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Ce qui est naturel a-t-il nécessairement une valeur ?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. NÉCESSAIRE: Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ou être autrement.

S'oppose à contingent. Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible. POUR DÉMARRER L'appartenance d'une chose à la nature, c'est-à-dire à ce qui existe spontanément en dehors de nous, en tant que milieu environnant donné, lui donne-t-elle systématiquement un prix, en fait-elle un idéal, une chose hautement désirée ou préférée ? CONSEILS PRATIQUES Ce sujet est rendu délicat par les différents plans d'analyse possibles : échanges, morale, esthétique, droit, etc.

Il faut donc parfaitement cerner le sens des deux termes essentiels : valeur et naturel.

Un plan de type progressif, explorant successivement les domaines les plus importants, paraît ici particulièrement adapté. BIBLIOGRAPHIE ARISTOTE, La Politique, Vrin. NIETZSCHE, Le Gai Savoir, éditions de poche. SARTRE, L'existentialisme est un humanisme, Nagel. Introduction Notre temps est marqué par une prise de conscience écologique, et par un mouvement qui tend donc à vouloir nous faire respecter la nature.

Son présupposé est par conséquent qu'il y a quelque chose de respectable dans la nature, et que donc ce qui est naturel a une valeur.

C'est pourtant, en apparence, quelque peu paradoxal : en effet l'idée même de valeur est culturelle, elle marque l'importance d'un sens, et donc l'intervention de l'homme.

Se peut-il alors que la nature elle-même ait une valeur, ou bien est-ce l'intervention de l'homme qui lui confère cette valeur qu'elle n'aurait pas par elle-même ? La valeur de la nature est-elle quelque chose de donné ou quelque chose de construit ? I - Une valeur intrinsèque de la nature ? a) Que vaut la nature en soi ? Si on la considère au sens propre, ce n'est peut-être pas une bonne question à poser pour la nature.

Si la nature est un ensemble de phénomènes soumis à des lois, quelle est leur valeur en eux-mêmes ? L'eau qui coule du torrent ou la chaleur du soleil peuvent éventuellement avoir ce que les économistes appellent une « valeur d'usage » : cette eau et ce soleil me servent à boire et à avoir moins froid.

Mais nombre de phénomènes naturels ne sauraient représenter, d'un point de vue intéressé ou non, une valeur pour nous.

Or l'adverbe « nécessairement », dans le libellé du sujet, nous oriente vers la recherche d'une relation universelle, systématique et qui ne souffre pas d'exceptions. Il faut donc, pour chercher cette relation, sortir la notion de valeur du domaine du quantifiable : si la valeur se définit comme l'importance d'un sens, alors on peut trouver une valeur à la nature, et même ériger un modèle naturel pour « vivre selon la nature ». b) Ainsi Calliclès veut-il, dans le Gorgias de Platon, s'en tenir à ce qui est « juste selon la nature », c'est-à-dire au pur règne de la force et du surhomme, qui s'adonne tout entier à sa passion de jouir toujours plus.

Mais ce modèle naturel doit être suspecté, car rien ne dit que l'idée d'avoir toujours plus (la pléonexia grecque) soit quelque chose de naturel.

De même, quoique dans un tout autre genre, on retrouve de nos jours l'idée de vivre selon la nature, dans l'écologie, la macrobiotique ou l'alimentation végétarienne : ces comportements prennent toute leur valeur aux yeux de leurs adeptes dans la mesure où ils se prévalent du label de la nature, même si la nature en question. »

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