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Ce que la morale autorise, l'État peut-il légitimement l'interdire ?

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« Termes du sujet: - Morale : ici, synonyme d'éthique, de théorie des valeurs et des normes. Autoriser : permettre, accepter, rendre licite. État : ensemble des organes politiques et administratifs d'une société ; forme juridique de cette société. Peut-il : a-t-il la possibilité.

A-t-il le droit : c'est ce sens de légitimité qui est à prendre ici en considération. Sens du sujet Les droits de l'État dépassent-ils ceux qui découlent des valeurs reconnues par les individus ? Problème Le problème posé est celui du conflit de la morale et de la politique. Développement A.

Choix du plan Il faut montrer que, si le citoyen et l'État s'appuient sur la même théorie des valeurs fondée sur la justice et le droit, morale et politique se rejoignent.

Le plan sera donc dialectique. B.

Plan 1.

L'État, émanation de la société, peut légitimement interdire ce qui ne lui convient pas. a) L'État Disons donc un mot de l'État : il représente l'ensemble des organes juridiques, administratifs et, aussi, répressifs, d'une société.

C'est une autorité souveraine détenue par la société.

Cette forme particulière de pouvoir qu'incarne l'État permet de comprendre clairement l'essence politique de l'animal humain.

En assurant l'ordre par les lois, l'État donne à voir notre vraie nature politique (sous sa forme universelle). b) L'ordre parles Lois Quelle est, en effet, la fonction de l'État? Il permet la satisfaction des besoins en protégeant l'individu et en structurant de manière ordonnée ses conditions de vie.

C'est un moyen et un outil pour dépasser l'arbitraire, comme l'ont fortement montré bien des penseurs politiques.

Alors que l'individu tend à s'abandonner au caprice et à faire prédominer le principe de l'individualité subjective, l'État parle universellement à travers ses lois. En parlant universellement pour tous, l'État manifeste que l'homme est un animal politique, compris ici comme celui qui, dans un ensemble social, sait accéder à l'Universel. 2.

L'État exerce ainsi une contrainte sur les citoyens qui ne peuvent agir en fonction des valeurs qu'ils reconnaissent l'État ne peut légitimement interdire ce que la morale individuelle autorise. a) Les conflits entre l'individu et la société La société réunit ainsi des individus possédant des valeurs personnelles et arbitraires, individus qu'elle va devoir enserrer dans un réseau social (ou « administratif »), de manière à assurer sa propre cohésion et sa survie. Il existe, par conséquent, un conflit fondamental et tout à fait réel entre la subjectivité individuelle et la société concrète dont l'individu éprouve néanmoins un besoin vital impérieux. Ce conflit ne peut se résoudre que si des principes régulateurs sont acceptés et se traduisent par une organisation qui en assure une application réglée à l'égard de laquelle l'individu apparaît à la fois comme personne et comme citoyen. b) Le besoin social Pour satisfaire effectivement sa nature organique et psychique, l'homme a besoin des échanges de services.

Aussi n'est-il vraiment lui-même qu'au sein de la cité et de la société.

Il peut, en effet, y développer ses facultés morales, physiques et psychiques.

Dire que l'homme est un animal politique, c'est donc affirmer que la société, conçue comme le milieu humain dans lequel est intégré tout individu, permet les échanges réguliers : c'est elle qui produit l'homme en sa qualité d'homme. Si ce dernier est un être de besoin, le milieu social le protège et assure ses conditions de vie ; comme le remarquait Marx, l'homme est un animal qui ne peut s'individualiser et produire que dans la société.

C'est le groupe humain qui est formateur. c) L'homme, animal désirant L'homme est, tout d'abord, un animal ayant des besoins de survie : il tend, en effet, à persévérer dans son être et poursuit ainsi sa propre conservation.

Or, poursuivant sa conservation, il recherche ce qui lui est utile et, par conséquent, ce qui assure sa protection. Mais c'est aussi un animal désirant, mû par les désirs et les passions : l'homme se caractérise, en effet, par le désir, tension permanente vers les objets qu'il imagine source de satisfaction, ainsi que par la passion, affection durable de la conscience qui se subordonne les autres inclinations. Besoins, désirs et passions, laissés au libre arbitre sans frein de l'individu, conduisent à la création d'une échelle de valeurs personnelle et arbitraire, c'est-à-dire, en définitive, à la subjectivité intégrale.. »

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