Aide en Philo

Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui?

Extrait du document

« Le travail dans notre société caractérise toute activité socialement rentable.

Le point commun entre toutes les formes de travail n'est pourtant pas à chercher dans la rémunération, l'esclavage dans l'antiquité était par exemple considéré comme un travail, mais ne faisait l'objet d'aucun salaire.

Il faut dès lors chercher l'essence du travail plutôt dans son but, c'est-à-dire la transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, en vue de satisfaction de ses besoins.

Si le travail vient du mot tripalium, torture, il devient par la suite un moyen à la disposition de l'homme pour se libérer.

Comment ce qui permet à l'homme de vivre et de devenir meilleur peut-il se retourner contre lui? Mais puisque l'homme transforme la nature, ne peut-il pas y avoir de conséquences dommageable? Ne faut-il pas repenser le travail? Le travail est transformation de soi et de la nature Le travail dans l'antiquité était une activité entièrement dévolue aux esclaves.

Les citoyens eux n'avaient pas à travailler et le travail était jugé indigne de l'homme véritable.

C'est que celui-ci révèle la condition de l'homme.

En effet, la nature n'offre pas naturellement à l'homme de quoi survenir à ses besoins.

Il est dès lors nécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles.

Rousseau affirme que c'est l'entrée des hommes en société qui a amené l'obligation du travail.

En effet, dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus pour satisfaire leurs besoins.

Le travail dès lors est une transformation des données naturelles. Mais, c'est dans cette transformation que l'homme s'affirme.

En effet pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité, à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil.

Le travail est alors non seulement le moyen de la maîtrise de la nature mais aussi celui d'une extériorisation de soi.

Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise.

C'est donc par le travail que l'homme se réalise en tant qu'homme et se définit.

En façonnant la nature à son image, il accède à la conscience et à la liberté. Si, en effet aux yeux de Hegel le travail ne s'en tient pas au besoin naturel, c'est que s'il en restait là il ne serait pas libérateur : « le besoin naturel, explique Hegel plus loin dans ce même paragraphe 194 des « Principes de la philosophie du droit », et sa satisfaction immédiate ne seraient que l'état de la spiritualité enfoncée dans la nature, et, par conséquent, l'état de sauvagerie et de non-liberté ».

Cette libération que toute l'analyse hégélienne veut proclamer se comprend en termes de différenciation et de spécification : en rendant conscients les besoins et en faisant intervenir des moyens techniques de les satisfaire, l'homme se distingue de la nature et conquiert par là sa liberté.

Quitte à aller contre nos habitudes de pensée, qui voient dans tout travail une corvée emprisonnante, on peut donc définir ici le travail comme le lieu d'une médiation qui libère, et comme ce par quoi l'homme devient lui-même : Marx reconnaîtra à Hegel, le mérite d'avoir saisi « l'essence du travail » et « l'homme objectif, véritable parce que réel, comme le résultat de son propre travail ».

Le travail n'est plus seulement libérateur : il est littéralement la production de l'homme par lui-même. Marx, de même, souligne combien la conscience se forme et évolue à partir du moment où le travail correspond à un projet : en imaginant le produit qu'il veut obtenir, l'homme développe ses capacités de penser et sa volonté.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles