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Bonheur et souverain bien

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« Définition des termes du sujet: BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. BIEN: Ce qui est avantageux ou utile à une fin donnée. Ce qui possède une valeur morale, ce qui est juste, honnête, louable. Souverain Bien : norme suprême de l'ordre éthique, que l'homme poursuit en vue de lui-même, et non en vue d'obtenir un autre bien. En économie, toute chose qui possède une valeur d'échange et qui est susceptible d'appropriation (exemple : biens de consommation). A.

Le bonheur est-il le bien suprême Si « suprême » désigne le plus élevé, ce au-dessus de quoi il n'y a rien, comment pourrions-nous refuser ce qualificatif au bonheur ? Qui ne reconnaîtrait dans cet état l'état le plus enviable, le plus désirable ? La réponse à la question semble aller de soi.

Pourtant, cette réponse affirmative s'impose sans même que nous possédions une définition claire du bonheur, ni de ce qu'il faut entendre par un « bien ».

Au-delà de ces incertitudes conceptuelles. l'évidence de la réponse éveille déjà des soupçons ; car reconnaître immédiatement que nous ne plaçons rien audessus de notre bonheur, n'est-ce pas engager notre existence sous une règle parfaitement égoïste ? On peut douter qu'un tel état — le bonheur — soit atteint quelquefois, ou même qu'il puisse l'être.

Mais il est certain qu'à de rares exceptions près, c'est l'objectif que poursuivent tous les hommes.

Même si la plupart d'entre eux se trompent sur les moyens les plus sûrs d'y accéder, tous y aspirent.

Kant fait observer qu'un tel comportement n'a rien d'anormal et qu'on doit même y voir une tendance nécessaire de l'être rationnel.

Cette tendance découle du principe de l'amour de soi, mis en évidence par Rousseau, et de la possibilité qu'a l'être rationnel de former l'idée d'une totalité des satisfactions possibles.

Il faudrait donc au contraire s'étonner que les hommes ne cherchent pas le bonheur. B.

Se rendre digne du bonheur Mais que serait un monde où chaque individu poursuivrait comme fin suprême son bonheur personnel ? Que serait un monde où régnerait en maître le principe de l'amour de soi ? Tous poursuivraient le même but : le bonheur, c'est-àdire subjectivement des buts différents.

Il est clair que je peux désirer mon bonheur, mais que je ne peux en aucune façon vouloir un tel monde.

Je ne peux donc pas vouloir que la maxime : « Tu suivras toujours la règle de l'amour de soi » (c'est-à-dire « Tu feras passer ton propre bonheur avant toutes choses ») devienne une loi universelle. L'application systématique d'une telle maxime se contredirait elle-même. Kant insiste assez sur ce fait que le bonheur est un idéal de l'imagination, non de la raison.

Cette incapacité de la raison à nous conduire au bonheur conduit Kant à soupçonner qu'elle peut avoir un autre usage moral.

Pour découvrir cet usage, il faut revenir à cette idée d'un bien en soi, d'un bien absolu, que je puisse vouloir pour lui-même.

Ce bien, que ma volonté pourra toujours prendre pour objet, n'est autre que la bonne volonté elle-même.

La bonne volonté, la pureté de l'intention valent par elles-mêmes, quels qu'en soient les résultats ou l'utilité.

Il n'est donc de bien absolu que la volonté bonne.

Mais le souverain bien reste l'union (non nécessaire) de la vertu et du bonheur.

Il m'appartient donc, non de poursuivre mon bonheur, mais de m'en rendre digne. « Le Maître : Ce qui tend au bonheur, c'est le penchant ; ce qui restreint ce penchant à la condition d'être préalablement digne de ce bonheur, c'est ta raison, et que tu puisses limiter et dominer ton penchant par ta raison, c'est là la liberté de ta volonté. Afin de savoir comment tu dois t'y prendre pour participer au bonheur et aussi pour ne pas t'en rendre indigne, c'est dans ta raison seulement que tu trouveras la règle et l'initiation ; ce qui signifie qu'il ne t'est pas nécessaire de dégager cette règle de ta conduite de l'expérience, ou de l'apprendre par l'enseignement des autres ; ta propre raison t'enseigne et t'ordonne exactement ce que tu as à faire.

Par exemple, si un cas survient en lequel tu peux te procurer à toi ou à un de tes amis un grand avantage grâce à un mensonge finement médité, qui même ne t'oblige pas à faire tort à qui que ce soit, que te dit ta raison ? L'Elève : Je ne dois pas mentir, si grand que puisse être l'avantage qui peut être le mien ou celui de mon ami.. »

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