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Ce qui est naturel, est-il forcément bon ?

Extrait du document

« Ce sujet est un peu délicat car il articule deux notions assez difficiles à manier : la nature et le Bien.

Il faut commencer ici par déterminer ce qu'on entend par naturel : ce qui est naturel, c'est au premier abord ce qui existe indépendamment de l'intervention de l'homme.

Vous pouvez alors partir d'expressions simples ou de l'usage courant que l'on fait du terme "naturel".

On considère généralement qu'est naturel ce qui n'a pas été transformé, trafiqué.

Vous pouvez, en outre remarquer qu'on parle de comportements "contre-nature" pour désigner des comportements que la morale réprouve.

Dès lors, on pourrait considérer que le naturel est une valeur.

Il faut dès lors se demander ce qui nous conduit à considérer le naturel comme tel.

En effet, nous considérons donc semble-t-il spontanément la nature comme un modèle en condamnant d'ailleurs généralement l'artifice.

Etre naturel c'est bien se comporter, et on va jusqu'à faire appel parfois à la nature pour justifier des comportements.

Ainsi, pour condamner des comportements moralement, on va parfois jusqu'à dire que l'animal ne le fait pas, impliquant implicitement que la nature est meilleure que l'homme.

Comme le dit Rousseau "Tout est bon sortant des mains de l'auteur de la nature, tout est mauvais sortant des mains de 'homme". Néanmoins, cette assimilation du bien et du bon à la nature ne repose-t-elle pas sur une certaine représentation de la nature, représentation fantasmée? [La nature est perfection car création divine.

Tout ce qui demeure à l'état de nature est à l'image de Dieu.] Ce qui est naturel ne peut pas être mauvais - L'homme est la cause du mal Si Dieu est parfait et la nature son oeuvre, la nature ne peut être que perfection.

Seul l'homme, doué de liberté, peut commettre le mal et être dit mauvais.

D'ailleurs, beaucoup de textes sacrés imputent à l'homme la responsabilité du mal à travers le thème du péché originel.

C'est en devenant des êtres libres que l'homme s'opposa à la nature, à sa animalité initiale et instinctive, qu'ils découvrit le mal et, pire encore, le vice. Rousseau montrera que la perfectibilité humaine a pour conséquence sa possible déchéance en deçà même de l'animalité.

On pourra ici utiliser cet extrait: « Mais, quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation ; c'est la faculté de se perfectionner, faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu ; au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retombe ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ? » Il faut se conformer à la nature La nature, parce qu'elle est bonne, constitue un modèle de conduite.

Il faut la respecter et lui obéir.

Aussi Epicure distingue-t-il : • Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, qui s'appliquent aux objets susceptibles de supprimer la douleur, tels la boisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim. • Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces derniers sont, par exemple, les mets délicats qui permettent de varier le plaisir. Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas en débauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétit violent des plaisirs sexuels assorti de fureur et de tourment ». • Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, de richesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans la crainte de la mort, notamment. Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent le plus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou de douleur) et nous invite à suivre la nature en nous ordonnant de satisfaire les désirs naturels et nécessaires.. »

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