment concevez-vous les rapports de la vertu et du bonheur ? A près avoir précisé dans l'introduction la notion de bonheur, vous pouvez, dans le corps du sujet, distinguer deux emplois du terme « la vertu ». « La vertu » s'entend souvent, au sens étymologique du mot, du courage ou de la force avec laquelle la volonté adhère au devoir ou au bien.

Elle suppose difficulté et effort, et peut coexister avec de graves imperfections, en particulier avec un mauvais caractère. La vertu ainsi comprise n'assure pas en fait le véritable bonheur à cause de l'état de lutte contre soi et du sentiment d'imperfection qu'elle suppose.

M ais cette situation est injuste et en droit la vertu doit trouver sa récompense dans le bonheur : c'est là un des arguments les plus populaires en faveur de l'immortalité de l'âme. Mais on entend aussi par « la vertu » l'ensemble des vertus, la perfection, qui suppose la facilité dans l'accomplissement du bien. La vertu ainsi comprise constitue, en fait, le vrai bonheur et, par suite, n'ouvre pas un droit à un bonheur distinct d'elle-même : c'est d'elle qu'il est vrai de dire avec les stoïciens que la vertu est à elle-même sa propre récompense. Sans doute, cet état de perfection n'est qu'un état limite auquel nous ne pouvons pas prétendre accéder sur terre; mais nous pouvons, par nos efforts vertueux, nous en approcher.

A insi, la vertu sera à la fois l'élément essentiel de notre bonheur terrestre et un droit au bonheur de l'au-delà. BONHEUR ET VERTU. A) Le bonheur est dans l'exercice et l'usage de la vertu. Pour Aristote, le bonheur est la fin suprême, au-delà de laquelle on ne saurait penser d'autres fins.

Il a donc une valeur de bien en soi.

Mais il ne réside ni dans la recherche effrénée de plaisirs, ni dans la bonne fortune (la chance), mais dans l'activité raisonnable et maîtrisée qui prend comme fin l'accomplissement plénier de soi-même en accord avec la vertu.

La plupart des hommes ne pouvant mener une vie conforme à la vertu intellectuelle de la sagesse et atteindre ainsi dans la vie contemplative le Souverain Bien, doivent agir selon la vertu de prudence (« phronésis »), en évitant les deux extrêmes de la démesure et de l'inertie.

Il s'agit donc de discerner dans chaque situation où est le juste milieu (médiété) de manière à combiner harmonieusement le souhaitable et le possible.

Le juste milieu doit se rechercher aussi bien pour les états affectifs ou passions (ainsi le courage est le juste milieu de la témérité et de la peur) que pour les actions (ainsi la libéralité est le juste milieu de la prodigalité et de la parcimonie). Une telle sagesse pratique unit étroitement l'aspiration au bonheur et la vertu.

P rendre comme fin suprême une amélioration de soi, viser des actions les meilleures possibles, n'exige pas le renoncement à tous les plaisirs. A première vue, l'existence d'un objet suprêmement désirable qui serait la cause finale des activités humaines ne fai désirent être heureux , constate Aristote dans l' « Ethique à Micomaque ».

Le bonheur constitue le souverain bien, c absolue et non relative.

C haque activité particulière tend vers quelque bien : la médecine vers la santé, l'art milita vers la richesse.

C es biens, cependant, ne sont pas poursuivis pour eux-mêmes, mais seulement comme des moyen est le bonheur.

T outes les fins particulières se subordonnent à cette fin suprême unique qui n'est plus un moyen en est recherché en elle-même et pour elle-même.

Nous désirons être heureux pour être heureux. Toutefois, constate Aristote, s'il y a convergence sur le nom de ce bien suprêmement désirable, il y a divergence co objet mystérieux qui appelle tous nos voeux ? Le stagirite recense les objets possibles et définit sur cette base tro jouissance, plus particulièrement propre à la foule, la vie politique, à laquelle aspirent surtout les gens cultivés contemplative prisée par les sages Il examine d'abord la vie de jouissance et s'interroge sur la question de savoir si le désir tend au plaisir comme à sa f l'hédonisme, car il concède que toute activité sensible ou intelligible s'accompagne de plaisir lorsqu'elle s'exerce mais il ne saurait consentir à l'assimiler au bien suprême pour plusieurs raisons.

La foule qui aspire à une vie de jo raffinés de l'intellect, mais les débauches grossières et les ripailles d'un Sardanapale.

O r, chaque être vivant a un l'excellence pour chacun consiste à remplir au mieux la fonction qui convient à sa nature.

Une vie de plaisir revien degré maximal la partie sensitive ne nous distingue en rien des bêtes qui éprouvent comme nous des sensations de partielle, la satisfaction hédoniste ne saurait convenir à un animal raisonnable. Le plaisir, par ailleurs, n'est jamais la fin dernière de nos activités, mais une fin surajoutée qui les couronne lorsqu l'acte de voir, lorsqu'il unit une vue parfaite et un objet parfait, produit une jouissance esthétique.

M ais l'acte pourra but de la vision est la perception de l'objet.

Le plaisir n'est donc pas la cause finale de l'acte, mais il résulte d'une son objet.

Il apparaît donc comme un luxe, une fin qui s'ajoute à l'acte, qui le perfectionne et le rend plus désirable.

« comme le ferait une disposition immanente au sujet, mais comme une sorte de fin survenue par surcroît, de même l'âge vient s'ajouter la fleur de la jeunesse.

» Le plaisir est une sorte de surplus gracieux qui parachève le but. Outre les raisons développées par le stagirite, il faut remarquer que le plaisir ne peut constituer le suprême désirable et éphémère.

L'homme après le coït est un animal triste, disent les théologiens.

Sans vouloir réduire comme Pascal faut reconnaître que le chatouillement du plaisir sensuel est locale et fugace...

Il comporte des risques d'aliénation corps peut devenir centre de tout et se développer au détriment des autres. L'idéal timocratique, en revanche, paraît plus relevé dans la mesure où il convient davantage à cet animal politique nerf de l'activité politique et s'avère le bien prisé par les gens cultivés soucieux des affaires de la cité.

Néanmoins, A apparaît une chose trop superficielle pour être recherchée » (I,3) Il est en effet bien fragile et périssable dans la me de l'opinion inconstante de la foule qui adore aujourd'hui ce qu'elle brûlera demain.

Un bien qui ne dépend pas de no caprices de la fortune n'est pas un bien véritable. L'objet véritable du désir serait-il alors théorétique ? C 'est ce que prétendent les amis de la sagesse qui, à l'instar de Platon, voient dans la contemplation des idées du m félicité sans pareille et sans réserve.

La vision de l'idée du bien comble l'âme dans la mesure où l'homme atteint saurait par définition aspirer à un au-delà.

Quoiqu'il récuse l'existence d'un monde intelligible dont la monde se Aristote souscrit à l'idée platonicienne selon laquelle la contemplation est la fin suprême de l'existence humaine.

L car elle constitue ce qu'il y a de plus excellent.

C 'est pourquoi seule la philosophie est à même de satisfaire les dés heureuse.

L'objet de nos voeux demeure néanmoins énigmatique, car que faut-il entendre par « s a g e s s e » ? Aristo chapitre VII de l' « Ethique à Nicomaque » : « La sagesse sera la plus achevée des formes du savoir.

Le sage doit d conclusions découlant des principes, mais encore posséder la vérité sur les principes eux-mêmes.

La sagesse sera science, science munie en quelque sorte d'une tête et portant sur les réalités les plus hautes ».

La sagesse ne s'i fond, manque de tête.

En effet, la science pour Aristote est un ensemble de connaissances destinées à expliquer les leurs causes et fondées sur des démonstrations.

O r, une démonstration consiste à tirer des conclusions indémontrables.

Elle est imparfaite, car elle repose sur des principes dont on ne rend pas raison. La philosophie, elle, s'attache aux fondements des principes et s'efforce de contempler l e s c a u s e s premières. s'appuie elle aussi sur des démonstrations, et raison intuitive, car elle les asseoit sur l'intuition des principe l'hypothétique, mais veut l'anhypothétique.

Les autres sciences sont des corps sans tête, car les fondements ne présupposé.

La philosophie est la science maîtresse, car sur le corps qu'est la démonstration, elle posera la tête qu s'interrogeant sur les fondements, elle découvre que ce qui premier et commun à toutes les choses, c'est l'être.

A spécifier, elles ont l'être.

C 'est pourquoi la philosophie s'identifiera à la métaphysique, définie comme « scien C ontrairement aux autres sciences qui n'étudient jamais l'être en tant qu'être, mais qui en prélèvent et en délimitent faire l'objet de leurs travaux, la philosophie s'intéresse à l'être en tant qu'être, à la nature de ses causes et de ses pr déterminer l'existence d'un principe suprême, cause de l'être et de son mouvement.

Sa tâche essentielle consiste objets d'une réalité supérieure à l'homme, à savoir les astres dont les révolutions constantes et régulières offrent tourner enfin vers la contemplation du « premier moteur », Dieu, substance première. Il devient loisible à présent de comprendre pourquoi la sagesse est l'ultime objet de nos voeux.

La contemplation co. »

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