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Ceci n'est pas de l'art : peut-on justifier ce jugement ?

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« Ceci n'est pas de l'art : peut-on justifier ce jugement ? Qu'est ce que l'art ? Beaucoup de théoriciens ont tenté de cerner l'art et de l'enfermer dans une définition, or ils se sont vite heurter à des débats sans fin.

Même si la notion d'art à évoluer à travers l'histoire, nous ne pouvons en esquisser une définition rigide.

L'œuvre d'art est le produit d'un artiste, la finalité de sa sensibilité : son don de sa vision du monde.

Or, il faut se tourner vers celui qui reçoit l'œuvre pour pouvoir la juger car c'est ce dernier qui éprouver les émotions face à celle-ci.

Dans « De la norme du goût », Hume affirme : « La beauté n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple et chaque esprit perçoit une beauté différente.

»Qui peut juger l'œuvre elle-même ? Sommes-nous aptes à comprendre l'œuvre quand nous n'avons pas la même vision que l'artiste ? Dire si oui ou non l'œuvre fait objet d'art reviendrait à donner une définition de l'art.

Ainsi, peut-on juger d'une œuvre et avoir raison dans ce jugement.

En d'autre termes, peut-on justifier le jugement qui dit : « ceci n'est pas de l'art ? » I : La satisfaction esthétique : Dans son ouvrage « critique de la faculté de juger », Kant revient sur la notion de jugement de goût.

Il met en avant nos facultés à éprouver la beauté.

Pour le philosophe, le sentiment de plaisir ou de déplaisir est l'intermédiaire entre la faculté de connaître et la faculté de désirer : le principe servant de liaison étant la finalité.

Le sentiment de plaisir résout la dichotomie présente dans l'esprit humain entre théorie et morale.

Pour lui, dire si c'est beau ou laid est un processus cognitif subjectif, c'est-à-dire qui dépend de chacun.

Nous n'aurons pas le même sentiment face à une œuvre que notre voisin car nous n'avons pas la même sensibilité face au beau ou au laid.

Néanmoins, Kant souligne que celui qui émet le jugement ne doit pas le formuler en dépendance de son intérêt personnel.

Ce jugement doit être universel et nécessaire.

Pour Hume c'est donc du point de vue de celui qui reçoit l'œuvre qu'il faut ce placer, tout comme le fait Kant pour définir la satisfaction esthétique.

Hume écrit : « les perceptions qui pénètrent avec plus de force et de violence nous pouvons les nommer impressions… » C'est grâce à notre sensibilité que nous jugeons une œuvre : les impressions produites par l'œuvre deviennent des idées : ce sont ces dernières qui provoquent des sensations et de là nous pourrons éprouver une émotion négative ou positive face à l'œuvre : il s'agit de notre appréciation.

C'est donc celui qui reçoit l'œuvre qui pourra émettre un jugement selon sa propre subjectivité. II : La crise contemporaine : pour un nouveau jugement de l'art : Pour l'artiste moderne, revendique l'art de métamorphoser n'importe quel objet pour le rendre beau, ou redessiner la réalité sous les traits de la beauté.

Manet, Van Gogh ou encore Toulouse Lautrec qui peint des prostitués…Ils veulent représenter aussi ce qui ne sert pas forcément la beauté, celle qui existerait devant soi.

La crise contemporaine refuse cette solution : il conteste la métamorphose elle-même et avec cette revendication apparaît une « haine du beau ».

L'art prend un nouveau tournant.

Ainsi, en se détachant du beau, l'art change de préoccupation principale et le jugement des spectateurs s'en trouvent ébranler.

Comment réagit le public lorsque Duchamp met dans un musée « l'urinoir » en le faisant passer pour œuvre d'art ; contestation.

Beaucoup refuse ce nouvel essor de l'art qui s'amuse à détourner les objets car ils ne comprennent pas forcément le discours.

On se frotte au problème à savoir si on peut considérer telle ou telle œuvre comme étant de l'art ou non.

Sous quel critère peut-on dire qu'il s'agit bien d'une œuvre ? Doit-on être initié pour comprendre l'art et l'apprécier à sa juste valeur et donc à le juger ? La crise contemporaine est la plus explicite pour comprendre la question « ceci est-il de l'art ? » Car la négation « ceci n'est pas de l'art » est celle qui s'applique le plus devant des œuvres contemporaines face aux spectateurs qui ne saisissent pas les clés de l'œuvre.

Or, une œuvre doit parler directement au spectateur car c'est la sensibilité qui est en jeu.

Il ne doit pas avoir recours à une éducation artistique pour éprouver une satisfaction esthétique. Conclusion : Dire « ceci n'est pas de l'art » peut être justifiable si on considère que œuvre d'art doit réveiller notre sensibilité et nous faire éprouver une satisfaction esthétique.

Notre jugement sur l'œuvre d'art ne doit dépendre que de notre sensibilité, notre subjectivité.

L'œuvre d'art ne doit pas avoir besoin d'avoir un discours pour pouvoir être comprise. Certes, l'art évolue en même temps que la société, les codes évoluent et donc les spectateurs évoluent eux aussi avec ces codes.

L'art contemporain est mieux appréhendé qu'il aurait pu l'être par nos prédécesseurs car il y a eu tout un cheminement dans l'histoire de l'art.

Ainsi, les spectateurs bercés par les codes de la société contemporaine jugent les œuvres grâce (inconsciemment) à ces nouveaux repères.

Ayant absorbé ces codes ils peuvent ensuite émettre un jugement qui sera purement esthétique et dire si oui ou non l'œuvre répond bien à de l'art et ce sans éducation particulière.

Si le jugement esthétique est purement subjectif, on devrait rajouter « ceci n'est pas de l'art pour moi ».

Ce jugement ne peut être universel car chacun nous portons nos conceptions de la beauté et de la laideur.

C'est l'évolution de l'histoire de l'art et des recherches en art qui déterminent les nouveaux horizons de l'art mais c'est le spectateur qui émet le jugement qui aura raison de dire « ceci n'est pas de l'art…pour moi ». »

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